600 milliards USD : la BAD alerte sur les pertes annuelles de l’Afrique dues à une « mauvaise gestion macroéconomique »

Chef-économiste de la BAD, le prof Kevin Chika Urama (à l’extrême-gauche), a fait la synthèse des Perspectives économiques en Afrique pour l’année 2024.

Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a présenté, jeudi à Nairobi (Kenya), ses « Perspectives économiques en Afrique 2024 », essentiellement au thème « Impulser la transformation de l’Afrique par la réforme de l’architecture financière internationale ». Si la BAD se félicite de la forte résilience dont font preuve la plupart des économies africaines, elle note cependant une certaine persistance des goulots d’étranglement qui continue à obstruer la voie de prospérité de l’Afrique. Selon le chef-économiste de la BAD, le prof Kevin Chika Urama, « l’Afrique perd chaque année 600 milliards USD en raison d’une mauvaise gestion macroéconomique, avec 148 milliards rien que pour la corruption ».

Jeudi 30 mai à Nairobi (Kenya), le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a dévoilé ses « Perspectives économiques en Afrique 2024 », mettant l’accent sur le thème crucial de « Impulser la transformation de l’Afrique par la réforme de l’architecture financière internationale ».

Alors que la BAD salue la résilience impressionnante des économies africaines, elle souligne également la persistance des obstacles qui entravent la voie vers la prospérité du continent.

Son chef-économiste de la BAD, le professeur Kevin Chika Urama, a souligné un aspect alarmant de la situation économique en Afrique : chaque année, le continent perd la somme colossale de « 600 milliards de dollars US en raison d’une mauvaise gestion macroéconomique, dont 148 milliards uniquement dus à la corruption ».

Ces chiffres mettent en lumière l’impact dévastateur de la mauvaise gestion sur l’économie africaine, entravant sa croissance et son développement durables.

Malgré les progrès réalisés, l’Afrique est encore confrontée à des défis majeurs qui freinent son élan vers un avenir prospère. Les goulots d’étranglement persistants, tels que la corruption et la mauvaise gestion, continuent de compromettre les perspectives économiques du continent et de peser lourdement sur ses populations déjà vulnérables.

Pour faire face à cette situation critique, la BAD appelle à une réforme en profondeur de l’architecture financière internationale, afin de libérer le potentiel économique de l’Afrique et de favoriser sa prospérité à long terme. Il est impératif pour les gouvernements africains de prendre des mesures audacieuses pour lutter contre la corruption, renforcer la transparence et améliorer la gestion macroéconomique, afin de garantir un avenir meilleur pour tous les citoyens du continent.

Selon le prof Urama, « 402 milliards USD de déficit de financement pour que l’Afrique rattrape son retard en termes de développement ».

Mais avant de tendre la main aux autres, il faut que l’Afrique commence d’abord à balayer sa propre cour, note le prof Urama : « L’Afrique a encore besoin de prendre des mesures pour la transformation structurelle de son économie ».

Aussi, a-t-il tiré la sonnette pour que les dirigeants, ensemble avec l’accompagnement de la BAD, se reveille. Car, de l’avis du chef-économiste de la BAD, « neuf sur 10 pays pauvres du monde seront en Afrique si on ne change pas de trajectoire ».

Toutefois, « au milieu de toutes ces difficultés, il y a une occasion de faire les choses différemment et nous pouvons le faire », a-t-il laissé.

Ce qui rime avec le brin d’optimisme du président de la BAD, Dr Akinwumi Adesina : « L’avenir de l’Afrique est radieux. Mais, tout se joue sur la transparence et la gouvernance des ressources disponibles ».

Mauvaise gestion macroéconomique: un défi majeur aux conséquences désastreuses

L’Afrique, riche en ressources naturelles et potentiel humain, est confrontée à un défi majeur qui entrave son développement : la mauvaise gestion macroéconomique. Selon les experts de la Banque Africaine de Développement (BAD), cette situation coûte chaque année au continent la somme vertigineuse de 600 milliards de dollars, dont 148 milliards uniquement dus à la corruption.

Ce constat alarmant met en lumière les conséquences désastreuses de cette mauvaise gestion sur les économies africaines. En effet, l’incapacité des gouvernements à gérer efficacement les finances publiques se traduit par une perte de confiance des investisseurs, une augmentation de la dette publique, une dégradation des services sociaux de base et un frein au développement global des pays.

Les effets néfastes de cette situation se font ressentir à tous les niveaux de la société africaine. Les populations sont les premières victimes de cette mauvaise gestion, se retrouvant dans des conditions de vie précaires, avec un accès limité aux services de santé, à l’éducation et à l’emploi décent. Le chômage, la pauvreté et les inégalités sociales sont exacerbés par cette situation qui prive le continent de son plein potentiel.

Face à cette réalité alarmante, les experts appellent à une réforme en profondeur de l’architecture financière mondiale afin d’ouvrir de nouvelles perspectives de financement pour les pays africains. Selon les estimations, l’Afrique aurait besoin de 402 milliards de dollars supplémentaires de financement pour rattraper son retard en termes de développement.

Il est donc urgent pour les dirigeants africains de prendre des mesures courageuses pour lutter contre la corruption, améliorer la gestion des finances publiques, renforcer les institutions et promouvoir la transparence dans la gouvernance économique. Seule une approche globale et intégrée permettra de mettre fin à ce fléau et de donner à l’Afrique les moyens de réaliser son plein potentiel économique et social.

A tout prendre, les « Perspectives économiques en Afrique 2024 » de la BAD mettent en lumière les défis et les opportunités auxquels l’Afrique est confrontée dans sa quête de développement durable. Il est désormais temps pour les acteurs concernés de s’unir et d’œuvrer ensemble pour transformer les obstacles en opportunités, et faire de l’Afrique un continent prospère, inclusif et résilient.

F.K. (Depuis Nairobi)