Terrorisme et argent sale : Kinshasa dans le viseur de Washington

Le sous-secrétaire américain du département du Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson

Le partenariat stratégique qui lie la République Démocratique du Congo aux Etats-Unis n’est pas un chèque en blanc. Depuis Washington, capitale fédérale des Etats-Unis, tout ce qui se passe à Kinshasa est passé au scanner et analysé minutieusement. Depuis le début de cette année, Washington déploie une intense activité diplomatique en RDC où se succède experts des services de sécurité et de l’armée. Cerise sur le gâteau, l’ambassade des Etats-Unis en RDC a annoncé l’arrivée dans les tout prochains jours du sous-secrétaire du département du Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson, qui débutera une visite de cinq jours en Angola, en Afrique du Sud, avant la dernière étape de la RDC. Autant dire qu’en matière de terrorisme et de prolifération de l’argent sale, Washington a mis son curseur sur la RDC. Jusqu’où ira-t-il ? Suspense !

L’axe Pretoria-Luanda-Kinshasa est sérieusement scruté par Washington. Un haut responsable américain en charge de la lutte contre le terrorisme et du renseignement financier, qui traque de l’argent sale, effectue une tournée dans ces trois capitales. L’information a été confirmée par l’ambassade des Etats-Unis en RDC.

«Le sous-secrétaire du département du Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier Brian Nelson débutera une visite de cinq jours en Angola, en Afrique du Sud et en République démocratique du Congo. Il s’entretiendra avec des hauts responsables du gouvernement pour discuter des efforts anti-corruption, de la lutte contre les réseaux financiers du terrorisme et des sanctions récentes prises par le département du Trésor en Afrique », annonce la représentation diplomatique américaine. Et de poursuivre : «Ce séjour s’appuiera sur la visite récente du conseiller adjoint à la sécurité nationale Daleep Singh dans la région qui s’est focalisée sur les chaînes d’approvisionnement diverses et résistantes et qui a créé des opportunités d’investissements américains et internationaux ».

A son arrivée lundi en Angola, le sous-secrétaire Nelson s’est entretenu   avec les leaders économiques du pays pour « discuter des efforts anti-corruption ainsi que de leur programme international de recouvrement des avoirs, de la surveillance relative à la lutte contre le blanchiment d’argent et du financement du terrorisme et de réforme économique ».

L’énigme congolaise

Pour le cas particulier de la République Démocratique du Congo, c’est un nouvel épisode des pressions exercées par l’administration Biden. Le sous-secrétaire du département du Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson est attendu en RDC dans les prochains jours.

Brian Nelson compte s’entretenir avec des hauts responsables du gouvernement congolais sur les efforts anti-corruption, la lutte contre les réseaux financiers du terrorisme et de récentes sanctions prises par le département du Trésor en Afrique.

Cette visite intervient après la visite du conseiller adjoint à la sécurité nationale, Daleep Singh. Puis, des hauts responsables militaires ont aussi vu le président Tshisekedi.

Lorsque Washington multiplie des visites à caractère sécuritaire et militaire et financier, cela signifie qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. D’ailleurs, lorsque des rapts sont opérés après des passages des officiels américains, c’est un signe qui ne trompe pas. Au contraire, cela implique que des renseignements ultra-sensibles sont transmis en haut lieu.

Pour réussir le partenariat privilégié, il importe que le régime en place puisse être outillé. Lorsque tout va bien, en règle générale, Washington n’envoie pas ses plénipotentiaires. D’ailleurs souvent, c’est le tapis rouge qui est déroulé, depuis Washington, au dirigeant du pays bon élève. Dans le cas de Félix-Antoine Tshisekedi, ce sont des délégations de divers horizons et de plusieurs types qui viennent lui rendre visite ou qui descendent directement sur le terrain pour faire avancer les choses.

Serait-ce vrai qu’il existerait un réseau de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme qui s’étendrait de l’Afrique du Sud à la RDC en passant par l’Angola ? A Washington, on croit dispose de suffisamment d’indices sérieux pour explorer cette piste. A Kinshasa, de bien se tenir.

Econews