Après la promulgation de la loi sur l’exercice de la liberté de la presse en RDC, dite «Loi Muyaya», le ministère de la Communication et Médias continue son travail de «salubrité médiatique». Vendredi en Conseil des ministres, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, a fait le point du travail entamé dans l’assainissement du secteur de télédistribution. Il a également saisi le Conseil des ministres de la transmission au Gouvernement de l’avant-projet du décret portant statuts des journalistes œuvrant en République Démocratique du Congo pour examen et approbation, tout en insistant sur «la nécessité et l’urgence du financement du Congrès extraordinaire statutaire de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), conformément aux résolutions des états généraux de la communication et médias.
L’assainissement du secteur médiatique congolais a été en bonne place vendredi à la réunion du Conseil des ministres. Nommé à ce poste dans le Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, ministre de la Communication et Médias, est déterminé à laisser sa marque au ministère. Pur produit de la presse, Patrick Muyaya s’active depuis lors à doter le secteur de tous les outils nécessaires pour son fonctionnement.
Quant à l’appui de la presse, le ministre Muyaya n’a jamais éludé la question. Bien au contraire. Le préalable, selon lui, est de recenser d’abord la presse réellement opérationnelle avant de pousser l’Etat à lui accorder son appui. C’est le travail qui se fait dans le cadre de la « salubrité médiatique », selon la vision tracée par le Président de la République, Félix Tshisekedi, à la clôture en 2022 des états généraux de la communication et médias.
Ainsi, vendredi en Conseil des ministres, le ministre Muyaya a présenté au Conseil les grandes lignes de l’évolution du processus vers la «salubrité médiatique», mettant en exergue les défis à relever au regard des résolutions des états généraux de la communication et médias.
Il a indiqué que la promulgation de la nouvelle loi sur la presse est «une avancée majeure pour laquelle tous les acteurs de ce secteur ont remercié le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et aussi salué l’accompagnement du Gouvernement», rappelant que «ce cadre légal adapté à l’environnement et aux défis actuels de l’exercice de la liberté de la presse est une véritable fondation qui vient d’être posée dans le paysage médiatique congolais».
Dans l’évolution de la «salubrité médiatique», Patrick Muyaya a fait part du bouclage de la première phase du contrôle de conformité administratif et documentaire des éditeurs des programmes et des sociétés de télédistribution, amorcée en décembre 2021 pour la ville de Kinshasa. La Commission permanente, instituée par arrêté ministériel, a rendu les conclusions de ces travaux qui se présentent comme suit : «sur 98 éditeurs des programmes (chaînes de télévision) présents sur le bouquet public, seuls 64 ont satisfait aux exigences requises en la matière, soit 66%; sur les 101 éditeurs des programmes présents sur les différents bouquets privés, seuls 20 ont satisfait aux exigences requises en la matière, soit 20%; sur les 11 sociétés de télédistribution, aucune ne satisfait totalement aux exigences administratives et techniques requises; et dix (10) chaînes émettent encore en analogique».
A cet effet, le porte-parole du Gouvernement a indiqué qu’une série de moratoires a été accordée, à partir du 21 juillet 2022, et plusieurs fois renouvelées afin de permettre aux concernés de régulariser leurs situations respectives. Neuf mois plus tard, le ministère de la Communication et Médias s’est trouvé dans l’obligation de solliciter la prise d’acte par le Conseil afin de prendre des mesures ci-après : «la déconnexion d’éditeurs des programmes non en règle, après une dernière période probatoire de 15 jours, dès ce lundi 24 avril 2023, et la connexion de ceux qui le sont; la déconnexion de ceux qui émettent encore en analogique, après une dernière période probatoire de 15 jours, dès ce lundi 24 avril 2023. La récupération desdites fréquences par le ministère des PT-NTIC vise leur utilisation dans le cadre d’autres applications; l’extension de ce contrôle administratif et technique, dans une seconde phase, aux différentes radios et autres catégories des médias».
La «salubrité médiatique» ne se limite pas qu’au secteur de la télédistribution. Le ministère de la Communication et Médias s’attèle également à définir les statuts des journalistes en République Démocratique du Congo. C’est dans ce cadre que le ministre Muyaya a annoncé au Conseil la transmission au Gouvernement de l’avant-projet du Décret portant statuts des journalistes œuvrant en République Démocratique du Congo pour examen et approbation.
L’occasion faisant le larron, il a aussi rappelé au Gouvernement la nécessité et l’urgence du financement du Congrès extraordinaire statutaire de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), conformément aux résolutions des états généraux de la communication et médias. Selon lui, «l’objectif poursuivi est de faciliter le travail de salubrité médiatique et de la construction d’une presse plus professionnelle, libre et économiquement viable afin de mieux contribuer au développement notre pays».
Tighana Masiala