Un cinquième vaccin anti-Covid autorisé par l’Union européenne

L’Union européenne a autorisé lundi le vaccin anti-Covid de l’américain Novavax. « Une addition bienvenue » à l’arsenal pour protéger les Européens, a salué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

L’Union européenne a autorisé lundi l’utilisation du vaccin anti-Covid de l’américain Novavax, tandis que les avertissements se multiplient, aux Etats-Unis et en Europe, face à la progression du variant Omicron particulièrement contagieux. Le vaccin de la firme américaine devient ainsi le cinquième approuvé par la Commission européenne, qui a suivi l’avis de l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Novavax utilise une technologie plus classique que celles employées pour les vaccins autorisés précédemment, ce qui pourrait selon la firme américaine réduire le scepticisme parmi les non-vaccinés. A l’instar de vaccins infantiles largement utilisés, il s’agit d’un vaccin dit « sous-unitaire », à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus.

«Une addition bienvenue»

«C’est une addition bienvenue à l’arsenal pour protéger les Européens. Puisse-t-il être un solide encouragement pour les non-vaccinés ou ceux qui n’ont pas fait leur rappel! », a salué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

En revanche, Novavax a reconnu qu’elle «évaluait son vaccin contre le variant Omicron» et travaillait encore sur une version spécifique pour le combattre.

D’où vient Novavax et quels sont les résultats de ses essais cliniques ?

Novavax est une société pharmaceutique américaine spécialisée dans les vaccins. En 2020, elle entame des recherches pour un vaccin contre le coronavirus : le NVX-CoV2373. Un vaccin appelé Nuvaxovid en Europe et Covovax dans les pays du Sud. Pour des raisons de simplicité, on le surnomme également vaccin Novavax, du nom de sa firme. Il se fait en deux doses, à trois semaines d’intervalle.

En juin, Novavax a présenté les excellents résultats de son vaccin aux essais cliniques de phase III, notamment « une protection de 100 % contre les formes modérées et sévères de la maladie et de 90,4 % globalement », sur 30.000 Américains et Mexicains testés. La société pharmaceutique américaine a demandé une autorisation conditionnelle de mise sur le marché européen que l’EMA étudie dès le 17 novembre, et valide donc ce lundi.

La Commission européenne, qui a déjà précom-mandé 200 millions de doses, vient également de donner son feu vert à l’utilisation dans l’UE du vaccin américain. Seul l’aval de la Haute autorité de santé en France (HAS) est donc encore attendu. Nuvaxovid est déjà autorisé aux Philippines et en Indonésie. Le Japon a également précommandé 150 millions de doses.

Et face à Omicron, ça donne quoi Novavax ?

C’est toute la question, et l’une des principales réserves sur le vaccin. Les essais cliniques de phase III se sont faits début 2021, à l’époque où seule la souche originelle du virus et le variant Alpha circulaient activement dans le monde. On ne connaît donc pas l’efficacité de ce vaccin sur le variant Delta, désormais ultra-majoritaire en Europe, et sur  le variant Omicron, qui devrait devenir dominant sur le vieux continent d’ici quelques semaines. Néanmoins, «c’était aussi le cas pour les vaccins à ARN messager», rappelle Eric Billy, et ceux-ci se montrent efficaces depuis face à Delta et à Omicron [avec trois doses] pour éviter les formes graves. Le vaccin Novavax se penche d’ailleurs déjà sur une troisième dose de rappel.

«Il existe actuellement des données limitées sur l’efficacité de Nuva-xovid contre d’autres variants préoccupants, y compris Omicron », a de son côté indiqué l’EMA ce lundi, assurant que « l’innocuité et l’efficacité du vaccin continueront d’être surveillées au fur et à mesure de son utilisation dans l’ensemble de l’UE ».

En quoi Novavax est-il différent des autres vaccins sur le marché ?

L’Europe, tout comme la France, a commandé assez de doses des quatre précédents vaccins déjà autorisés – AstraZeneca, Jansen, Moderna et Pfizer – pour triple vacciner l’ensemble de sa population. Seulement voilà, AstraZeneca a parfois présenté des effets indésirables. Il serait également à l’origine de plusieurs décès des suites de thromboses, ce qui explique que le vaccin est largement boudé.

Quant à Jansen, il n’a jamais rencontré le succès escompté – et se montre moins efficace que prévu en monodose. Pfizer et Moderna n’arrivent, eux, pas à convaincre toutes les personnes éligibles aux vaccins. En France, 9,1 % d’entre elles ne sont toujours pas vaccinées. Une partie du pourcentage s’explique le scepticisme, voire la peur envers la «technologie nouvelle» de l’ARN messager. Et  Pfizer et Moderna utilisent cette technologie innovante qui consiste à injecter dans l’organisme des brins d’instructions génétiques qui dictent aux cellules du patient ce qu’il faut fabriquer pour lutter contre la maladie.

Econews avec Paris Match