Remplacer la Force de l’EAC par celle de la SADC : message de Tshisekedi ce samedi à la réunion de la SADC à Luanda

Entre Félix Tshisekedi et João Lourenço, il y a une nette volonté d’aller de l’avant pour sortir du bourbier de l’Est de la RDC

Un sommet extraordinaire de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) aura lieu ce samedi 4 novembre à Luanda, capitale de l’Angola. Les chefs d’État de la région discuteront du processus électoral en cours en RDC et aussi de la situation sécuritaire dans sa partie orientale. Au cœur des discussions, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a confirmé sa présence dans la capitale angolaise. A Kinshasa, on veut aller vite pour remplacer dès le mois de décembre prochain la Force de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) par celle de la SADC. A Luanda, par contre, le président angolais João Lourenço veut réactiver l’option diplomatique pour aider la RDC à négocier en douceur le grand rendez-vous électoral de la fin de cette année.

A l’initiative du président angolais, João Lourenço, se tient ce samedi 4 novembre à Luanda, capitale de l’Angola, une réunion de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique Australe), essentiellement centrée sur la République Démocratique du Congo (RDC).

«Cette réunion qui a été convoquée par le président angolais Joao Lourenço en tant que président en exercice de la SADC a pour objectif principal d’analyser la situation en RDC, en mettant l’accent sur les élections de décembre 2023», avait fait savoir Téte António, ministre angolais des Relations extérieures.

A cette occasion, la situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC sera donc débattue. Les chefs d’État de la SADC avanceront sur la question du déploiement de la force sous-régionale dans l’Est.

Tenue par vidéoconférence, la réunion extraordinaire du Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la SADC, qui a débuté depuis le 31 octobre 2023, se réunira à nouveau en mode présentiel ce samedi à Luanda.

«Le Sommet s’appliquera à conclure les travaux sur les questions relatives à la consolidation de la paix, de la sécurité et de la gouvernance dans la Région de la SADC. Le Sommet de la SADC est chargé de déterminer les orientations politiques générales et de contrôler le fonctionnement de la Communauté», indiquait un communiqué du Secrétariat de la SADC, publié le 31 octobre 2023 à Gaborone (Botswana).

Le déploiement des troupes de la SADC ne serait qu’une question de semaines, selon plusieurs officiels congolais qui ajoutent que trois pays de la région contributeurs de troupes se sont annoncés : l’Afrique du Sud, le Malawi et la Tanzanie.

L’Angola pour sa part reste sur sa première proposition : envoyer des militaires dans l’Est de la RDC, mais pour assurer le cantonnement des rebelles du M23 quand celui-ci sera effectif.

Le Sommet de ce samedi doit permettre de fixer les dernières modalités après plusieurs rencontres au niveau des chefs d’Etat-major et des ministres. Le calendrier notamment reste encore à définir.

A Kinshasa, on veut aller vite avec la Force de la SADC – celle de La Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) n’inspirant plus confiance.

«Il faut aller vite, les forces de la Communauté est-africaine arrivent à la fin de leur mandat en décembre, il faut à tout prix éviter un vide sécuritaire », rapporte RFI, citant un haut placé dans l’échelle du pouvoir en place à Kinshasa.

SADC EN BREF

La SADC est une organisation de 16 États membres, créée en 1980 sous le nom de Conférence de coordination du développement de l’Afrique australe (SADCC) et transformée en août 1992 en Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a pour mission de promouvoir la croissance économique et le développement socioéconomique durables et équitables par le biais de systèmes efficients et productifs, du renforcement de la coopération et de l’intégration, de la bonne gouvernance et de la paix et de la sécurité durables, afin que la Région devienne un acteur concurrentiel et efficace dans le concert des relations internationales et de l’économie mondiale.

Ses États membres sont l’Afrique du Sud, l’Angola, le Botswana, l’Union des Comores, la République Démocratique du Congo (RDC), l’Eswatini, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, Maurice, le Mozambique, la Namibie, les Seychelles, la République-Unie de Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe.

HUGO TAMUSA