Prix du carburant à la pompe et manque à gagner dû aux pétroliers : Kamerhe veut y voir clair

Au ministère de l’Economie nationale, la grande bataille se joue généralement avec les distributeurs pétroliers. Nommé vice-Premier ministre en charge de l’Economie nationale, Vital Kamerhe a pris la précaution d’engager un dialogue franc avec les pétroliers en les convoquant mercredi autour d’une table. Objectif : anticiper les actions pour éviter toute surchauffe sur le marché de distribution.
Avec la persistance de la guerre en Ukraine, des tensions sont toujours prévisibles sur le marché de pétrole. Ce qui influe inévitablement sur les prix du carburant à la pompe. Nouveau patron de l’économie nationale, le vice-Premier ministre (VPM) Vital Kamerhe a tendu la main aux pétroliers distributeurs pour des concertations régulières.
A cet effet, le VPM Kamerhe a reçu, le mercredi 5 avril 2023, les représentants de la profession pétrolière opérant en RDC. Cette rencontre a permis de passer en revue les différentes préoccupations des pétroliers distributeurs axées notamment sur : la certification et le paiement des manques à gagner (subvention pétrolière); l’actualisation des paramètres de la structure des prix des produits pétroliers; la recrudescence de la fraude dans le secteur de la distribution des produits pétroliers; la disponibilité des devises pour couvrir les importations en carburant.
Des échanges qui ont eu lieu, la cellule de communication du cabinet du ministre de l’Economie nationale note que les préoccupations ont été prises en charge par les services du ministère, avec la promesse du Gouvernement à apporter des réponses indiquées à chacune d’elles dans les meilleurs délais.
S’agissant de la certification des manques à gagner dû aux pétroliers, le VPM Kamerhe a rassuré la profession pétrolière quant au fait que le processus était très avancé et que les travaux techniques y relatif seraient achevés dans les jours qui viennent.
Quant à l’actualisation des paramètres de la structures des prix des produits pétroliers, il a été souligné qu’elle a déjà été finalisée au niveau technique et que les simulations y relatives sont en cours d’examen au niveau des instances habilitées.
Sur la question de la fraude dans le secteur de la distribution des produits pétroliers, le VPM en charge de l’Economie nationale a souligné la pertinence de cette préoccupation, tout en rappelant qu’une série de mesures est actuellement à l’étude et sera implémentée avec le concours des Ministères des Finances et des Hydrocarbures.
Sur la question des devises, il a été souligné qu’elle est déjà prise en charge par le ministère des Finances qui s’emploie à y répondre favorablement.
Par ailleurs, le VPM de l’Economie nationale a rassuré la profession que les efforts déployés, à ce jour, pour maintenir l’équilibre du système d’approvisionnement en produits pétroliers seront maintenus, mieux renforcés. Pour ce faire, le ministère de l’Economie a promis de poursuivre l’agenda des réformes en cours d’exécution, avec l’impératif de maintenir le partenariat efficace et la collaboration fructueuse et mutuellement bénéfique entre le Gouvernement et la profession pétrolière.

Une note d’espoir, « malgré les moments difficiles »
Bien avant cette rencontre avec les pétroliers, le VPM de l’Economie a assisté, le même mercredi, à sa première réunion du Comité de conjoncture économique (CCE), tenue à la Primature autour du Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.
Pour ses premiers pas au CCE, Vital Kamerhe s’est voulu optimiste : «L’espoir est permis, malgré les moments difficiles ».
En effet, les ministres sectoriels et les animateurs d’autres structures membres de ce Comité ont salué une accalmie relative au niveau du marché des changes et des biens et services.
Mais, le Premier ministre, qui voudrait voir tous les efforts fournis, qui se traduisent en termes d’indicateurs macroéconomiques, aboutir réellement en baisse des prix sur le marché des biens et des services, a pris avec ledit Comité, plusieurs mesures, notamment dans le secteur minier, pilier majeur de l’économie. Le Comité a également mis l’accent sur la diversification de la production dans une économie jugée jusque-là totalement extravertie.
Vital Kamerhe l’a dit à la presse au terme de cette réunion autour du chef du Gouvernement : «L’opinion doit retenir qu’il y a une accalmie relative au niveau du marché des changes et des biens et services. Mais ce que le Premier ministre voudrait voir, c’est que tous ces efforts qui ont été faits et qui sont traduits en termes d’indicateurs macroéconomiques, se traduisent réellement en baisse des prix sur le marché des biens et des services. Nous avons aussi abordé la problématique du secteur minier. Les recettes, certes, sont en hausse. Nous l’avons constaté aujourd’hui, à la suite du rapport présenté par Madame la ministre des Mines, mais nous allons les augmenter davantage. Mais l’option qui est levée aussi, c’est la diversification de l’économie. Nous ne voulons plus être dépendant totalement des Mines. Et un travail a été confié à l’Ecofin. Ce travail a été commencé et il est fait par le ministre du Commerce extérieur, qui va nous le présenter très prochainement pour des décisions au niveau du gouvernement. Donc, ç’a été une bonne réunion. Et, l’espoir est permis malgré les moments difficiles », a indiqué le VPM Kamerhe.
Il s’est félicité de l’accalmie sur le marché des produits pétroliers, malgré des tensions sur le marché international du brut. «Nous nous sommes aussi félicités de voir qu’aucune station n’a été brûlée en RDC, malgré le choc pétrolier dû à la guerre en Ukraine. Les gens n’ont pas senti la hausse des prix, parce que le gouvernement a pris la politique de protéger le pouvoir d’achat. C’est que le gouvernement a subventionné ces produits-là ici chez nous. C’est qui est un effort que les gens doivent retenir. Et nous allons, bien sûr, ouvrir les yeux pour savoir comment encadrer toutes les exonérations qu’on accorde à gauche, à droite, que ce soit dans le secteur pétrolier ou dans tous les autres. Nous avons finalement chuté sur la question du maïs dans le Katanga, que nous allons résoudre avec le ministre du Commerce extérieur et beaucoup d’autres intervenants. Donc, nous sommes soucieux d’aller très vite vers la diversification de la production dans notre économie, qui est vraiment totalement extravertie », a lancé Vital Kamerhe.

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