Le projet hydroélectrique Sombwe, qu’un Congolais, EricMonga, met en œuvre dans la province du Haut-Katanga, fait l’objet des attaques venant de toute part. En première ligne, il y a l’Union européenne qui ne cache plus son opposition à ce projet, estimant qu’il porterait atteinte à la conservation de la nature au niveau du Parc national de l’Upemba. Dans son acharnement contre ce projet, l’UE bénéficie de l’appui de certaines organisations locales de la Société civile. Face à la campagne d’intoxication et de désinformation lancée contre le projet Sombwe, l’Assemblée nationale a décidé de se saisir de cette question. Mardi, le directeur général de l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature) a été auditionné par la Commission environnement de la chambre basse du Parlement. Dans ce dossier, Constantin Mbengele, président de la Commission, a promis de mettre en avant le seul intérêt du peuple en respectant son «autonomie et sa souveraineté». Une position qui rassure.
Le projet hydroélectrique était en discussions mardi au sein de la Commission environnement, tourisme et ressources naturelles de l’Assemblée nationale. En face des élus nationaux, il y avait le directeur général de l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature), Olivier Mushiete Nkole.
Alors que ce projet, initiative d’un Congolais, Eric Monga, très connu dans les milieux des affaires, essuie des critiques de toutes parts, la Commission environnement a tenu à écouter le n°1 de l’ICCN, gestionnaire du Parc national de l’Upemba (province du Haut-Katanga), avant une descente sur le terrain.
Situé dans le Haut-Katanga, à la lisière du Parc national de l’Upemba, le projet de construction de la centrale hydroélectrique Sombwe, développé par la société Kipay Investment, est d’une capacité de plus 160 Megawats. Ses détracteurs continuent à croître ce projet remet en cause le principe de conservation de la nature des aires protégées de l’Upemba, contrairement aux études d’impact environnemental qui ont nettement démontré le contraire.
L’Assemblée nationale, qui est appelée à donner son feu vert, s’en est donc remis à sa Commission permanente environnement, tourisme, ressources naturelles et développement durable en invitant, dans ses installations de la commune de Lingwala le DG de l’ICCN, pour éclairer la lanterne de la représentation nationale.
Au sortir de cette audition, qui a pour cadre la salle des Banquets du Palais du peuple, le directeur général de l’ICCN a indiqué avoir fourni à la Commission parlementaire «des informations importantes pour permettre à la délégation qui va effectuer des descentes sur terrain de lever les meilleures options sur ce projet».
Pour sa part, Constantin Mbengele, président de la Commission permanente Environnement de l’Assemblée nationale se dit «heureux, satisfait et édifié» d’avoir écouté des explications d’un spécialiste en la matière.
Dans le débat qui entoure le projet Sombwe, Constantin Mbengele a promis que l’Assemblée nationale fera juste triompher le seul intérêt du peuple congolais qui doit bénéficier de grandes potentialités de son pays.
«On est satisfait des réponses du dg de l’ICCN, l’institution publique gestionnaire des parcs nationaux de la RDC. Il a fourni les éclairages nécessaires à l’assemblée nationale ainsi que la nouvelle stratégie de pilotage de l’ICCN avant la descente sur terrain des parlementaires et autres témoins avant l’avis de la représentation nationale qui respectera l’autonomie et la souveraineté du peuple congolais», a déclaré l’honorable Constantin Mbengele.
L’ICCN favorable
Concernant le projet Sombwe, ce n’est pas la première que l’ICCN passe devant la Commission environnement, tourisme, ressources naturelles et développement durable de l’Assemblée nationale.
On se rappelle qu’en novembre 2020, Cosma Wilungula, alors DG de l’ICCN a été auditionné par cette même Commission pour éclairer les élus du peuple sur l’impact de la construction de la Centrale hydroélectrique Sombwe par la société Kipay Investment d’un congolais aux abords du parc de l’Upemba dans la province du Haut-Katanga.
Selon l’ancien directeur général de l’ICCN, la construction de cette Centrale hydroélectrique était très importante pour la population de cette partie du pays, restée depuis de longues années sans électricité. « Cette Centrale hydroélectrique va créer plus de mille emplois directs en faveur des populations riveraines. Elle va aussi créer beaucoup d’opportunités dans la réhabilitation des routes et la relance du tourisme dans la province », avait déclaré Cosma Wilungula, vantant le mérite de ce projet.
Il soutenait, par ailleurs, que ce projet présentait un grand intérêt pour ce coin perdu de la République qui enregistre un déficit important en énergie, tout comme pour l’ensemble de la province du Haut-Katanga. A lui d’insister : «Sans énergie, il n’y a pas de développement».
En réaction, le député national François Nzekuye, vice-président de la Commission environnement, avait formulé des recommandations pour que ce projet soit profitable à l’ICCN, à Kipay Investments qu’aux communautés environnantes. Ces recommandations étaient formulées en quatre points : ce projet a été approuvé par le ministère de l’Energie dans le domaine de l’ICCN. La Commission suggère qu’il y ait un partenariat entre Kipay et ICCN; la Commission a fait remarquer au directeur général de l’ICCN que l’étude d’impact environnemental a été faite par l’Union européenne pendant que le projet est déjà en cours.
Il faudrait donc faire comprendre aux partenaires étrangers qu’un projet développé par un compatriote congolais a le soutien de parlementaires; les initiateurs de ce projet doivent comprendre qu’il y a des mesures d’atténuation pour absorber les impacts négatifs et il faut en tenir compte; la Commission s’oppose à l’idée de délocaliser ce projet là où il est alors que ce congolais a déjà investi des moyens et que ce projet va résorber le déficit énergétique de la province du Katanga, siège de beaucoup d’entreprises minières.
Des travaux lancés depuis 2019
C’est le 23 novembre 2019 à Kalera Gare, village situé à plus de 300 km de Lubumbashi que Kipay Energie & Investments, avec l’appui de son partenaire Power China, a lancé les travaux de construction de la centrale hydroélectrique de Sombwe.
D’après Eric Monga, l’initiateur de ce projet précurseur 100% congolais, les travaux commencent par la construction de la route menant vers le site, situé à la rivière Lufira, au départ de Kalera Gare et longue de 57 kilomètres.
Le coup d’envoi a été donné par le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe en présence du vice-ministre en charge des Ressources hydrauliques et électricité du Gouvernement central et de plusieurs autres personnalités venues de quatre coins du monde pour vivre cet évènement.
La centrale hydroélectrique de Sombwe sera érigée sur le bassin versant de la rivière Lufira. Une fois achevée, au quatrième trimestre de l’année 2024, elle va produire 125 mégawatts d’électricité pour alimenter les opérateurs miniers et des ménages à travers le réseau de la Société nationale de l’électricité (SNEL).
Pour y parvenir, Kipay Energie & Investments a prévu de se connecter au réseau interconnecté de la SNEL en construisant (entre novembre 2020 et mars 2023) une ligne de transmission haute tension de 200 kilomètres, reliant Sombwe à Fungurume.
A en croire EricMonga, plus de 100 000 ménages longeant cette ligne de transmission vont bénéficier de cette électricité, sans compter les abonnés de trois provinces, à savoir : Lualaba, Tanganyika et Haut-Katanga.
Un partenariat devra être signé à cet effet entre Kipay Energy & Investments et la SNEL en vue de la commercialisation de l’électricité produite par Sombwe.
Econews