Pour la quatrième fois, les ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la République démocratique du Congo se sont retrouvés ce week-end dans la capitale congolaise pour des discussions basées sur les rapports de leurs experts militaires et des renseignements respectifs, réunis successivement (dans le plus grand secret) à Rubavu d’abord, et à Luanda par la suite. Aux premières informations fournies par des sources proches du dossier, il n’est pas certain que les deux parties ministérielles réunies autour de la médiation angolaise ne sont pas parvenues à s’accorder de manière définitive sur les points capitaux au centre des délibérations à savoir l’établissent d’un plan de neutralisation des FDLR d’une part, et du retrait attesté des troupes rwandaises en appui au M23/AFC, d’autre patr. Toujours, Luanda, qui se charge de la facilitation, continue à croire en une issue heureuse des discussions entre Kinshasa et Kigali.
Ce week-end, les ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la République Démocratique du Congo (RDC) se sont réunis pour la quatrième fois dans la capitale angolaise, Luanda, dans le cadre d’un dialogue crucial visant à apaiser les tensions entre les deux nations. Les discussions ont été basées sur les rapports fournis par des experts militaires et des services de renseignement des deux pays, qui se sont réunis en secret à Rubavu avant de poursuivre les pourparlers à Luanda.
Cependant, selon des sources proches du dossier, il semble que les ministres n’aient pas réussi à parvenir à un accord définitif sur les questions essentielles qui sont au cœur des délibérations. Parmi ces questions, deux enjeux majeurs se dressent : la mise en place d’un plan de neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et le retrait vérifié des troupes rwandaises qui soutiennent la coalition terroriste M23/AFC.
Une intransigeance des uns et des autres somme toute prévisible au regard de la fermeté du discours politique non seulement de la part des autorités congolaises, mais aussi du Rwanda qui a déployé une impressionnante « armée numérique » qui inonde les réseaux de messages de haine et de menaces contre la RDC en général, et de ses autorités en particulier.
L’Angola, jouant le rôle de médiateur, demeure optimiste quant à une résolution positive des discussions. Les autorités angolaises continuent de croire qu’un terrain d’entente peut être trouvé, malgré les défis persistants. La complexité de la situation est exacerbée par des préoccupations régionales et la nécessité d’assurer une stabilité durable dans une région où les conflits ont des répercussions profondes sur la sécurité et le développement.
L’ETERNEL RECOMMENCEMENT
Dans la capitale angolaise, la cheffe de la diplomatie congolaise s’est donc retrouvée face à son homologue rwandais, lui aussi flanqué des chefs-barbouzes de son pays. C’est le quatrième round des discussions devant aboutir, espère-t-on, à la résolution de la crise sécuritaire posée dans le Nord-Kivu par le M23 appuyé par l’armée rwandaise (RDF).
Cette rencontre s’inscrivait dans la suite des discussions entamées les 20 et 21 août derniers à Rubavu où certains points essentiels avaient été abordés sans pour autant aboutir à des avancées notables. Les « experts » se retrouveront par la suite à Rubavu (Rwanda) les 29 et 30 août pout tenter d’harmoniser les divergences et poser les bases de la réunion ministérielle de Luanda.
Selon des sources diplomatiques congolaises la rencontre devait permettre de consolider les progrès déjà réalisés et de proposer des solutions concrètes liées au retrait des troupes rwandaises du Nord-Kivu, pour la partie congolaise, et la «neutralisation » des FDLR, pour la partie rwandaise, les deux piliers de ce que l’on nomme le «Processus de Luanda ».
LE STATU QUO
Les deux volets sur lesquels repose ce processus (Retrait des RDF et neutralisation des FDLR) n’ont pas connu d’avancées, selon le rapport des experts dont des détails ont fuité Et pour cause : Un plan de neutralisation des FDLR impliquerait une sorte de « force conjointe » à l’image de l’opération Umoja Wetu de janvier-février 2009. Celle-ci devait procéder à la traque des FDLR sur le sol congolais avec des résultats mitigés.
Or quinze ans plus tard, la situation n’est plus la même : le Rwanda occupe déjà une partie de la province sous le couvert du M23/AFC. D’où il apparaît irréaliste de monter conjointement pareille opération militaire au moment où le discours officiel à Kinshasa reste d’une intransigeance qui n’a pas varié depuis la reprise des hostilités en décembre 2021.
Au deuxième jour des négociations de Luanda, les informations recoupées auprès des sources dignes de foi font savoir que la ministre Thérèse Kayikwamba aurait rejeté le plan harmonisé de neutralisation des FDLR et de la levée des mesures rwandaises de défense, tel qu’approuvés par les experts militaires et des renseignements des trois pays (RDC, Rwanda et Angola) le 30 août à Rubavu.
Elle a rejeté tout dialogue avec le M23, bien que la présence du mouvement rebelle ait pu être observée dans la capitale angolaise au cours des tractations secrètes menées sous l’égide de la facilitation angolaise. Une présence que Kinshasa avait formellement démentie.
Enfin, la diplomatie congolaise s’oppose avec fermeté au plan harmonisé adopté par les experts et de toute nouvelle réunion du genre pour élaborer un quelconque CONOPS.
La durée de cette session de discussions n’a pas été précisée. Elle pourrait bien prendre trois jours au moins, indique une source proche du dossier. L’échec du round de pourparlers du weekend augure de jours sombres dans la poursuite de la médiation de l’Union africaine par son Médiateur désigné, le président angolais Joao Lourenço.
Les précédentes rencontres entre Kinshasa et Kigali ont été marquées par des tensions, mais ce dernier cycle de négociations pourrait représenter une opportunité pour avancer vers une solution diplomatique. Les deux parties devront naviguer avec soin dans la diplomatie régionale, en tenant compte des intérêts variés en jeu.
Econews