Il est tout simplement ironique et grotesque qu’un ancien président, Joseph Kabila, arrivé au pouvoir dans la suite des événements de la rébellion de l’AFDL en tant que marionnette d’une force étrangère occupante, se présente aujourd’hui en moraliste-défenseur de la démocratie, après avoir passé 18 ans au pouvoir, dont deux années supplémentaires obtenues par glissement qui est une manipulation politique.
N’oublions pas l’épisode sombre de 2006, où il a déployé sans vergogne des chars au cœur de la capitale pour affronter son rival politique, Jean-Pierre Bemba, faisant preuve d’un mépris flagrant pour la vie des civils Congolais.
Depuis son départ du pouvoir, ce même personnage reste curieusement silencieux tandis que ses patrons, le Rwanda et l’Ouganda, continuent de commettre des atrocités : meurtres, viols de femmes et pillages. Énumérer les morts sous son propre régime serait une liste si longue qu’il en devient indécent de la détailler.
Quant au prétendu Pacte Républicain sacré, il n’a en aucun cas validé l’afflux massif et incontrôlé d’armées étrangères non invitées, l’occupation de nos terres par des terroristes entraînés et équipés par le Rwanda, ou l’exploitation effrénée de nos richesses minières.
C’est un spectacle désolant que de voir la déchéance d’un homme qui, sinon en orchestrant, du moins en soutenant par procuration, le massacre en masse du peuple congolais qu’il a dirigé pendant près de deux décennies.
L’Afrique du Sud dont il fait abusivement allusion ne défend pas un régime tyrannique, mais elle soutient des principes internationaux qui régissent les relations entre les États et les peuples. Invoquer des considérations superficielles au lieu de s’attaquer aux causes profondes de la crise n’est rien d’autre qu’un écran de fumée servant à perpétuer ses ambitions éhontées.
Une sortie désastreuse pour Joseph Kabila ! Pas un mot de compassion, pas une once de condamnation pour ceux qui attaquent son peuple. Ceux qui brisent le Pacte Républicain sont ceux qui, parmi nous, sont complices des agresseurs ! Nombreux sortent de ses rangs et qui sont alignés derrière le pantin Nangaa.
Dire non à l’agression, condamner l’usage des armes et faire preuve de solidarité et de compassion envers une population meurtrie devraient être les premiers devoirs d’un Président Honoraire, un sénateur à vie ! Quelle sortie ratée !
CP