Que restera-t-il de la Feuille de route sur l’amélioration du climat, adoptée récemment par des experts réunis par l’ANAPI (Agence nationale pour la promotion des investissements) dans une retraite au Village Venus (commune de la N’sele, à Kinshasa» ? La question vaut son pesant d’or pour autant que le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, ait annoncé, vendredi en Conseil des ministres, le projet d’élaboration d’un Plan stratégique de l’amélioration du climat des affaires, sous la supervision de la Cellule climat des affaires de son cabinet. Ce Plan stratégique va-t-il se superposer à la Feuille de route du Climat des affaires ? Autant de questions que se posent maints observateurs.
Les perspectives de la Feuille de route récemment adoptée pour l’amélioration du climat des affaires en République Démocratique du Congo (RDC) suscitent un vif débat parmi les acteurs économiques et les observateurs. Ce document, fruit des réflexions menées par des experts réunis par l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI) lors d’une retraite au Village Venus dans la commune de la N’sele, à Kinshasa porte de grandes ambitions pour transformer le cadre des affaires en RDC.
Toutefois, les récentes annonces du Président de la République, Félix Tshisekedi, laissent entrevoir des interrogations quant à l’articulation entre cette feuille de route et les nouvelles orientations gouvernementales.
La Feuille de route, mise en place par l’ANAPI, proposait des mesures concrètes pour renforcer l’attractivité du pays auprès des investisseurs. Les priorités identifiées incluent la simplification des procédures administratives, la sécurisation des investissements, la promotion de la transparence et la lutte contre la corruption. Ces actions visent à réduire les obstacles bureaucratiques qui freinent depuis des années le dynamisme du secteur privé en RDC et à encourager les investissements étrangers.
Pour de nombreux observateurs, cette Feuille de route représente un tournant dans la stratégie nationale, offrant une vision claire des réformes nécessaires pour positionner la RDC comme une destination viable pour les investissements à long terme.
UN PLAN STRATEGIQUE EN PREPARATION SOUS L’EGIDE PRESIDENTIELLE
Or, vendredi 8 novembre en Conseil des ministres, le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, a fait une annonce importante : l’élaboration d’un Plan stratégique pour l’amélioration du climat des affaires, tel qu’il avait annoncé lors de la deuxième réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 21 juin 2024.
Pour rappel, sous la supervision de son Cabinet au travers de la Cellule Climat des Affaires, cette initiative vise à développer via une approche participative un schéma de transformation économique de la République Démocratique du Congo par l’amélioration de l’environnement des affaires. Ce plan s’appuiera sur un rapprochement dynamique entre les pouvoirs publics et le secteur privé, fondé sur une vision stratégique consistant à améliorer substantiellement l’environnement des affaires pour accélérer le développement économique de notre pays.
A cet effet, il présentera des orientations stratégiques pour les cinq prochaines années qui seront non seulement alignées sur les objectifs de développement du pays, mais aussi aux ambitions de croissance avec le concours de l’investissement privé, dans le cadre d’un véritable partenariat gagnant-gagnant renouvelé entre l’Etat et le monde des affaires.
C’est ainsi que le Président de la République a annoncé la convocation prochaine d’une réunion de haut niveau, sous son autorité, afin de sensibiliser au bien-fondé de ce plan et aussi tracer la trajectoire avec l’appropriation de tous. De ce fait, il a engagé, sous la coordination stricte de la Première ministre, le Vice-Premier ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, en collaboration avec son Cabinet, au travers de la Cellule Climat des Affaires de la Présidence de la République, à mettre tout en œuvre pour impliquer les administrations, établissements publics, ainsi que les différentes structures concernées dans ce processus à y apporter, selon le cas, un appui conséquent et à collaborer pleinement avec le consultant recruté, afin de garantir le succès du projet et l’atteinte des objectifs dans les délais impartis.
RISQUE DE SUPERPOSITION OU DE COMPLEMENTARITE ?
La question centrale qui se pose est de savoir comment ces deux initiatives vont coexister. Le Plan stratégique annoncé par le Président de la République viendra-t-il s’appuyer sur la Feuille de route de l’ANAPI ou la redéfinir ? Certains analystes craignent une redondance des efforts ou une dispersion des priorités qui pourraient limiter l’efficacité des réformes à venir.
Le défi pour le gouvernement réside dans la coordination des actions pour éviter les chevauchements. Dans ce contexte, il est crucial que la Cellule climat des affaires et l’ANAPI travaillent main dans la main pour s’assurer que leurs stratégies convergent vers un objectif commun. Un effort concerté pourrait permettre d’aligner les priorités, d’optimiser les ressources et d’instaurer une gouvernance plus efficace et cohérente des réformes.
Malgré ces incertitudes, l’engagement du Président Tshisekedi en faveur d’une réforme en profondeur du climat des affaires et l’implication de différents acteurs institutionnels marquent un pas important. Reste à voir si cette volonté se traduira par des actions concrètes et des résultats tangibles sur le terrain.
En attendant, les investisseurs restent attentifs aux prochaines annonces et surtout aux premières mesures de mise en œuvre qui viendront confirmer, ou non, les promesses d’amélioration d’un climat des affaires propice au développement de la RDC.
Econews
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