Trois candidats se disputent la succession du Tchadien Moussa Faki Mahamat, dont le mandat en tant que président de la Commission de l’Union africaine (UA) se termine en février 2025. Les prétendants sont le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, le Kényan Raila Odinga et le Mauricien Anil Gayan. Ce poste, pour ce scrutin, est réservé à un représentant de l’Afrique de l’Est. Raila Odinga a récemment entamé son périple africain et a été reçu à Kinshasa par le Président Félix-Antoine Tshisekedi, afin de solliciter le soutien de la République Démocratique du Congo (RDC) dans sa candidature.
Lors d’une rencontre avec le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, l’ancien Premier ministre kenyan Raila Odinga a exprimé son désir de recevoir le soutien de la RDC dans sa candidature au poste de secrétaire général de l’Union africaine (UA). Cette réunion, qui s’est tenue à la Cité de l’Union africaine à Kinshasa, a mis en avant les enjeux cruciaux du développement et de la paix durable, notamment dans l’Est de la RDC.
Raila Odinga a souligné son engagement à travailler pour la paix dans la région, un objectif crucial étant donné les conflits armés persistants qui affligent l’Est congolais. «Si je suis élu, je prendrai toutes les dispositions nécessaires pour mettre un terme aux violences et favoriser la stabilité dans cette région», a-t-il déclaré, insistant sur l’importance d’une coopération régionale efficace pour résoudre ces crises.
Cette sollicitation de soutien met en évidence la position stratégique de la RDC au sein de l’Union africaine, non seulement en raison de son poids démographique et économique, mais aussi de son rôle clé dans les affaires régionales. Félix Tshisekedi, en soutenant la candidature d’Odinga, pourrait renforcer les liens bilatéraux entre le Kenya et la RDC et encourager des mécanismes de coopération sur des questions de sécurité régionale.
Le processus d’élection du secrétaire général de l’UA est rigoureux et implique plusieurs étapes. Tout d’abord, les États membres sont appelés à proposer des candidats, qui doivent posséder une expérience pertinente en matière de leadership et de diplomatie sur le continent. Une fois les candidatures déposées, les campagnes pour gagner le soutien des autres pays s’intensifient, celles-ci incluent des débats publics, des rencontres et des discussions bilatérales.
La nomination du secrétaire général se conclut par un vote à l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’UA, qui élisent le candidat pour un mandat de quatre ans, renouvelable. La candidature d’Odinga représente une opportunité significative tant pour lui que pour la RDC, qui verrait en lui un allié potentiel dans ses efforts pour la paix et la sécurité en Afrique.
Alors que l’élection du secrétaire général de l’Union africaine se profile à l’horizon, la candidature de Raila Odinga pourrait bien être un tournant dans les relations interafricaines et dans les initiatives de paix sur le continent. Les regards sont désormais tournés vers la RDC et son rôle précieux dans cette dynamique.
TROIS CANDIDATS EN LICE
Au moins trois personnes, le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, le Kényan Raila Odinga et le Mauricien Anil Gayan, sont candidates pour succéder au Tchadien Moussa Faki Mahamat – dont le mandat prend fin en février 2025 – au poste de président de la Commission de l’Union africaine (UA), réservé pour ce scrutin à un représentant de l’Afrique de l’Est.
«Je suis le seul candidat capable de faire la passerelle entre les différentes régions de l’Afrique, étant francophone, mais également anglophone et arabophone », avait assuré en juillet, lors d’un entretien à l’Agence France Presse (AFP), Mahamoud Ali Youssouf, 58 ans, ministre des affaires étrangères djiboutien depuis 2005. «Mon objectif premier, si je suis élu, est de faire taire les armes » sur le continent, avait-il poursuivi.
Le chef de la diplomatie djiboutienne sera notamment opposé à Raila Odinga, 79 ans, vétéran de l’opposition kényane, cinq fois candidat malheureux à la présidentielle. Engagé au début des années 1980 contre le régime de parti unique, Raila Odinga a connu la détention arbitraire (près de huit ans, sans procès, entre 1982 et 1991) et un bref exil en Norvège avant d’entrer au Parlement lors des premières élections multipartites de 1992. « J’ai signé mes documents de candidature à la présidence [de la Commission de l’UA], nous nous concentrons sur le fait de ramener le siège au Kenya et de servir le peuple africain», a écrit le 27 juillet M. Odinga sur le réseau social X.
Anil Gayan, 76 ans, qui fut ministre des Affaires étrangères mauricien entre 1983 et 1986 puis entre 2000 et 2003 avant d’occuper d’autres fonctions ministérielles, comme celle de la santé et du tourisme, a déposé sa candidature « la semaine dernière », a-t-il affirmé à l’AFP.
Les candidatures pour le poste sont closes depuis le 6 août. L’organisation panafricaine n’a pour l’heure pas communiqué officiellement la liste des candidats. L’élection du président de l’institution continentale se fait par vote secret à la majorité des deux tiers des Etats membres ayant le droit de vote. Le mandat est de quatre ans, renouvelable une fois.
Tighana MASIALA