Sur le marché des changes, les mauvaises nouvelles s’enchaînent. Si à l’officiel, le dollar se change à moins de 2.100 FC, ce n’est pas le cas sur le marché parallèle où le «roi dollar» a déjà franchi la barre de 2.300 FC. La situation est alarmante. Et le Gouvernement en est bien conscient. Mercredi, le Comité de conjoncture économique (CCE), réuni autour du Premier ministre, s’est penché sur le sujet. Une mission spécifique a été confiée à la Banque Centrale du Congo (BCC), autorité monétaire par excellence de la RDC. Outre les mesures habituelles qui s’appuient sur le Pacte de stabilité signé, il y a quelques années, avec le Gouvernement, la BCC a mis en place un dispositif pour contrôler les flux de liquidités en monnaie nationale.
La relative stabilité observée, depuis quelque temps, sur différents segments de l’économie congolaise, est en train de voler en éclats. Sur le marché des changes, le «roi dollar» a pris de l’avance par rapport au franc congolais, entraînant une chute libre de la monnaie nationale. Dans un système de régime flottant, comme c’est le cas en République Démocratique du Congo, les meilleures indications viennent du marché parallèle où le dollar américain frôle la barre de 2.400 FC.
Par effet de contagion, sur le marché des biens et services, les prix ont pris l’ascenseur, faisant craindre une spirale inflationniste.
Réuni mercredi autour du Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, le Comité de conjoncture économique s’est penché sur le sujet. Objectif : ramener le calme sur le marché des changes, et par ricochet, stabiliser les prix sur le marché réel.
Pour arriver à cette fin, le Comité de conjoncture économique a chargé la Banque Centrale du Congo d’actionner les mesures qui s’imposent.
Concernant notamment les efforts du Gouvernement pour la stabilité du franc congolais sur le marché des changes, le ministre d’Etat en charge du Budget, Aimé Boji Sangara, a fait le point de la situation et annoncé des mesures arrêtées pour freiner cette hémorragie.
«Pour ce qui est du marché des changes, on note une légère stabilité au niveau de l’indicatif, avec, au 24 février, un taux de 2035 FC contre 1 dollar américain et au marché parallèle, une légère appréciation du franc congolais qui s’est échangé au 24 février, à un taux de 2308,1 FC contre 1 dollar américain. Pour continuer à maintenir la stabilité du franc congolais, la Banque centrale du Congo préconise la poursuite du suivi du facteur de liquidité dans le système bancaire national, la poursuite des réformes conclues dans le cadre du programme des réformes structurelles en rapport avec le programme avec le FMI, la poursuite de la politique de diversification de l’économie nationale, et enfin la limitation des paiements en cash en franc congolais, qui peuvent avoir un effet adverse sur le marché de change », a déclaré le ministre d’État en charge du Budget.
Toujours au niveau national, le Comité de Conjoncture économique s’est félicité de la ténue à Kinshasa, du 20 au 23 février 2023, de la 47ème assemblée générale de la FANAF (Fédération africaine des sociétés d’assurance de droit national africain).
«Depuis la libéralisation du marché des assurances en RDC, il s’est observé une croissance du chiffre d’affaires allant de 70 millions de dollars américains en 2018 à 268 millions de dollars US; ce qui représente un taux d’accroissement de 282%. Ce qui est intéressant pour notre secteur des assurances », a fait savoir Boji Sangara.
Quant aux principaux indicateurs conjoncturels, le CCE a établi le taux d’inflation à 4,175% en cumul annuel, contre 16,6% en glissement annuel, avec une projection à fin exercice de 9,7%. Les réserves en devises ont connu une légère augmentation de 0,13%, s’établissant au 24 février 2023, à 4,335 milliards USD, équivalent à peu près dix semaines d’importation des biens et services sur ressources propres.
Francis M.