Nicolas Kazadi Kadima-Nzuji, ministre des Finances, a fait le déplacement de Washington (Etats-Unis) où il représente la République Démocratique du Congo aux assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Dans la capitale fédérale américaine, Nicolas Kazadi mettra à profit son séjour pour jeter les bases de la première revue semestriel du programme triennal, conclu en juillet 2021, entre la RDC et le FMI. Une équipe d’experts du département Afrique du FMI est annoncée à Kinshasa, dans la deuxième quinzaine du mois d’octobre, pour passer en revue les comptes nationaux de la RDC et la mise en œuvre des réformes convenues avec le FMI.
Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale tiennent, du 11 au 17 octobre 2021, à Washington leurs traditionnelles assemblées annuelles de printemps. Alors que depuis 2020, année de l’apparition de la pandémie de coronavirus, les assemblées annuelles ne se tiennent plus qu’à mode virtuel par visioconférence, certaines restrictions ont été levées en raison d’une nette regression de Covid-19. C’est donc en toute logique que certaines délégations étrangères ont fait le déplacement de Washington.
C’est le ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima-Nzuji, qui conduit la délégation congolaise dans la capitale fédérale américaine.
Sur place à Washington, l’agenda du ministre des Finances prévoit des discussions avec différentes chefs de projets et programmes de la Banque mondiale en cours d’exécution en RDC. C’est aussi l’occasion entre les deux parties de faire le point sur le portefeuille de la Banque mondiale en RDC.
Mais, c’est avec les équipes du FMI que le ministre des Finances aura des réunions techniques plus approfondies. Il s’agit de baliser la voie en vue de la prochaine revue semestrielle de l’accord triennal conclu en juillet 2021.
A Washington, le ministre Kazadi va donc entamer les premières discussions, avant la descente à Kinshasa, dans la deuxième quinzaine de ce mois d’octobre, d’une équipe d’experts du FMI.
On se rappelle qu’après neuf ans de passage à vide, le Conseil d’administration du FMI avait approuvé, le 15 juillet 2021, un programme triennal avec la RDC, assorti de l’apport de 1,52 milliards USD au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), dont 216 millions USD à la signature.
Assemblées annuelles décisives
Les assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du FMI se dérouleront cette semaine, du 11 au 17 octobre, dans un climat à la fois de controverse, lié au scandale du rapport Doing Business, au sort incertain de la directrice du FMI et; d’un autre côté, à l’optimisme créé par la plus grande allocation de Droits de Tirages Spéciaux (650 milliards de dollars de DTS) jamais décidée par les institutions de Bretton Wood depuis leur création en 1944, lors de la Conférence éponyme, sur les ruines de l’Allemagne nazie. À l’occasion de cette session, des personnalités influentes du monde en développement se joindront aux dirigeants de la Banque mondiale et du FMI pour discuter des défis en cours et à venir.
Dans l’ordre du jour, un panel sur la croissance en temps de crise (11 octobre) qui abordera certainement la mauvaise répartition des fruits de la croissance dans les pays développés, émergents et pré-émergents et son corollaire, l’insensibilité de la courbe de pauvreté par rapport à celle du PIB. Il sera question de comment mettre fin à la pandémie (12 octobre). Dans ce cadre, des dirigeants internationaux débattront des solutions pour renforcer les systèmes de santé et accélérer la distribution des vaccins anti-Covid. A cet égard, la fracture entre le Nord et le Sud en matière de couverture vaccinale, de couverture Santé et Sociale et de transfert de ressources vers les ménages est assez béante pour ne pas occuper les conférenciers.
Très attendu lors de ces automnes, le président de la Banque mondiale, David Malpass, un legs de l’administration Donald Trump, tiendra sa conférence de presse inaugurale le 13 octobre 2021 avec comme maîtres mots, la «reprise résiliente» et la pandémie Covid-19. Le 14 octobre, le climat sera à l’honneur avec en toile de fond le rôle des Etats et des entreprises. Le 15 octobre, il sera question de l’importance du commerce pour les pays en développement et de comment faciliter les échanges et réduire les coûts.
Au-delà de ces enjeux – réels en dépit du caractère marronnier de certaines thématiques – ces assemblées traiteront en coulisse de la délicate situation de la directrice du FMI, Kristalina Georgieva, sur la sellette en raison de sa présumée implication dans le rapport Doing Business.
Le conseil d’administration du FMI a rencontré dimanche des représentants du cabinet d’avocats Wilmer Hale, responsable d’une enquête ayant conclu que la directrice générale de l’institution aurait favorisé la Chine. Le conseil devrait ensuite se prononcer sur le maintien ou non de celle qui a le soutien de 13 ministres africains de l’Economie et des Finances mais aussi de la France et des Pays de l’Union européenne.
F.K.