SOCIMEX et les gros importateurs derrière le VPM Mukoko

«Si le Gouvernement réussit à supprimer certaines taxes … les prix vont réellement baisser» (Patron de SOCIMEX)

La décision du Gouvernement d’agir, via la mise en œuvre d’une batterie de mesures d’urgences a trouvé du répondant auprès de gros importateurs. Reçus lundi par le Vice-Premier ministre en charge de l’Economie, Daniel Mukoko Samba, tous ont, à l’unanimité, rassuré le patron de l’Economie de leur soutien. Ils ont cependant invité le Gouvernement à jouer franc jeu. «Si le Gouvernement réussit à supprimer certaines taxes comme promis, une chose reste sûre : la population congolaise va souffler parce que les prix des produits ciblés vont réellement baisser », a soutenu M. Ibrahim, patron de SOCIMEX et vice-président de la FEC (Fédération des entreprises du Congo) en charge du commerce.

Le Gouvernement congolais a récemment décidé de mettre en œuvre une série de mesures d’urgences destinées à soutenir l’économie nationale, une initiative qui a suscité un élan favorable de la part des principaux importateurs du pays. Lors d’une rencontre tenue lundi avec le Vice-Premier ministre en charge de l’Économie, Daniel Mukoko Samba, tous les importateurs présents ont exprimé leur soutien unanime à cette initiative gouvernementale.

M. Ibrahim, patron de la société SOCIMEX et vice-président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) en charge du commerce, a souligné l’importance cruciale de la transparence dans cette démarche. « Si le Gouvernement réussit à supprimer certaines taxes comme promis, une chose reste sûre : la population congolaise va souffler parce que les prix des produits ciblés vont réellement baisser », a-t-il déclaré.

Cette prise de position souligne non seulement la volonté des importateurs de collaborer avec l’État, mais aussi leur attente d’une action concrète et transparente face aux défis économiques auxquels fait face le Congo. Le soutien des acteurs clés du commerce pourrait s’avérer déterminant dans la mise en œuvre réussie des mesures envisagées.

Après avoir annoncé les mesures contre la vie chère en République Démocratique du Congo prises par le Gouvernement, lors du briefing du 12 août, le Vice-Premier ministre et ministre de l’Economie Nationale, Daniel Mukoko Samba, a réuni les gros importateurs, le 19 août, dans son cabinet. Ces derniers ont promis leur soutien au Gouvernement, mais particulièrement au VPM Daniel Mukoko Samba qui porte ce projet, au nom de la Commission Economique, Financière et Reconstruction (ECOFIRE) du gouvernement.

LA MAIN TENDUE DE MUKOKO

Au cours de cette rencontre, le patron de l’Economie congolaise a rappelé à ses interlocuteurs la ferme volonté du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, de voir ces mesures d’urgence être rapidement appliquées.

«Cette démarche relève du souci et de la détermination du chef de l’Etat, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi, de voir le pouvoir d’achat de ses compatriotes s’améliorer. C’est pourquoi, il tient mordicus à l’application rapide de ces mesures », a rassuré le VPM de l’Economie qui, en sa qualité du président de la Commission Economique, Financière et Reconstruction (ECOFIRE) du Gouvernement, pilote la mise en œuvre de ces mesures gouvernementales.

Tenant à la mise en application de ces mesures, le Vice-Premier ministre, ministre de l’Economie nationale a interpellé les importateurs en ces termes : « Vous avez intérêt à prendre vos responsabilités, car plus vos clients achètent, plus vous allez accroître vos chiffres d’affaires ». Et de renchérir : « Mon Ministère et le Gouvernement que dirige Mme Judith Suminwa ont déjà pris leurs responsabilités en supprimant certaines taxes jugées illégales ou celles qui ne devraient pas exister afin de soulager vos charges sur le plan de la parafiscalité».

Répondant aux inquiétudes des importateurs sur la problématique du commerce transfrontalier, Daniel Mukoko a affirmé que ce dossier est en étude au niveau du Gouvernement pour voir comment y mettre fin. «C’est un problème qui est géré par les gouvernements provinciaux, mais avec les effets néfastes qui se répercutent sur l’économie nationale. Le Gouvernement central va s’y pencher afin de rassurer les opérateurs économiques locaux », a indiqué le VPM à l’Economie nationale.

Aussi, le VPM Daniel Mukoko Samba a-t-il informé ses interlocuteurs que ce processus de la baisse des prix de certains produits qui vient de commencer, va se poursuivre, comme l’a souhaité le chef de l’Etat qui tient mordicus à voir le panier de la ménagère prendre du volume.

LE PLAIDOYER DE LA FEC

Prenant la parole devant les journalistes, M. Ibrahim, le patron de la société SOCIMEX et vice-président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), a salué les efforts du Gouvernement central, mais surtout le courage personnel du VPM Daniel Mukoko pour avoir pris la décision de supprimer certaines taxes qui sont à la base de la hausse des prix de certaines denrées en RDC.

Rappelant la liste de nombreuses taxes qui rendent la vie chère en RDC, notamment le péage à 0.65 $ US/km, le BIVAC/OCC à 2%, … le patron de SOCIMEX a indiqué que la sommation de toutes ces taxes pèse énormément sur les épaules des opérateurs économiques.

Pour sa part, le représentant de la société Beltexco a révélé que certaines structures de l’Etat font payer des taxes pour des services qui ne sont même pas rendus. Il a aussi fait savoir au VPM Mukoko qu’il y a beaucoup d’intervenants au port de Matadi. A cet effet, il a appelé le Gouvernement à «redéfinir» le rôle de chaque intervenant qui opère au principal port de la RDC.

Hormis SOCIMEX, les représentants de plusieurs autres sociétés importatrices, notamment le Groupe Ledya, Beltexco, Afrifood, Mondiale Food, Sokin, Nouveaux Food, Premium Food… avaient pris part à cette réunion avec le VPM à l’Economie nationale.

Alors que la RDC lutte pour stabiliser les prix des biens de grande consommation, l’engagement de gros importateurs à coopérer avec le Gouvernement pourrait ouvrir la voie à des changements positifs pour la population. Les yeux restent désormais tournés vers l’Exécutif nationa, qui doit maintenant démontrer sa capacité à transformer ces promesses en réalités tangibles, tout en garantissant un jeu franc et ouvert.

Les mesures d’urgence contre la vie chère

Il s’agit concrètement de :

(i) Mesures fiscales et parafiscales : elles portent sur la suppression de tous les droits, taxes et redevances sur le maïs et la farine de maïs. Pour les autres produits, il s’agit d’un total de 24 actes au total dont certains sont totalement supprimés, d’autres réduits de 5%, 25% et 50%.

(ii) Mesures de régulation du marché intérieur, surveillance et contrôle des prix consistent, pour le Ministère de l’Economie Nationale, à : évaluer et certifier sur Procès-Verbal les stocks existants et en cours ayant traversé les frontières; relever les prix en vigueur avant la mise en œuvre des mesures; contrôler les taux de change appliqués par les gros importateurs et distributeurs; faire respecter la réglementation sur les circuits de distribution et le cumul des marges bénéficiaires, cumul des fonctions; dissocier les charges du chargeur-affréteur et celles de l’importateur dans le cas où c’est le même opérateur et éviter de répercuter les charges qui incombent au premier dans la structure de prix du second.

(iii) Mesures légales, réglementaires et de police prévoient : la suppression des barrières illicites qui impactent sur les prix des biens de première nécessité, ainsi que l’imposition de sanctions aux personnes qui sont à la base de la création de ces barrières; la révision de l’Arrêté ministériel portant mesures d’exécution de la Loi organique relative à la liberté des prix et à la concurrence, spécialement en matière des prix; la révision de l’Ordonnance-loi fixant la nomenclature des droits, taxes et redevances du pouvoir central, et la mise en place d’une perception unique de toutes les taxes sectorielles.

Econews