Union sacrée : le mois de mars de tous les dangers

Rude épreuve de loyauté et de respect à l’Union sacrée de la nation. Motion contre Christophe Mboso à l’Assemblé nationale, Modeste Bahati acculé au Sénat, projet de révision de la Constitution, ça va chauffer au sein de l’Union sacrée en cette session parlementaire de mars. Un test grandeur nature de l’unité et de la cohésion autour de Félix Tshisekedi, autorité morale de l’Union sacrée de la nation.

L’Union sacrée de la nation va connaître des moments difficiles, caractérisés par des turbulences inévitables. Dans cette zone de fortes turbulences, il y a des dossiers qui risquent de fissurer l’édifice, voire l’étrangler. Il y a tellement des dossiers que s’en sortir ne serait pas une partie de plaisir. Loin s’en faut.

La liste des litiges et des dossiers susceptibles de provoquer des frictions et des divisions est longue. Il y a déjà une motion qui circule contre le président de la chambre basse, Christophe Mboso N’kodia Pwanga. Il lui est reproché sa gestion peu rigoureuse de l’Assemblée nationale, la transformant en une chambre d’enregistrement des décisions et options arrêtées par l’Exécutif. Une position délicate qui met en difficulté la position d’une chambre basse du parlement qui devait se faire le défenseur de la démocratie et de la bonne gouvernance.

Christophe Mboso ne connaît pas ces valeurs, estiment de nombreux députés.

Du côté du Sénat, c’est également la même frustration avec la gestion du président Modeste Bahati Lukwebo qui va passer des moments tout aussi agités dès la reprise de la session ordinaire de mars. Le speaker de la chambre haute du Parlement s’est complètement discrédité dans l’affaire Bukanga-Lonzo impliquant l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon. Bien plus, en se lançant dans une vaste campagne de sape d’une frange de ses collègues sénateurs, après l’interpellation, suivie de l’arrestation de François Beya, conseiller spécial en matière de sécurité du Chef de l’Etat, le président du Sénat a créé de sérieux clivages au Sénat.

S’en sortira-t-il dès l’ouverture, le 15 mars prochain, de la session ordinaire du Sénat ? Fin tacticien, son entourage minimise la situation, convaincu de la capacité de son leader à rebondir, chaque fois qu’il se retrouve dans une position délicate.

Il l’avait nettement prouvé en sortant des griffes du FCC (Front commun pour le Congo) de Joseph Kabila, jusqu’à se hisser au premier rang de l’Union sacrée de la nation.

Ce projet qui divise

Comme si cela ne suffisait pas, il y a une initiative de modification de la Constitution qui passe pour une pillule extrêmement amère dans la classe politique. Le seul fait d’évoquer une question qui touche à la Constitution soulève des divergences qui seront difficilement gérées par les acteurs de l’Union sacrée de la nation.

Ce n’est donc pas un secret que des Romains vont s’empoigner et des victimes seront inévitablement comptées. Un test grandeur nature de l’unité et de la loyauté autour de Félix Tshisekedi sera au cœur de la prochaine session parlementaire.

La session de mars sera essentiellement politique. Elle sera même politicienne avec des joutes pouvant déboucher sur des cassures d’alliance.

L’intérêt d’une révision de la Constitution congolaise n’est pas aussi évident comme on tente de le faire remonter à la surface.

A Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, on ne porte pas de gants. On promet de «chasser» le régime Tshisekedi comme ce fut le cas avec son prédécesseur, Joseph Kabila, qui avait provoqué la colère des Congolais en suggérant de toucher à la loi-mère, la Constitution de la République, votée par référendum populaire à une majorité écrasante.

L’Union sacrée de la nation surmontera cette montagne russe que le FCC, en son temps, n’a pas su franchir, jusqu’à se plier à l’alternance démocratique au terme de la présidentielle de décembre 2018. Difficile à prédire. Les trois mois de la prochaine session parlementaire promettent bien des surprises.

Christophe Mboso gèle tous les moyens d’information et de contrôle parlementaire (G.Iracan)

Econews