Le retour de l’ancien Premier ministre Matata Ponyo en RDC a bouleversé tous les calculs. L’homme à la cravate rouge n’était pas attendu. Ses détracteurs lui avaient offert une belle opportunité de se faire la belle. Engagé dans la logique de faire triompher la justice juste, il a opté de retourner au pays, même si, le verdict de la Cour constitutionnelle en poche, il pouvait s’abriter derrière ce jugement et ne point faire honneur à une justice politique.
Contre les conseils de ses proches, l’homme à la cravate rouge a décidé de faire confiance à la justice congolaise comme il l’avait fait devant la Cour constitutionnelle. Le résultat de la course est qu’une décision en sa faveur a été prise. Afin de prouver qu’il s’agissait d’une justice politique, la Cour de cassation a repris l’affaire en organisant un procès.
L’opinion tant nationale qu’internationale trouve qu’il s’agit d’un procès politique en vue d’éliminer un candidat potentiel gagnant de la prochaine présidentielle. Mais, le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, n’est du genre de ceux qui éliminent des adversaires politiques en usant de sa position au sein des structures de l’Etat. Au nom de l’équité et du bon fonctionnement des institutions dont il est le garant, le président Tshisekedi doit éviter à la nation une nouvelle honte à travers un procès qui n’a plus sa raison d’être.
Agissant dans la précipitation, la Cour de cassation a oublié que le Sud-africain Kobler ne parle que l’anglais. Elle n’a pas prévu de traducteur afin de lui permettre de comprendre le contenu des débats. Comment pouvait-on prévoir un procès impliquant un anglophone sans penser à un traducteur?
Cet indice à lui seul prouve à suffisance que rien de bon ne sortira d’un tel procès.
Pourquoi donc Matata est revenu ?
Il est des hommes pour qui l’honneur et la crédibilité ont un sens. Matata appartient à cette catégorie. Malgré que tout indiquait un procès n’ayant aucune base légale, Matata a surpris tout le monde. Il offre à la justice l’occasion de se dédouaner et d’offrir la preuve de son indépendance. L’opinion attend d’être édifiée.
Hugo Tamusa