La République Démocratique du Congo (RDC) est actuellement engagée dans une série de réformes au sein de la Fonction publique, visant à moderniser et améliorer l’efficacité de cette institution essentielle pour le développement du pays. Les premiers résultats de ces réformes sont encourageants, et ouvrent la voie à de nouvelles perspectives prometteuses pour l’avenir de l’administration publique congolaise. Lors de l’habituel briefing presse, le Vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, Modernisation de l’administration et Innovation du Service public, Jean-Pierre Lihau Ebua, et le ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, ont présenté les résultats obtenus et les perspectives d’avenir sur ces grandes réformes entamées dans l’administration publique. Le tableau peint par ces deux envoyés du gouvernement démontre le degré du travail abattu.
Le mercredi 11 octobre 2023, dans le cadre de l’exercice de rédévabilité, Jean-Pierre Lihau et Patrick Muyaya étaient devant la presse pour présenter les premiers résultats des réformes en cours de mise en œuvre au sein de la Fonction publique.
L’une des premières réformes majeures entreprises par le gouvernement congolais concerne la digitalisation des procédures administratives. En effet, dans un pays aussi vaste que la RDC, caractérisé par une grande diversité géographique, il est crucial de faciliter l’accès aux services publics à tous les citoyens, quel que soit l’endroit où ils se trouvent. Grâce à la mise en place de plateformes en ligne et de systèmes de gestion électronique des documents, les démarches administratives sont désormais plus rapides, plus transparentes et moins sujettes à la corruption.
Par ailleurs, des efforts considérables sont également consentis pour renforcer la transparence et l’intégrité au sein de la Fonction publique. Des mécanismes de contrôle et de reddition des comptes sont mis en place afin de prévenir et de sanctionner les malversations. Des corps d’inspection et d’audit sont également renforcés pour garantir une gestion plus rigoureuse des ressources publiques. Ces mesures visent à instaurer une culture de responsabilité et de performance au sein de l’administration publique congolaise.
Dans son mot introductif, Jean-Pierre Lihau Ebua, après le diagnostic sur l’état de l’administration publique, a fait le point sur la trajectoire déjà parcourue dans toutes ces réformes. Il s’est, par ailleurs, appesanti sur les résultats obtenus dans chaque secteur. Notamment sur la maîtrise des effectifs et la masse salariale, sur le rajeunissement de l’administration publique et l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des agents et de leur mise à la retraite, sur la sécurité sociale des agents publics de l’État, sur la dématérialisation des procédures administratives, sur le renforcement du cadre juridique de la Fonction publique et le renforcement du dialogue social, sur la promotion du Genre dans l’administration publique, mais aussi sur l’ouverture et le renforcement de la coopération internationale.
Jean-Pierre Lihau a fait savoir que son ministère a lancé, par l’entremise du Premier ministre, l’identification biométrique des agents et fonctionnaires de l’État.
«Nous avons pensé qu’en plein 21è siècle il était ubuesque de ne pas être capable de maîtriser les effectifs au sein des administrations publiques et que l’outil moderne pouvant permettre à ce que nous puissions atteindre cet objectif c’était le numérique. Avec comme option la fonction publique va vers les agents. Au moment où je vous parle, les agents recenseurs identificateurs sont en train de boucler ce travail qui permet que nous puissions mettre à la disposition de chaque agent une carte de service biométrique qui nous permet d’éviter les irrégularités connues par le passé (doublons, faux numéros matricules, cumulards) », a-t-il dit.
Il a, dans la foulée, précisé que «le cadre et les structures organiques de toutes les administrations publiques ont été refixés. En outre, la mesure de l’interdiction formelle d’aligner les NU (Nouvelles unités) est également en vigueur. D’où, la seule option pour accéder à la fonction publique, c’est le concours pour le rajeunissement compétitif ».
Des pas importants
Jean-Pierre Lihau a rappelé que la retraite dans notre pays était bloquée depuis 40 ans, même s’il y a quelques années, la Banque mondiale a épaulé le pays avec un projet pour rajeunir l’administration publique en faisant partir les agents éligibles à la retraite.
Aujourd’hui, le Vice-Premier ministre, ministre de la Fonction Publique, Modernisation de l’Administration et Innovation du Service Public s’est dit satisfait de la fluidification de l’administration publique.
«Après huit ans de travail avec la Banque mondiale, nous avons réussi à l’époque à ne faire partir 923 en 2017. Mais aujourd’hui, une année seulement de travail, avec la volonté exprimée par le Président de la République, nous avons réussi à faire partir 10.900 fonctionnaires à la retraite. Et 10.000 autres sont prévus pour partir à la fin de l’année», a-t-il dit.
Il a par la même occasion ajouté : «Nous avons fluidifié ces départs à la retraite. Nous avons amélioré les allocations de fin de carrière. Nous avons aussi agi pour améliorer les petites retraites. Le président de la République nous a demandé de travailler sur de majoration. 300 à 1000% d’augmentation. Nous avons instauré le système contributif ».
Assurant qu’une retraite complémentaire va être mise en place, Jean-Pierre Lihau a fait savoir dans le volet de sécurité sociale, que l’opérationnalisation de la branche des risques professionnels est l’une des priorités.
Parlant de l’extension de la Caisse nationale de sécurité sociale des agents, le numéro 1 de la Fonction publique a fait savoir que des magistrats, des enseignants, des militaires notamment seront pris en charge par celle-ci. «Cette extension va se poursuivre dans les mois qui suivent avec l’intégration d’autres catégories politiques dont les conseillers des cabinets, les directeurs de cabinet, les membres du gouvernement», a-t-il révélé.
Quant à l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des agents et fonctionnaires de l’État, le VPM Jean-Pierre Lihau a précisé qu’un dialogue social a été érigé comme l’unique moyen de garantir la paix sociale. «Le Président de la République et le Premier ministre y tiennent », a-t-il précisé.
«Des progrès réalisés sur l’inclusion salariale. Aujourd’hui, 135.000 fonctionnaires ont été inscrits dans le fichier de la paie qui n’étaient pas payés depuis toujours. Parce qu’il n’y avait pas une stratégie de programmation budgétaire.135.000 mécanisations en deux ans contre 10.000 mécanisation en 20 ans avant nous», a-t-il fait savoir.
Parmi les priorités, figurent dans les réformes de l’administration publique la dématérialisation des démarches administratives, le cadre juridique de la fonction publique, mais surtout l’égalité des sexes.
Tighana Masiala