Réunion à Goma des chefs d’état-major de la SADC : la coalition contre Kagame se met en place

Les chefs d’état-major des pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se sont rendus à Goma où le groupe rebelle M23 est en train de faire une avancée, bloquée pour le moment au niveau de la localité de Sake, dans sa progression vers la ville stratégique de Goma.

En se décidant de se réunir à Goma, une ville sous tension et qui ploie depuis toujours contre une possible offensive des terroristes du M23, des chefs d’état-major de la SADC ont certainement voulu envoyer un message clair au président rwandais Paul Kagame. C’était aussi une belle manière de réaffirmer leur unité à aider la RDC à recouvrer la paix dans sa partie Est.

Dans tous les cas, les chefs des armées de la SADC ont tenu cette réunion dans la ville de Goma afin, rapporte-t-on, d’évaluer la situation actuelle caractérisée par une recrudescence des combats ces dernières semaines entre les rebelles du M23 et les forces armées congolaises.

«Il s’agissait d’évaluer l’état d’avancement des opérations sur le terrain et d’affiner les stratégies pour les renforcer (opérations militaires). Leur (les chefs d’état-major de la SADC et de la RDC) visite à Goma est un signal fort de l’engagement et de la détermination de la SADC et du Burundi aux côtés de la RDC », a déclaré le Général Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée congolaise.

Il s’agissait de la première réunion de coordination des chefs d’état-major depuis le déploiement des troupes de la SADC au Nord-Kivu.

«Nous saluons la présence (des chefs d’état-major de la SADC) ici, et nous pensons que cela leur a permis de comprendre la situation ici, d’avoir vécu la réalité du terrain en termes d’insécurité, parce que lorsqu’ils étaient ici, Saké a été bombardé, cinq bombes hier (Ndlr : vendredi 1er mars) », a expliqué Placide Nzilamba, membre de la Société civile de Goma.

Selon radio Okapi, le même vendredi plusieurs tirs ont été entendus dans les villages autour de Sake; et même dans la chefferie de Bwito, où un drone des FARDC a essuyé des tirs des rebelles à la hauteur de Murimbi, dans la zone de Tongo, rapportent des sources dans la zone.

Certains habitants de la ville de Goma ne sont pas encore convaincus de l’efficacité des troupes de la SADC, ainsi que de leur légitimité à agir dans ce contexte.

Jeudi, des véhicules blindés de la SADC ont été touchés lors d’une attaque du M23, blessant 4 personnes, dont un soldat tanzanien du contingent et des civils.

«Nous restons sceptiques parce que nous savons que l’avenir du Congo en matière de sécurité ne peut venir que des stratégies internes données par les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) et non par les pays de la SADC », a dit Muisa Christian, habitant de Goma.

Cette semaine, les forces de maintien de la paix des Nations Unies ont remis leur première base militaire aux forces de sécurité dans l’est du Congo, dans le cadre d’un retrait éventuel après des décennies d’opérations dans le pays.

Econews