C’est en 2021, en marge de la COP26 de Glasgow, en Ecosse, que les pays du G7, considérés comme les plus riches du monde, ont pris l’engagement de débloquer près de 100 milliards USD de financement annuel pour le climat en faveur des pays du Sud. Présent à Nairobi (Kenya) où s’est clôturé mercredi le premier Sommet africain sur le climat, le Premier ministre de la RDC, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a appelé les pays du G7 à honorer leurs engagements. C’est une manière, pense-t-il, d’aider les pays africains à recevoir la juste récompense dans l’effort contre le réchauffement climatique.
Les rideaux sont tombés sur la première édition du Sommet africain pour le Climat 2023 (Climat Summit Africa, CSA23), tenu à Nairobi (Kenya), du 4 au 6 septembre 2023, sous le thème «Promouvoir la croissance verte et le financement de l’action climatique pour l’Afrique et le Monde». Ce premier Sommet africain pour le climat a été organisé par la Commission de l’Union africaine en collaboration avec le pays hôte, la République du Kenya.
Dans la déclaration, dite «Déclaration de Nairobi », lue par le président du Kenya, William Ruto, les dirigeants du continent demandent aux pays développés d’honorer leurs engagements de fournir 100 milliards USD de financement annuel pour le climat. Le CSA23 appelle également à une réforme urgente du système financier multilatéral dans le but d’obtenir des financements pour des projets d’atténuation et d’adaptation au climat.
Au terme de ces assises qui ont tenu toutes leurs promesses au regard du succès enregistré, notamment dans la participation des pays africains et des partenaires engagés dans le développement durable tant de l’Afrique que du monde, le chef du Gouvernement congolais a fait le point de la participation de la République démocratique du Congo à ces assises. A cet effet, il a salué les conclusions de la «Déclaration de Nairobi», votée à l’unanimité par tous les pays africains.
La voix de la RDC
«Nous voici arrivés à la fin de ce sommet africain pour le climat 2023 qui s’est tenu ici à Nairobi, au Kenya. C’est une première où les pays africains se retrouvent pour parler d’une seule voix sur les questions du climat. Et, la RDC a fait entendre sa voix comme je l’ai dit sur son potentiel, sur sa capacité comme « pays-solution », nous le disons tous les jours. Les minerais de transition énergétique, la forêt, le captage de carbone, les tourbières, nous avons les rivières qui permettent une production de l’énergie verte. Et donc tout cela, nous en avons parlé. Mais nous avons dit ici, les défis, c’est de transformer ce potentiel en réalité pour nos populations, en termes des dividendes de tout l’apport que nous donnons pour la préservation du climat et pour éviter l’augmentation de la température à plus de 1,5 degré. Et donc, nous avons fait entendre notre voix. Nous avons parlé effectivement de ces trois ingrédients indispensables pour prévoir l’avenir avec un ciel bleu», a dit le Premier ministre Sama. Et d’ajouter : «Il nous faut de la volonté des pays pollueurs sur leur contribution en termes de crédit carbone. Il nous faut de la détermination dans les engagements que nous prenons et surtout dans le vœu de laisser un monde meilleur aux générations futures, à nos enfants. Au-delà de cette détermination, nous avons parlé de la solidarité. Pour nous, la solidarité, nous la mettons d’abord sur les questions sécuritaires. Parce qu’il nous faut préserver nos forêts, non seulement des guerres, mais du braconnage. Nous avons parlé de la solidarité avec tous les pays avec lesquels nous avons les mêmes réalités, du point de vue du climat. Donc, c’était une grande rencontre qui a permis à toutes les réalités climatiques de s’exprimer : le grand Bassin du Congo, le Mékong ou bien l’Amazonie ».
Avant d’indiquer : «Au-delà de ça, de permettre aussi à ceux des pays désertiques, ceux qui défendent le fonds bleu, de le faire aussi. Donc, on a essayé, dans la déclaration finale, de mettre les intérêts de tout le monde. Mais, bien sûr, en mettant en avant les questions financières pour préserver justement les questions du climat et venir en aide aux pays contributeurs de manière que nous puissions tous atteindre les Objectifs du Développement Durable, à l’horizon 2030. On termine sur une note satisfaisante par l’acclamation de cette déclaration qui a été votée à l’unanimité. Nous allons continuer. Car, c’est un combat qui va se poursuivre, non seulement à New York, à la prochaine assemblée des Nations Unies, puis à la COP28 prévue à Dubaï, où l’Afrique devra parler d’une seule voix avec les autres pays qui nous ont rejoints dans ce débat et qui partagent la même vision que nous. C’est l’heure maintenant de rentrer et de faire rapport au Chef de l’État, Son Excellence Monsieur le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo».
En effet, c’est par une décision de la 36I” session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA), tenue en février 2023, que la Commission de l’Union africaine a convoqué ce premier Sommet sur le changement climatique, en faisant le choix de Nairobi qui abrite le siège du Programme des Nations Unies pour l’environnement.
Econews