Compte tenu de la désorganisation qui le caractérise, le transport par taxi-moto constitue un danger pour la population de la ville de Kinshasa car étant à l’origine de nombreux accidents, dont certains mortels. A la base, l’ivresse des conducteurs de taxis-motos, la non-connaissance du Code de la route, l’excès de vitesse, etc.
Pour réglementer ce secteur, l’exécutif provincial de Kinshasa avait, il y a quelques années, pris des mesures relatives à l’identification des conducteurs de taxis-motos dont le nombre avoisinerait déjà plus de cinq cent mille personnes à Kinshasa. Un chiffre qui ne cesse d’aller crescendo lorsque l’on sait que ce mode de transport est prisé par de nombreux Kinois, du sexe féminin surtout, parce que les motos vont là où les taximen refusent d’aller à cause notamment de l’impraticabilité des routes. Cela pour épargner les rotules, tambours et autres disques d’embrayage de leurs véhicules.
Pour ce faire, les responsables des associations du transport par taxi-moto étaient mis à contribution. A travers cette opération, il a été question de vérifier tous les documents de bord et ceux autorisant toute personne habilitée à exercer cette profession. En outre, ce secteur de transport étant aussi soumis aux obligations fiscales, la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK) a fixé le montant de 31 dollars américains, l’équivalent de 62.000 francs congolais, comme taxe à payer à l’Etat par les propriétaires des motos. De ces deux mesures parmi tant d’autres, aucune n’est respectée. Le désordre a tellement pris le dessus que les conducteurs de taxis-motos, communément appelés «wewa», s’en passent.
En cas de non suivi, les nouvelles mesures envisagées par l’autorité urbaine risquent, non seulement d’être de nouveau vouées à l’échec, mais friseraient aussi le ridicule, aux yeux de la population.
Au cours d’une réunion qu’il vient récemment de présider à l’attention des responsables des associations et des conducteurs de taxis-motos de sa juridiction, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, a déploré le comportement des conducteurs de motos sur la voie publique.
Tout en les sensibilisant au changement de mentalités et à la suite des accidents par moto que l’on ne cesse de déplorer, le chef de l’administration urbaine a attiré l’attention des conducteurs de motos sur leur comportement qui laisse à désirer.
A cet effet, le gouverneur Ngobila a annoncé de nouvelles mesures pour remettre les choses en ordre. Notamment, l’obligation d’avoir une plaque d’immatriculation pour une meilleure identification du conducteur de la moto, le port de casques tant pour le conducteur que les passagers.
«Nous devons sécuriser la population et non devenir une menace pour elle», a souligné le Ngobila Mbaka qui recommande aux vendeurs de motos de les livrer désormais avec une plaque d’immatriculation.
Eu égard à tout ce qui précède, le gouverneur Ngobila accorde vingt jours aux motocyclistes pour se conformer aux mesures. Car, à partir du 10 août 2022, un contrôle se fera effectué régulièrement dans la ville de Kinshasa. Il a aussi rappelé sa décision interdisant la circulation des motos dans la commune de la Gombe, qui abrite la plupart des sièges des institutions nationales et internationale et qui est le centre des affaires de la ville de Kinshasa.
Pour que ces mesures soient officielles, le ministre provincial des Transports, Amos Mbokoso, présent à cette réunion, a promis de les couler sous forme d’arrêtés.
Du respect de la parole
Même si le transport par moto lui facilite quelque peu la mobilité, la population kinoise a marre du comportement de ses conducteurs. Bien que la règlementation de ce secteur de transport relève de sa compétence, il y a cependant lieu de souligner que l’exécutif provincial de Kinshasa s’y est pris tardivement.
De l’avis de l’opinion, il ressort que les motos sont à la base de bon nombre d’accidents routiers, voire mortels, qu’enregistre la Police de circulation routière (PCR)/Ville de Kinshasa. Cela est dû, comme nous l’avons souligné précédemment, au désordre indescriptible qui caractérise ce secteur de transport et aussi au laisser-aller de la part de l’autorité compétente.
Informée de ces nouvelles mesures, la population kinoise doute de leur application dans un délai de vingt jours compte tenu de l’ampleur du désordre que l’on observe dans ce secteur de transport par moto.
Tout en vivant d’espoir, elle espère voir l’exécutif provincial de Kinshasa respecter sa parole d’y remettre de l’ordre dans ce secteur.
Véron Kongo