Le rapatriement des œuvres d’art congolai ses, bloquées injustement en Belgique, refait surface. Pour ce faire, le directeur général de l’Institut des musées nationaux du Congo (IMNC), professeur Paul Bakua Lufu, propose la création d’une commission nationale pour examiner de près la question de la restitution de ces œuvres d’art appartenant, selon lui, au patrimoine congolais.
Dans une interview à actualité.cd, il pense que cette commission aura pour mission de suivre les modalités ayant permis à ces œuvres d’arriver en Europe puisque la restitution ne concerne que les œuvres acquises de façon illégitime.
« Il faudra qu’il y ait une commission nationale qui devra se rendre plusieurs fois en Belgique pour voir les modalités d’acquisition de ces œuvres d’art, la manière dont ces œuvres ont été amenées en occident. Ce n’est pas un problème facile. Toutes ces œuvres qui ont été amenées en Europe représentent le génie créateur du peuple congolais. Si ces œuvres peuvent revenir. Il y en a parfois des exemples uniques qui se trouvent là-bas, on pouvait le restituer sans problème », a-t-il dit. Et d’ajouter :« La restitution, j’ai toujours dit que c’est un problème qui doit être traité calmement, sans passion. Et je le dis, il y a des œuvres d’art qui ont été acquises d’une façon normale. Il y a des œuvres d’art qui ont été données comme cadeau, il y a des œuvres d’art comme des dons, il y a des œuvres d’art qui ont été achetées même à vil prix, mais ces œuvres d’art ont été achetées».
Il a rappelé que ce n’est pas la première fois que la question de la restitution se pose. Elle a déjà été soulevée par le président Mobutu Sese Seko entre l’année 1976 et 1982. Cela avait abouti à une restitution d’environ 1.042 objets. Ceux-ci ont été volés en grande partie et de nouveau ramenés en Europe.
Le 6 juillet dernier, le gouvernement belge a présenté sa feuille de route pour restituer à la RDC, son ancienne colonie, des milliers d’objets culturels acquis abusivement, particulièrement lors des violences commises sous le règne de Léopold II entre 1885 et 1908.
Parlant de « point de départ » d’un processus qui pourrait durer plusieurs années, Thomas Dermine, secrétaire d’Etat chargé de la Politique scientifique de la Belgique, a présenté le nouveau cadre juridique arrêté en juin par le gouvernement belge pour délester les collections du Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren, près de Bruxelles, de ses objets « acquis de façon illégitime », par la violence des militaires et mercenaires belges ou par des « transactions commerciales non équitables ».
Econews avec actualite.cd