Le remaniement à la tête du Conseil national de sécurité (CNS) suscite interrogations et spéculations. Un professeur de droit part, un autre arrive. Si le premier, Jean-Louis Esambo, est un constitutionnaliste, son successeur, Kolongele Eberande, est un spécialiste du droit des affaires. Un profil qui, à première vue, semble éloigné des impératifs sécuritaires auxquels la République Démocratique du Congo est confrontée, en particulier avec l’offensive persistante des terroristes du M23 dans l’Est du pays.
Pourquoi ce choix ? Pourquoi remplacer un juriste par un autre, dont la spécialité touche davantage à l’environnement économique qu’aux stratégies sécuritaires ? Cette nomination, qui relève d’une décision exclusive du Chef de l’État, pourrait répondre à une logique qui échappe encore à l’opinion publique.
Loin d’être un novice au sommet de l’État, Kolongele Eberande connaît bien les rouages du pouvoir. Ancien Directeur de cabinet du Président de la République, il a déjà évolué dans l’entourage immédiat du Chef de l’État, un atout non négligeable dans la gestion d’un poste aussi stratégique que celui de Conseiller spécial en matière de sécurité.
Loin de la pure technicité militaire, la sécurité nationale repose aussi sur des dimensions politiques, diplomatiques et économiques, où son expertise en droit des affaires pourrait s’avérer précieuse.
Mais dans un contexte où la RDC fait face à une menace sécuritaire accrue, notamment avec la progression inquiétante du M23, la principale attente du peuple congolais n’est pas une maîtrise des textes juridiques, mais des résultats concrets sur le terrain. L’expérience et l’efficacité opérationnelle priment sur les titres académiques.
Le nouveau patron du CNS saura-t-il relever le défi ? Pour l’instant, la surprise du Chef laisse place à une attente fébrile. Car au-delà des spéculations, c’est la stabilité du pays qui est en jeu.
Econews