En réaction aux récents propos, très limites, oscillant entre ingérence et injure, du président algérien à l’égard de l’Espagne et de sa nouvelle position de soutien au plan marocain d’autonomie pour le Sahara, Jose Manuel Albares, le chef de la diplomatie espagnole, n’a pas caché son agacement. Pour le chef de la diplomatie espagnole, la démarche algérienne est totalement «stérile».
Le temps ne change rien à l’affaire, Alger l’a vraiment mauvaise. Dans une interview accordée, le samedi 23 avril 2022, à deux médias de «son» pays, Le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est, une fois encore, insurgé contre la récente position de Madrid vis-à-vis du dossier du Sahara. La nouvelle attitude de l’Espagne a, cette fois-ci, été qualifiée d’«inacceptable moralement et historiquement».
Sauf que trop, c’est trop, semble estimer l’Espagne. Le chef de la diplomatie espagnole, Jose Manuel Albares vient donc de réagir, deux jours plus tard, et recadre en des termes fermes le pouvoir algérien.
«Je ne vais pas alimenter des polémiques stériles, mais l’Espagne a pris une décision souveraine dans le cadre du droit international et il n’y a rien d’autre à ajouter», a déclaré, lundi 25 avril, Albares sur la radio Onda Cero.
Il ne se passe en effet désormais plus un jour sans que le pouvoir algérien ne dévoile sa vraie nature, celle du principal acteur du conflit autour Sahara marocain, allant jusqu’à occulter celle du Polisario, qui se retrouve désormais à en endosser un curieux rôle de second plan. Une attitude qui trahit l’imposture selon laquelle Alger ne serait prétendument pas partie prenante au dossier, et que les généraux et autres hommes de paille de ce régime semblent défendre, selon les cas, un peu, beaucoup, passionnément, voire à l’excès. En témoigne toute la colère, doublée de beaucoup de nervosité, avec laquelle l’Algérie a accueille la nouvelle position espagnole sur le Sahara.
On s’en souvient, dès le 18 mars, il aura suffi que l’Espagne déclare publiquement soutenir le plan d’autonomie marocain, qualifié de «base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution» de la question du Sahara, pour qu’une véritable levée de boucliers s’opère côté algérien contre une Espagne pourtant présentée peu avant comme alliée. Joignant la parole aux actes, sur une prétendue «trahison» et un soi-disant «revirement», l’Algérie a rappelé, dès le lendemain, son ambassadeur à Madrid. Depuis, Alger ne rate pas une occasion pour provoquer l’Espagne, allant même jusqu’à tout récemment menacer de lui couper son approvisionnement en gaz ou de revoir sa facture à la hausse.
En ce lundi, à la radio, et comme pour signifier que son pays fait peu de cas des gesticulations algériennes, le chef de la diplomatie espagnole a préféré se recentrer sur ce qui intéresse l’Espagne. «De toutes ces déclarations [de Abdelmadjid Tebboune, Ndlr], ce que je retiens, c’est la garantie totale de l’approvisionnement en gaz algérien à l’Espagne et le respect des contrats internationaux», a-t-il souligné, plus de 25% du gaz importé par l’Espagne étant algérien.
Alger aura donc beau menacer, les résultats de ses gesticulations, en termes d’action et d’impact, demeurent nuls. Et Tebboune a beau se voiler la face en parlant d’une position espagnole qui n’engage que le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, qui «a tout cassé», il oublie qu’en démocratie, il est des décisions qui engagent les Etats et non des personnes.
Sahara : Alger doit reconnaître les faits
L’hostilité et l’agressivité de l’Algérie envers le Maroc s’expliquent par l’élan positif suscité par l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara, affirme l’auteur et écrivain jordanien, Mustafa Alqorna.
«Il est clair que l’hostilité et l’agressivité de l’Algérie envers le Maroc trouvent leur explication dans l’élan positif suscité par l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara, après le soutien exprimé par plusieurs pays africains et arabes en plus des États-Unis, la France, l’Allemagne et l’Espagne qui considèrent cette initiative comme étant l’unique solution pour le règlement du différend régional autour du Sahara, qui entrave l’intégration régionale et menace la sécurité dans la région sahélo-saharienne, ainsi que dans l’espace euro-méditerranéen », écrit M. Alqorna dans un article repris par de nombreux médias locaux.
Ce large soutien de la communauté internationale, en plus de celui des États influents au sein des Nations Unies, encouragera indubitablement d’autres pays à suivre et à accompagner cette dynamique positive, souligne l’écrivain.
«Le Conseil de sécurité des Nations unies reste clair dans son approche et décisif dans sa stratégie pour un règlement définitif de ce conflit régional. L’Algérie doit donc prendre ses responsabilités », ajoute l’auteur jordanien.
Dans ce contexte, il a cité la résolution 2602 du Conseil de sécurité qui réaffirme, pour la quatrième fois consécutive, que le processus des tables rondes est le seul cadre permettant aux Nations unies de parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique et durable, sur la base de consensus en ce qui concerne le différend régional autour du Sahara marocain.
Dans sa décision, le Conseil de sécurité a souligné la prééminence de l’Initiative marocaine d’autonomie qui ne cesse de qualifier comme étant une solution « sérieuse et crédible», rappelle M. Alqorna.
«Le moment est venu pour l’Algérie de reconnaître les faits et la réalité liés au dossier du Sahara marocain aux niveaux régional et international, mais aussi sur le terrain », observe l’écrivain jordanien qui cite la réalisation de plus de 80% des projets stratégiques dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement des Provinces du Sud, avec une enveloppe financière de 8,8 milliards de dollars, ainsi que l’inauguration de 25 représentations diplomatiques, dont la dernière est celle de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale à Dakhla.
Et d’ajouter que l’Algérie a une grande responsabilité dans la perpétuation de ce conflit, en plus de sa responsabilité dans la détention de toute une population, dans les camps de Tindouf, dans des conditions inhumaines, le recrutement des enfants-soldats et la violation des droits les plus élémentaires de la population séquestrée.
Econews avec le360.ma