Le 44ème Sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) auquel le Président de la République, Félix Tshisekedi, a pris part à Harare, au Zimbabwe, s’est penché, sans surprise, sur la question cruciale du rétablissement de la paix dans l’Est de la RDC. Le président sortant de l’organisation et médiateur de l’Union africaine, l’Angolais João Lourenço, a rendu publique la position désormais adoptée par tous les pays membres.
Selon João Lourenço, «compte tenu des accords (de cessez-le-feu) conclus sur le conflit armé entre la République du Rwanda et la République Démocratique du Congo en vigueur depuis le 4 août, nous œuvrerons à prendre des mesures concrètes en vue de négocier et de signer un accord de paix définitif».
Un accord de paix qui, selon le président angolais, est en cours d’examen par les deux parties et qui commencera à être discuté et négocié entre les parties ministérielles à partir du 20 août prochain à Luanda.
«Négocier». Le mot est lâché, quoiqu’il ne soit pas dans les faveurs de Kinshasa qui continue à soutenir sa détermination à résoudre la crise née de l’agression rwandaise par les armes ou par un dialogue entre les deux Chefs d’Etat au cours duquel Félix Tshisekedi poserait clairement la question au « criminel » Kagamé la question de savoir les raisons pour lesquelles il en veut tant à son pays.
En attendant, le cessez-le-feu, entré en vigueur le 4 août sous l’égide de l’administration américaine, tient tant bien que mal. Qui dit cessez-le-feu dit statu quo. Et les autorités congolaises savent pertinemment bien, sachant la fourberie rwandaise ancestrale, que les agresseurs mettent à profit la trêve toute relative pour renforcer leurs positions sur leurs acquis territoriaux dans l’éventualité d’une éventuelle négociation.
La cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe, seront de nouveau réunis autour du médiateur angolais ce mardi 20 août à Luanda. Les chefs de la diplomatie des deux pays devraient préparer la rencontre entre leurs présidents respectifs.
Une véritable arlésienne qui n’est pas prête de se concrétiser, au regard des positions de plus en plus radicales de l’un et de l’autre. En effet, les choses ont tellement évolué depuis la dernière réunion autour du chef de l’Etat angolais.
Et pour couronner le tout, la déclaration américaine selon laquelle «le M23 n’est pas le problème», mais que la situation serait «le mal gouvernance congolaise», n’est pas de nature à faciliter les choses. Loin de là…
MWIN M.F.