Procès Platini-Blatter : devant la justice, les deux hommes défendent un «accord de gentlemen»

il y a 17 heures Challenges Devant la justice, Blatter défend un "accord de gentlemen" avec Platini

Au deuxième jour du procès, Michel Platini a répondu mercredi aux questions de la justice suisse concernant les soupçons de détournement d’argent des caisses de la FIFA en 2011. Au cœur du récit de Michel Platini et Sepp Blatter, cet accord qu’ils jurent avoir passé en 1998.
Un «gentlemen agreement ». C’est en ces termes que Sepp Blatter, ex-président de la Fédération internationale de football (Fifa) qui comparaît pour escroquerie aux côtés de Michel Platini devant le Tribunal pénal fédéral de Bellinzona (Suisse), a qualifié, mercredi 9 juin, l’accord passé entre lui et l’ancien patron de l’UEFA en 1998. Un accord qui expliquerait tout, selon les deux prévenus, et qui au cœur de cette affaire concerne un paiement suspect d’1,8 million d’euros.
En 1998, le Suisse, alors numéro deux de la FIFA, est candidat pour en prendre la tête. Il demande à Michel Platini de rejoindre son équipe s’il est élu. L’ex-capitaine des Bleus accepte. «Je suis tombé au charisme de Blatter», raconte-t-il, au deuxième jour de ce procès. «Quand il m’a demandé combien je voulais, j’ai dit : un million par an… » Un million de quoi ? «Moi pour rigoler j’ai dit des pesetas, des roubles, des mark…» Ce sera finalement en francs suisses.
Mais tout ne sera pas versé tout de suite, les finances de la FIFA sont au rouge, selon Sepp Blatter. En attendant, il signe un contrat pour 300.000 francs annuels. C’est bien le reste de cette somme qui refera surface en 2011, répète le triple ballon d’or et l’ex-big boss du foot mondial : un arriéré de salaire de deux millions de francs suisses. Rien de plus. Leurs deux récits correspondent.
On sent même une sorte de connivence retrouvée entre les anciens amis devenus rivaux, qui se lancent des regards dans la salle d’audience.
Pourtant la date choisie du paiement, début 2011, fait tiquer la justice suisse. Parce qu’à ce moment-là Sepp Blatter est candidat à un 4ème mandat. Et que Michel Platini, alors président de l’UEFA, fait campagne pour lui. Pourquoi avoir attendu ce moment-là pour être payé ? «Le président Blatter devait respecter sa parole», assure Michel Platini, pour qui il n’est question que d’honneur et non pas d’argent.

«Un complot politique»
L’ex-numéro 10, s’indigne du traitement de la Fifa ces sept dernières années. «Je ne pensais pas qu’une maison pour laquelle j’ai joué trois Coupes du monde me traiterait comme ça. J’espère qu’il y aura justice un jour ». Sepp Blatter et lui refusent d’ailleurs catégoriquement de répondre aux questions de l’avocate de la FIFA.
La FIFA, elle, s’étonne : pourquoi la facture de deux millions de francs suisses n’apparait dans aucun rapport financier de l’association en 2011 ? Alors même qu’ils jurent que tout le monde savait dans l’instance du foot. Réponse de Michel Platini : «C’est un complot politique ».

Econews