L’avenue du Tourisme, mieux connue sous l’appellation de « Nzela ya Mayi), est dans un état de dégradation très avancé, posant de sérieux problèmes aux populations de la partie Sud de la ville de Kinshasa. Ce qui a fini par pousser Serge Kalonji, un habitant de ce coin de la ville, a lancé un cri de détresse à l’Office des voiries et drainage (OVD). Visiblement, son alerte n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Car, l’OVD vient d’annoncer, à dater de ce samedi 4 mars 2023, la réhabilitation de l’avenue du Tourisme. Pour ne pas causer de désagrément aux usagers, des sources internes de l’OVD rapportent que cette avenue sera fermée au trafic entre 23h et 4h pendant toute la durée des travaux. Voici en intégralité le cri de détresse de Serge Kalonji.
Lettre ouverte à Monsieur le Directeur Général de l’Office des Voiries et Drainage (OVD)
Monsieur le Directeur Général,
Nous venons par cette missive vous faire part d’une situation relevant de votre secteur d’intervention mais qui constitue pour nous une situation difficile à vivre, Nous, habitants de la partie Sud-Ouest de la Ville-Province de Kinshasa.
Comme vous le savez, cette partie de la Ville et essentiellement celle de Mimosa, Brikin, Pompage, Mazal, Mbudi, Lutendele, etc. n’a, comme voies d’ouverture sur le Centre-Ville, (i) la route Matadi (donnant une possibilité de sortie sur l’avenue Kasa-Vubu via l’Avenue des Écuries), via l’avenue de l’Ecole et/ou la route DGC ; et (ii) la route du Tourisme, connue sous l’appellation kinoise de « Nzela ya Mayi ».
Par la présente, nous venons essentiellement plaider la cause de la route du Tourisme. En effet, cette route réhabilitée vers la fin de l’année 2011 constitue une voie d’intérêt capital pour nous. Elle est une route à deux (2) fois une voie, soit une voie pour chaque sens de circulation. Jadis la population de cette partie pouvait facilement utiliser cette route sans difficulté et atteindre le Centre-Ville dans un temps record. A ce jour, la population ainsi que le nombre d’engins roulants sur cette dernière ont connu une croissance exponentielle car tout le monde veut vivre dans cette partie de la Ville où il peut encore faire beau.
Force est de constater qu’à la croissance de la démographie, vient de s’ajouter, tout récemment une dégradation hors-pair de cette voie causant ainsi préjudices à plusieurs d’entre nous. Nous osons croire que vous avez dû constater que certains agents de l’OVD, habitants cette partie de la Ville, arrivent difficilement à temps.
En effet, la dégradation a débuté il y a de cela plus de trois (3) ans entre la partie de Mbudi à Brikin et, avec le temps elle s’est propagée sur la partie de Brikin à l’entrée du Camp Mimosa. Avec la récente saison des pluies et le chantier énorme ouvert dans la cité présidentielle, on a assisté à une dégradation de la partie située entre l’entrée Mimosa et la nouvelle usine de captage de la REGIDESO. Pour votre gouverne, cette dernière dégradation est causée par deux (2) causes majeures : (i) l’éboulement d’une partie d’un talus coté zone présidentielle (Si de mesures urgentes ne sont pas prises, un ravin se créera à cet endroit et cassera la route) et (ii) le bouchage de l’unique ouvrage d’assainissement sur cette route par la firme MALTA FORREST ayant en sa charge les travaux de construction du mur de clôture de la cité présidentielle.
Comme si cela n’aurait pas suffi, nous assistons actuellement à une réduction de la largeur de la chaussée avec le curage du caniveau par vos agents. Nous comprenons l’intérêt de cette opération mais fort malheureusement elle se fait avec tout le manque de professionnalisme et tout le manque de sérieux. Nous ne savons dire si c’est par ignorance ou simplement par une mauvaise foi frisant la sorcellerie noire.
Comment pouvez-vous imaginer, un seul instant, que vos agents planifient le curage d’un caniveau en abandonnant la terre curée sur une grande partie de la chaussée et ce, pour plusieurs mois. La preuve est que sur cette terre pousse une végétation qui pourra atteindre plus d’un mètre très bientôt.
Nous comprenons aussi qu’une des raisons serait le manque ou la modicité du financement de cette opération qui ne prend, peut-être pas, le transport de ces terres du point curé à une décharge bien identifiée tenant compte des aspects environnementaux et sociaux. Mais, il est possible de gérer ce petit financement en faisant bien et professionnellement le travail confié à l’Office dont vous avez la lourde charge de gestion.
« La bouche ne parle que de l’abondance du cœur », dit-on. C’est après avoir tant accumulé, sachant que l’OVD a, en son sein de cerveaux, certains amis dont l’intelligence n’est plus à démontrer, mais sans succès que nous venons par cette missive vous exprimer le tourment de toute une partie de la population kinoise en cette période pré-électorale.
Nous espérons que, par ces mots, vous pouvez être touché et ainsi accorder une attention particulière afin de pallier cette situation avec une solution efficace et pérenne pour l’intérêt de tous y compris le vôtre.
Edgar Morin n’a-t-il pas dit que « L’achèvement d’une œuvre complexe doit non dissimuler son inachèvement, mais le révéler ».
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur Général, l’expression d’une très franche collaboration.
KALONJI B. Serge