Avec la liberté provisoire accordée à Daniel Massaro, neveu de Vital Kamerhe, et au Libanais Samih Jammal, ainsi que l’acquittement dans les prochains jours du leader de l’Union pour la nation congolaise (UNC), que reste-t-il encore du procès, dit de « 100 jours ». Sinon, une coquille vide. En RDC, l’Etat de droit reste encore une chimère. Avec l’impunité a encore de beaux jours.
Considéré comme le procès test pour la consolidation de l’Etat de droit, promis par le Président de la République, Félix Tshisekedi, dès son accession à la magistrature suprême, le procès, dit de « 100 jours », qui a vu la condamnation de Vital Kamerhe, alors tout puissant directeur de cabinet du Chef de l’Etat, n’est plus qu’une coquille vide. Après Daniel Shangalume, dit « Massaro », incarcéré pour la même cause à la prison centrale de Makala, c’est le Libanais Samih Jammal, qui vient de bénéficier, à son tour, d’une liberté provisoire. Bref, dans le procès dit de «100 jours», le tombeau est désormais vide.
Tous ces tapages de ces deux dernières années n’auront donc servi à rien. Ce n’était qu’un chapelet d’actions de grand éclat pour la seule consommation extérieure.
Quant à Vital Kamerhe, en liberté tout aussi provisoire, depuis le dernier arrêt de la Cour de cassation qui a annulé le jugement au second degré de la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, tout porte à croire que le leader de l’Union pour la nation congolaise (UNC) est en train de préparer son grand retour sur la scène politique congolaise. Pour preuve, malgré tous ses déboires judiciaires, l’UNC n’a jamais claqué la porte de l’Union sacrée de la nation (USN), dont elle reste, d’ailleurs, l’un des pions majeurs.
Avec le procès dit de «100 jours » qui est en train d’être vidé de tout son contenu, il faudra déjà mettre une croix sur l’Etat de droit tant promis. Il n’en sera jamais le cas. La liberté provisoire accordée successivement à Daniel Shangalume, neveu de Vital Kamerhe, et à Samih Jammal prouve que l’expérience du procès, dit de 100 jours, censé consacrer la fin du règne de l’impunité a fait véritablement flop.
Au bout du parcours, la politique a eu gain de cause sur la Justice. Quant à l’Etat de droit, il ne fonctionne que pour les faibles, pas forcément pour ceux qui comptent dans les calculs d’un probable second mandat présidentiel de l’autorité moral de l’USN. L’acquittement en téléchargement de Vital Kamerhe s’inscrit dans cette logique.
En attendant, le tombeau se vide. Tous sont dehors !
Hugo Tamusa