Présidentielle 2023 : le «Camp patriotique» se range derrière Tshisekedi, Sama, Bemba, Kamerhe, Bahati, … en ordre de bataille

Sans surprise, la méga-rencontre du Palais du Peuple a investi dimanche le Président Félix Tshisekedi candidat à l’élection présidentielle du 20 décembre prochain pour le compte de l’Union sacrée de la nation. La candidature du Chef de l’Etat sortant à un second mandat présidentiel ne faisait aucun doute. Tout ayant été réglé comme une horloge suisse. Les dizaines de partis et regroupements politiques se réclamant de l’Union sacrée de la Nation battaient le rappel des troupes depuis de longs mois. Pour Jean-Pierre Bemba, chairman du MLC, qui s’était, 24 heures plus tôt, fait allégeance à Félix Tshisekedi en apportant tout le soutien du MLC, à sa candidature à la présidentielle, c’est le «camp patriotique» qui se forme derrière le chef de l’Etat pour assurer sa réélection. Les poids lourds qui l’accompagnent dans cette victoire finale, à l’instar de Jean-Michel Sama Lukonde, leader du regroupement politique «Agissons et Bâtissons», sont prêts à mouiller le mailon.
L’imposant chapiteau aménagé au Palais du Peuple pour accueillir le congrès de l’Union sacrée de la Nation (USN) ce dimanche 1er octobre a refusé du monde. Des délégués d’environ 500 partis et regroupements politiques devaient rendre officielle la candidature de Félix Tshisekedi président de la république sortant, à un second mandat lors des élections de décembre 2023. Une simple formalité tant l’opinion est assaillie tout au long des derniers mois des appels à soutenir la candidature de chef de l’Etat à qui l’on promet une majorité sans faille afin de lui permettre de diriger sans entraves.
La résolution adoptée à l’issue de la rencontre est sans équivoque : «Tous les membres de l’Union sacrée de la nation s’engagent résolument à soutenir le candidat président de la république ainsi désigné et investi avant, pendant et après son élection le 20 décembre 2023».

Le camp de la patrie selon Bemba
Parmi la centaine de partis et regroupements politiques dont une grande partie ne justifie pas d’une «base» bien identifiée, le MLC sort du lot. Au cours de son propre congrès tenu vingt-quatre heures plus tôt, son leader, Jean-Pierre Bemba (de surcroît vice-premier ministre en charge de la Défense nationale) a évoqué désormais un «camp de la patrie » déterminé à offrir un second mandat au chef de l’Etat.
En renonçant de briguer la magistrature suprême, et en prenant la décision de soutenir la candidature de son allié depuis deux ans, date de sa rupture d’avec la coalition Lamuka, Jean-Pierre Bemba apporte un soutien de taille à Félix Tshisekedi compte tenu de sa popularité dans une large partie du Grand Equateur et dans une certaine mesure dans la ville de Kinshasa.
En contrepartie, il n’est pas exclu que Tshisekedi lui rende l’ascenseur en cas de victoire à la présidentielle. Une rumeur persistante voudrait que ce soit lui qui formerait le premier gouvernement du second mandat de Fatshi. Mais la politique reste un domaine mouvant, où les alliances se font et se défont à la vitesse Grand V. Et la politique congolaise ne fait pas exception.

Incertitudes post-électorales
Les flonflons sous le chapiteau du Palais du Peuple ne devraient pas cacher une certaine inquiétude dans le chef des alliés actuels de l’UDPS.
Le parti présidentiel, d’ores et déjà assuré de sa victoire aux législatives, synonyme d’une majorité absolue au Parlement, ne cache pas son intention de gouverner seule. Le chef de l’Etat aurait ainsi les mains libres pour mener à sa guise sa politique intérieure et internationale.
En d’autres termes, ses alliés actuels, formatés à la faveur du coup de force, consécutif au renversement de l’ancienne majorité PPRD/FCC au dernier trimestre de l’an 2000, auraient tout loisir de voler de leurs propres ailes ou de solliciter de nouvelles alliances où l’UDPS dicterait sa loi.
Le plus important est que, dimanche à Kinshasa, les partis et regroupements politiques de l’Union sacrée de la nation se sont tous ligués derrière Félix Tshisekedi. L’objectif est de l’amener au plébiscite à la présidentielle de décembre 2023.

Sama Lukonde sur la ligne de front
Parmi le «Camp patriotique» qui s’organise autour de Félix Tshisekedi, il y a le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, membre du présidium de l’Union sacrée de la nation (USN) qui a désormais une bonne carte à jouer
A la tête du regroupement politique «Agissons et Bâtissons», lancé jeudi à Kinshasa, Jean-Michel Sama Lukonde est un pion majeur dans l’équipe de campagne de Félix Tshisekedi.
Dimanche au Grand chapiteau du Palais du peuple, dans son mot introductif, le Premier ministre Sama Lukonde n’est pas allé par le dos de la cuillère : «Je voudrais ici vous rassurer, comme le slogan dit souvent, que nous sommes bel et bien du bon côté de l’histoire. De ce jour, nous allons donner un signal tant au niveau national qu’international de notre unité, détermination et engagement face à ces élections du 20 décembre 2023 ». Et de tracer la voie à suivre : «Je suis rassuré que les décisions qui seront prises ici seront soutenues par nous tous et cela derrière la vision de notre autorité politique». 

Econews

Acte de soutien de l’Union sacrée

Le congrès, vu la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006 telle que modifiée et complétée à ce jour, spécialement en ses articles 70 et 73, 
Vu la Loi n°004/002 du 15 mai 2004 portant organisation et fonctionnement des partis, principalement en ses articles 3,4 et 10.
Vu la loi électorale n°006/006 du 29 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle, législatives nationales, provinciales, urbaines, municipales et locales telles que modifiée et complétée à ce jour, spécialement en ses articles 12 alinéa 5 et 102 alinéa 2;
Vu les arrêtés ministériels reconnaissants le fonctionnement des partis politiques réunis au sein de l’Union sacrée de la Nation, 
Vu les actes de reconnaissance des regroupements politiques ayant un intérêt à l’Union sacrée de la Nation;
Vu la charte de l’Union sacrée de la Nation, spécialement en son article 27.1 considérant l’urgence et l’impérieuse nécessité; 
décide :
Art 1 : est désigné et investi candidat président de la RDC Pour le compte de l’Union sacrée de la nation, le camarade Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. 
Art 2 : Tous les membres de l’Union sacrée de la nation s’engagent résolument à soutenir le candidat Président de la République, ainsi désigné et investi avant, pendant et après son élection le 20 décembre 2023.
Art 3 : la présente résolution entre en vigueur à la date de son adoption. 
Fait à Kinshasa, le 01 octobre 2023