Brazzaville, la capitale de la République du Congo, abrite du 26 au 28 octobre 2023, le premier sommet des trois grands bassins forestiers tropicaux du monde : Congo, Amazonie et Bornéo Mékong. Afin que ce rendez-vous mondial ne s’achève pas sur de simples déclarations, la société civile lance un appel à l’action. Les axes sur lesquels les participants à ce sommet sont appelés à agir, sont déclinés dans une pétition dont la signature par les acteurs de la société civile, se poursuit en ligne.
La société civile exprime ses attentes vis-à-vis du premier Sommet des trois grands bassins forestiers tropicaux du monde, prévu du 26 au 28 octobre 2023 au Centre de conférence international de Kintélé, situé dans la banlieue de Brazzaville, la capitale de la République du Congo.
Pour ce rendez-vous mondial sur la préservation des trois régions de la planète qui abritent 80% des poumons verts et les trois quarts de la biodiversité mondiale, les défenseurs de la nature exigent des actions fortes et significatives.
La Fondation Eboko, une organisation congolaise engagée envers l’Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable, vient de mettre en ligne un appel à l’action durant le Sommet des trois bassins. Les cinq axes prioritaires sur lesquels les participants à ce sommet sont appelés à agir, s’y trouvent. Il s’agit en premier lieu de la conservation et de la restauration de la biodiversité dans ces massifs-clés que sont, le Bassin du Congo en Afrique centrale, le Bassin de l’Amazone en Amérique du sud et le Bassin du Mékong en Asie du sud-est.
«Nous appelons les gouvernements nationaux et les partenaires internationaux à renforcer les mesures de conservation dans les bassins. Cela nécessite plusieurs actions-clés : premièrement, l’amélioration du système de gestion et de la gouvernance des aires protégées dans les bassins existants, en révisant les plans stratégiques ou d’actions et en harmonisant les textes nationaux. Deuxièmement, la création et l’expansion d’aires protégées transfro-ntalières pour favoriser la connectivité écologique entre les habitats et permettre aux espèces de se déplacer librement. Troisièmement, la formation et le renforcement des capacités des acteurs juridiques de l’environnement, ainsi que des gardiens naturels et artificiels des aires protégées », explique-t-on dans le manifeste, dont la signature par les acteurs de la société civile est ouverte en ligne.
La valorisation du savoir-faire des peuples de la forêt
L’appel à l’action souligne l’urgence d’agir collectivement pour préserver les trois bassins du Congo, de l’Amazone et du Mékong. Les quatre axes prioritaires restants portent sur le renforcement de la coopération internationale, la mobilisation des ressources nécessaires, la participation de la société civile et la valorisation du savoir traditionnel des peuples autochtones.
Pour les initiateurs de l’appel, la valorisation et le respect du savoir traditionnel des peuples autochtones est fondamental pour une gestion durable des ressources naturelles. Leur connaissance profonde de ces écosystèmes, transmise depuis des générations, offre des outils précieux pour une préservation efficace de la biodiversité et la promotion d’un avenir durable.
Initialement prévue à Kinshasa, cette rencontre a été fixée à Brazzaville à l’issue du dernier Sommet brésilien de Belém qui s’est refermé en août dernier avec pour principale annonce la création d’une «Alliance amazonienne de combat contre la déforestation». Si cette plateforme ne concerne que la Bolivie, la Colombie, l’Équateur, le Venezuela, la Guyane, le Pérou, le Suriname entre autres, ce rendez-vous de Brazzaville vise surtout l’harmonisation des perspectives de coopération entre le Brésil, la République Démocratique du Congo et l’Indonésie qui abritent les plus grands massifs forestiers du monde.
Il s’agit respectivement de l’Amazonie, du Bassin du Congo et du Bornéo-Mekong, considérés comme les principaux poumons verts de la planète puisqu’ils représentent deux tiers de la biodiversité terrestre.
Cet évènement est très attendu par les experts du climat et les organisations de défense de l’environnement dans un contexte marqué par la déforestation massive tant en Afrique centrale qu’en Amérique latine et en Asie du Sud-Est. Les activités de grands groupes industriels qui mettent en péril la survie de la faune et de la flore.
Les dirigeants politiques se pencheront également sur la controverse autour des crédits carbone qui ne sont finalement qu’un instrument de communication dans certains cas de figure étudiés par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) basé en France.
Econews