Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a mené une opération séduction de haut vol ce mercredi sur Fox News, média-clé de la droite américaine, pour promouvoir un partenariat «mines contre sécurité et développement» entre Kinshasa et Washington. En direct de la capitale congolaise, face à Bret Baier, journaliste influent proche de la Maison-Blanche, il a défendu une collaboration «gagnant-gagnant» avec les États-Unis, sans heurter la Chine, pourtant omniprésente dans les mines du pays. «La nature a horreur du vide : l’Amérique doit revenir en RDC, comme dans les années 70-80», a-t-il lancé, évoquant des gisements inexploités estimés à 24 000 milliards USD. Tout en appelant Washington à user de «pression ou sanctions» contre les groupes armés dans l’Est soutenus par le Rwanda, Tshisekedi a ébloui jusqu’à ses détracteurs. Après une visite discrète à Doha, cette interview-surprise, saluée comme une «masterclass diplomatique» sur les réseaux sociaux, et dans de très nombreux groupes WhatsApp, a même arraché les louanges d’un sceptique de la Cité de l’UA : «Il faut reconnaître qu’il a fait fort !». Un coup médiatique qui place la RDC au cœur du jeu géopolitique des minerais stratégiques.
Le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a orchestré une véritable offensive diplomatique et médiatique cette semaine, culminant par une interview remarquée, mercredi soir, sur Fox News, la chaîne conservatrice américaine adorée de l’électorat républicain. Depuis Kinshasa, en direct, le chef de l’État a défendu avec brio le projet de partenariat «mines contre sécurité et développement» entre la République Démocratique du Congo (RDC) et les États-Unis, tout en maniant l’art de la nuance face à l’influence chinoise. Une performance saluée jusque dans les cercles politiques congolais les plus sceptiques.
Face à Bret Baier, journaliste star de Fox News et proche des républicains, Félix Tshisekedi a exposé sa vision d’une collaboration renouvelée avec Washington. Le présentateur a introduit le sujet en soulignant l’intérêt américain pour les «minerais stratégiques» de la RDC – cobalt, cuivre, coltan, lithium, essentiels à la transition énergétique, tout en rappelant les défis sécuritaires dans l’Est du pays.
Avec un sens aigu de la diplomatie, Tshisekedi a évité de froisser la Chine, principal investisseur minier en RDC, tout en tendant la main aux États-Unis : «La nature a horreur du vide. Ce n’est pas que la Chine est en pleine expansion en Afrique, c’est plutôt que l’Amérique est en déclin sur le continent. Nous serions heureux de revoir nos amis américains, qui étaient plus présents ici dans les années 70 et 80 », a-t-il déclaré, appelant à un partenariat «gagnant-gagnant».
Le Président Tshisekedi a chiffré l’enjeu : «Les gisements inexploités valent environ 24 trillions de dollars US. Avec l’administration Trump, les choses avancent plus vite», a-t-il assuré, promettant un retour des entreprises américaines pour rebâtir les bases d’une paix durable. En échange, il espère un soutien sécuritaire : «Les États-Unis peuvent user de pression ou de sanctions pour tenir à distance les groupes armés», mais aussi une accélération du développement de la RDC.
DE DOHA A FOX NEWS, TSHISEKEDI ELECTRISE LES RESEAUX
La semaine diplomatique de Tshisekedi a tenu en haleine observateurs et citoyens. Après une visite discrète à Doha (Qatar) mardi, son passage sur Fox News a déclenché une vague de réactions sur les réseaux sociaux. «Personne ne s’y attendait!», s’étonne un internaute congolais, tandis que des forums WhatsApp et des salons politiques débattent de cette «masterclass médiatique».
À la Cité de l’Union africaine, cœur névralgique du pouvoir à Kinshasa, l’onde de choc est palpable. Un habituel critique du Président, sous couvert d’anonymat, concède : «Il faut reconnaître qu’il a fait fort !». Même ses détracteurs admettent le calcul audacieux : en s’adressant à Fox News, Tshisekedi cible directement l’électorat républicain et les décideurs proches de Trump et le patron de la Maison-Blanche lui-même.
ENTRE CHINE ET ÉTATS-UNIS, LA RDC JOUE L’EQUILIBRE
Si le discours de Tshisekedi évite soigneusement de diaboliser Pékin, le sous-texte est clair : la RDC veut diversifier ses alliances pour ne plus dépendre d’un seul partenaire. La Chine, qui contrôle une large part des mines congolaises, observe toutefois ce rapprochement avec vigilance.
Pour Kinshasa, l’objectif est double : Sécuriser l’Est : En échange de l’accès aux minerais, la RDC réclame un soutien militaire américain contre les groupes armés, dont certains soutenus par le Rwanda, selon elle; Équité économique : Tshisekedi insiste sur une «redistribution équitable» des richesses minières pour financer le développement national.
L’interview sur Fox News consacre Tshisekedi en stratège des relations internationales. En choisissant ce média, il contourne les canaux traditionnels pour s’adresser à l’Amérique profonde, tout en positionnant la RDC comme un acteur incontournable de la géopolitique des ressources.
Cependant, les défis restent immenses : Convaincre Washington : Les États-Unis, déjà engagés dans des accords miniers en RDC, devront concrétiser leur soutien sécuritaire; Rassurer Pékin : La Chine, principal créancier de la RDC, pourrait réagir à ce flirt avec son rival géostratégique; Transformer les promesses en actes : La population congolaise, encore sceptique face aux retombées des partenariats miniers, attend des résultats tangibles.
A tout prendre, Félix Tshisekedi a réussi un pari médiatique et diplomatique. En plaçant la RDC sous les projecteurs de Fox News, il offre à la RDC une visibilité mondiale, tout en rappelant une évidence : dans la course aux minerais du XXIe siècle, la RDC reste un échiquier clé.
Des experts en stratégie, intelligence économique et de la diplomatie, ont salué la brillante prestation de Bret Baier, qui en introduction a présenté la RDC, ses richesses et ses défis sécuritaires comme une opportunité en expliquant pourquoi ce pays devrait bénéficier d’une plus grande relation économique avec les États-Unis.
Attendons voir dans les jours et semaines qui suivent les retombées de ces victoires stratégiques dans le pays de l’Oncle Sam.
Econews