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RDC – Chine : Kinshasa a réalisé un surplus commercial de 17 milliards USD en 2024 (Douanes chinoises)

En Afrique, la République Démocratique du Congo figure parmi les principaux exportateurs vers la Chine. Cependant, ces exportations sont essentiellement composées de ressources minières, notamment le cuivre et le cobalt. D’après les données des douanes chinoises, relayées par le site spécialisé projetafriquechine.com, la RDC a enregistré en 2024 un excédent commercial de 17 milliards USD, avec des exportations dominées à 90 % par les minerais (cuivre, cobalt, or, coltan, tungstène, etc.).

Toutefois, Christian-Géraud Neema, éditeur Afrique de projetafriquechine.com, souligne que «le commerce entre la Chine et l’Afrique est fortement déséquilibré et repose principalement sur les ressources naturelles, qu’il s’agisse de mines, de bois ou d’agriculture».

En 2024, les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique se sont élevés à 295 milliards USD. Un chiffre qui, bien que significatif, reste modeste en comparaison aux 1 trillion de dollars d’échanges avec l’Europe, aux 518 milliards avec l’Amérique latine ou encore aux 982 milliards avec les pays de l’ASEAN. «La réalité est que le commerce entre la Chine et l’Afrique ne représente que 4,2 % du commerce mondial de la Chine. Un chiffre qui surprendrait ceux qui surestiment l’importance économique et commerciale du continent pour la Chine », ajoute Neema.

Pour étayer son propos, il rappelle que les échanges entre la Chine continentale et Hong Kong ont atteint 309 milliards USD, soit davantage que ceux avec toute l’Afrique. Plus encore, au-delà du déficit commercial de 61 milliards USD pour l’Afrique, les échanges restent extrêmement peu diversifiés, se limitant principalement aux matières premières.

Si certains pays comme la RDC affichent un excédent commercial, l’analyste s’interroge sur les retombées réelles de cette situation pour les économies africaines. «Peut-on vraiment blâmer la Chine Cette situation est-elle due à une stratégie de Pékin pour maintenir un déséquilibre favorable ou plutôt à des défaillances structurelles des économies africaines qui n’ont pas su se diversifier ?»

Il poursuit : «Après une décennie de boom minier, comment expliquer que la RDC n’ait toujours pas réinvesti ses revenus pour développer d’autres secteurs, afin d’exporter autre chose que des minerais, du bois ou du café ? »

Selon lui, l’Afrique doit aller au-delà de l’exploitation de ses ressources naturelles pour occuper une place plus importante dans l’économie mondiale et accéder à un commerce plus diversifié. «Tant qu’aucun effort sérieux ne sera entrepris, rien ne changera. L’année prochaine, les chiffres et le tableau seront une copie conforme de ceux d’aujourd’hui et d’hier », conclut-il.

Econews

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