Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la levée de l’obligation de notification en vertu du régime de sanctions 1533, et reconduit le mandat de la Monusco pour une année. En mettant fin au système de notification pour tout achat d’armes ou de matériels, le Conseil de sécurité de l’ONU vient de libérer totalement la RDC qui a désormais les mains libres pour renforcer son système de défense. Cela voudrait dire que les FARDC peuvent s’équiper sans entraves. Une Résolution présentée par la France et adoptée à l’unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU. L’adoption de cette résolution, c’est aussi un message fort envoyé à Kigali. C’est la preuve qu’à l’échelle internationale, le Rwanda se retrouve de plus en plus isolé. Bien plus, son discours de victimisation pour justifier ses diverses incursions armées dans l’Est de la RDC ne porte plus au niveau de plus hautes instances internationales. Autant la roue tourne déjà en défaveur de Kagame. C’est la fin d’un cycle macabre qui a duré plus de 20 ans, faisant environ 10 millions de morts en RDC. Le monde a finalement compris le mauvais jeu de Paul Kagame. Il a décidé de lui tourner le dos, donnant libre cours à la RDC de s’armer pour sa défense et sa sécurité.
«Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par poindre», dit-on. Dans un embargo injuste lui imposé depuis 2008, couplé à la notification au Conseil de sécurité de l’ONU dans l’achat d’armes ou de matériels militaires, la République Démocratique du Congo vient d’obtenir finalement gain de cause, aux termes de la résolution, votée mardi par le Conseil de sécurité de l’ONU, à l’initiative de la France. A l’unanimité, le Conseil de sécurité a décidé de supprimer la procédure de notification lors d’achat d’armes à destination de la RDC.
Dans une deuxième résolution, le Conseil de sécurité a également prorogé d’une année le mandat de la Monusco, coupant court au retrait précipité des troupes onusiennes du sol congolais, principalement de la partie Est de la RDC.
A tout prendre, la conséquence logique de la levée de la mesure de notification de l’ONU est que la RDC n’est plus soumise à une autorisation préalable des Nations Unies pour tout achat d’armes. Par conséquent, Kinshasa peut s’approvisionner à travers le monde, auprès des fournisseurs de son choix, en matériels militaires pour assurer sa défense.
Présentée par la France, la résolution 2667 a été votée à l’unanimité par les pays membres de l’organe suprême des Nations Unies qui a de déclaré reconnaître la «situation sécuritaire précaire sur le terrain» en RDC.
Lors du débat, le représentant du Royaume-Uni s’est félicité de cette adoption. Son ambassadeur a rappelé que cette procédure est un «outil important pour suivre l’afflux d’armes qui arriverait vers des groupes armés en RDC ».
Le conseil a voté contre cette procédure « en raison des défis qui se posent actuellement sur le plan de la sécurité. Nous espérons que la décision prise par le conseil aujourd’hui viendra contribuer à aider le gouvernement de la RDC à restaurer l’autorité de l’Etat dans l’Est du pays et mettre fin au cycle de violence », a déclaré le représentant du Royaume-Uni auprès de l’ONU, cité par l’agence Anadolu.
Les fournisseurs d’armes étaient dans l’obligation de notifier l’ONU en cas d’achats de tous les types d’armes d’un calibre «allant jusqu’à 14,5 mm, des mortiers d’un calibre allant jusqu’à 82 mm, des lance-grenades et lance-roquettes d’un calibre allant jusqu’à 107 mm et de leurs munitions respectives, ainsi que des systèmes portables de défense antiaérienne (MANPADS) et des systèmes de missiles guidés antichars», selon la résolution.
Plusieurs fournisseurs refusaient de livrer des matériels ou munitions à la RDC, avait indiqué le ministre congolais des affaires étrangères Christophe Lutundula. Kinshasa signalait également des embarcations bloquées à cause de cette procédure. Plusieurs manifestations avaient été organisées en août dernier dans le pays contre la résolution.
Ouf de soulagement à Kinshasa !
La résolution du Conseil de sécurité de l’ONU levant la mesure de notification de tout achat d’armes ou matériels militaires est le couronnement d’intenses efforts diplomatiques entrepris par Kinshasa. Dans un communiqué du ministère de la Communication et Médias, diffusé mardi soir, «le Gouvernement salue le vote unanime du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui met fin à une injustice ». Il salue, par conséquent, « l’adoption, par le Conseil de Sécurité de l’ONU, de la résolution levant l’exigence de notification d’achat d’armes on vertu du régime de sanctions 1533 de la RDC».
A Kinshasa, on estime que «cette résolution approuvée à l’unanimité par les membres du Conseil de sécurité vient ainsi réparer une injustice qui empêchait notre pays à se doter librement d’équipements militaires devant permettre aux Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) d’avoir les capacités nécessaires à défendre la patrie face notamment à l’agression rwandaise sous couvert du mouvement terroriste M23 ». Avant de conclure : «Enfin, le Gouvernement prend acte du prolongement du mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) d’une année tout en réaffirmant sa détermination à poursuivre la mise en œuvre du Plan de retrait progressif et échelonné conformément à la volonté exprimée par la population congolaise ».
Si à Kinshasa, on salue cette grande avancée diplomatique qui libère la RDC d’une chape de plomb qui pesait énormément sur sa politique de défense, à Kigali, c’est plutôt les pleurs et grincements de dents.
En effet, le Conseil de sécurité de l’ONU vient de corriger une injustice qui date de 14 ans qui privait à la RDC les moyens de la défense. Pour tous les groupes armés non étatiques, principalement les terroristes de M23 et ses parrains, le Rwanda, qui sèment la terreur, depuis des années, dans la partie Est de la RDC, cette résolution du Conseil de sécurité marque la fin de la récréation. Kinshasa va enfin de se défendre avec des armes de la dernière génération. Avec l’adoption de la loi de programmation militaire, la montée en puissance de l’armée congolaise ne devait donc plus tarder.
C’est depuis 2008 que l’ONU avait levé l’embargo sur les armes en RDC, tout en maintenant la procédure de notification. L’embargo reste toutefois maintenu contre les groupes armés, nuance la dernière résolution du Conseil de sécurité.
Econews