Les finances publiques se portent bien en République Démocratique du Congo (RDC). En mission du 18 octobre au 2 novembre 2022 dans le cadre de l’évaluation de la troisième revue du Programme Économique du Gouvernement soutenu par la Facilité Élargie de Crédit (FEC), les experts du Fonds monétaire international (FMI) ont salué «la résilience de l’économie congolaise dans un contexte difficile tant au niveau international que national».
Bouclant la 3ème revue de l’accord triennal conclu en juillet 2021, le Fonds monétaire international (FMI) a salué la résilience de l’économie congolaise dans un contexte difficile tant au niveau international que national et certifié les performances macroéconomiques réalisées par le Gouvernement, particulièrement dans le domaine de la mobilisation des recettes domestiques avec une super-performance de 3,7% du PIB. Il a noté que ces recettes supplémentaires ont plus servi aux dépenses sécuritaires, aux subventions des prix des carburants ainsi qu’au renforcement des investissements.
Le FMI a également alerté sur les perspectives moins bonnes en 2023, en raison de la baisse projetée des prix des minerais exportés par la RDC (-15%), de la hausse des prix des produits énergétiques et alimentaires et de l’escalade de conflit armé dans l’Est de la RDC. Et ce, dans un contexte mondial incertain à cause de la fragilité de notre économie à de tels chocs.
Des recommandations ont été formulées au Gouvernement et les échanges se poursuivent en vue de parvenir à un accord au niveau des services pour la conclusion de la troisième revue, a annoncé, vendredi en Conseil des ministres, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima-Nzuji.
Par la même occasion, le ministre des Finances a informé le Conseil des performances enregistrées dans la gestion des finances publiques.
En effet, les recettes mobilisées au mois d’octobre 2022 ont été de l’ordre de 1.069,9 milliards de francs congolais (CDF) sur des prévisions des recettes budgétaires mensuelles arrêtées à 1.107,9 milliards de CDF, soit un taux de réalisation de 97%.
Les régies financières nationales poursuivent leurs efforts de mobilisation des recettes dans la perspective de l’atteinte de leurs assignations mensuelles. C’est dans ce cadre que : la Direction Générale des Impôts (DGI) a mobilisé 562,7 milliards de CDF, soit 123% sur les prévisions de 431,7 milliards de CDF ; la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) a mobilisé 362,7 milliards de CDF, soit 88% sur les prévisions de 392,6 milliards de CDF; la Direction Générale des Recettes Administratives, Domaniales, Judiciaires et de Participations (DGRAD) a collecté 175,0 milliards de CDF, soit 66% de ses prévisions arrêtées à 263,9 milliards de CDF.
Les recettes cumulées du 1er au 31 octobre 2022 ont affiché 15.879,6 milliards de CDF. Ce qui représente 130% de taux de réalisation par rapport aux prévisions de janvier à octobre 2022 attendues de 12.258,6 milliards de CDF et 107,3% de taux de réalisation par rapport aux prévisions annuelles de 14.790,9 milliards de CDF.
Le ministre des Finances a indiqué que l’ensemble de ces recettes représente une augmentation de 65% en comparaison avec les recettes de janvier à octobre 2021 qui étaient de 9.585,9 milliards de CDF, affichant un accroissement de 6.129,7 milliards de CDF équivalent à 3,145 milliards USD.
La situation cumulée par les régies financièresnationales indique un taux de réalisation, par rapport à leurs prévisions annuelles respectives, de 137% pour la Direction Générale des Impôts (DGI), 70% pour la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) et 92% pour la Direction Générale des Recettes Administratives, Domaniales, Judiciaires et de Participations (DGRAD).
En ce qui concerne les dépenses, elles ont été marquées, entre autres, par 42,3 millions USD de paiement au titre de pertes et manques à gagner aux sociétés pétrolières, ce qui porte à un total de dépenses effectuées depuis le début de l’année à 426,5 millions USD; le paiement de 116,3 millions USD comptant pour deux mois de dotations de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), ce qui porte la somme totale versée à celle-ci à 414,6 USD; les dépenses sécuritaires impérieuses ont été également importantes au vue de la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est du pays.
La trésorerie de l’Etat présente un solde déficitaire mensuel provisoire de 1.044 milliards de CDF à fin octobre 2022 qui a été entièrement comblé par les marges de trésorerie antérieures et de bons du Trésor. En cumul annuel, il se dégage un excédent de 134 milliards de CDF.
Les trois recommandations de la BCC
Invitée à la réunion du Conseil des ministres, Mme la gouverneure de la Banque Centrale du Congo a présenté au Conseil la conjoncture économique du pays.
En effet, la situation macroéconomique de la République Démocratique du Congo a été marquée par la poursuite du ralentissement du rythme hebdomadaire des prix intérieurs amorcé depuis le mois de septembre dernier, le maintien de la stabilité sur le marché des changes, reflétant la poursuite de la coordination des actions au niveau des politiques monétaires et budgétaires.
La croissance demeure projetée à environ 7,1% et elle tient principalement de la bonne performance des branches «Extraction» et «Transports et Télécommunication», d’une part, et du bon comportement de la dépense publique tant de consommation que d’investissement, d’autre part.
Le taux d’inflation hebdomadaire a été de 0,19% contre 0,23% une semaine plus tôt. Au 28 octobre 2022, l’inflation cumulée s’est située à 10,6% contre une projection annuelle de 11%.
Le marché des changes a été caractérisé par une quasi-stabilité dans ses deux compartiments. En effet, le franc congolais s’est légèrement déprécié de 0,01% par rapport à la semaine passée, se changeant à 2.012,75 CDF le dollar américain. Au marché parallèle, la monnaie nationale s’est appréciée de 0,13%, portant le cours vendeur à 2.094 CDF le dollar américain.
Toutefois, l’économie congolaise reste exposée aux facteurs de risques externes tels que les effets de la guerre russo-ukrainienne et la persistance des poussées inflationnistes dans la zone Euro. Et les risques internes tiennent notamment de l’augmentation potentielle de la demande intérieure en relation avec les festivités de fin d’année.
Pour y faire face, la gouverneure de la BCC a recommandé : « le maintien du pacte de stabilité entre le Gouvernement et son institution; le suivi rapproché des facteurs de liquidité par la Banque Centrale du Congo; et la poursuite de la surveillance des facteurs de liquidité bancaire au niveau de la Banque Centrale du Congo ».
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