On en sait un peu plus sur les réelles motivations de l’Inspection générale des finances (IGF) comme service de contrôle supérieur de l’Etat en matière des finances publiques. A l’initiative de la section de Kinshasa de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), le patron de l’IGF, Jules Alingete Key, était mardi devant la presse dans le cadre d’une série d’activités, dénommée «Echange citoyen», autour du thème «La lutte contre la prédation financière enclenchée par le Chef de l’Etat à travers l’IGF : quel rôle pour les femmes et hommes des médias».
Face au tollé général suscité généralement par le battage médiatique qui entoure ses enquêtes, Jules Alingete a tenu à dissiper tout malentendu. Dans son travail, il dit obéir aux ordres, ceux de son autorité de tutelle qui n’est autre que le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, à qui il rend directement compte. «Notre mandat, nous le tenons du Président de la République, notre autorité de tutelle », précise Jules Alingete. Et d’ajouter : « L’IGF n’est donc que le bras d’exécution de la vision du Chef de l’Etat ». C’est tout dit.
Si l’IGF partage son champ de contrôle avec d’autres services de l’Etat tels que la Cour des comptes au niveau juridictionnel et des commissions parlementaires au niveau de deux chambres du Parlement, l’IGF se dit dotée du pouvoir de contrôle supérieur au niveau administratif.
De l’avis de son patron, son avantage est d’avoir opté pour le contrôle concomitant, autrement dit «la patrouille financière» pour contrecarrer toute action de corruption et de détournements de deniers publics, «au même moment où les actes de gestion sont posés».
Résultats des missions de contrôle et encadrement
Le contrôle concomitant que font les inspecteurs aux côtés des gestionnaires des établissements et des entreprises publics illustrent mieux l’importance du suivi dans ce secteur. Des hémorragies financières se sont estompées et des malversations financières arrêtées, mais la lutte doit continuer. Désormais, on parle de la transparence et de l’orthodoxie dans la gestion des fonds publics. A la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), au Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) où les mandataires ont été suspendus à titre conservatoire, les gestionnaires intérimaires, en collaboration avec les inspecteurs de l’IGF, font tourner ces établissements, tout en craignant de se retrouver dans l’œil du cyclone IGF.
Des nombreux autres mandataires publics ont également, grâce aux conclusions des enquêtes de l’IGF, fait les frais de leur mégestion. Grâce aux enquêtes et audits, aux patrouilles financières et à ses misions permanentes d’encadrement des régies financières, l’Inspection Générale des Finances a, en espace de 15 mois, abattu un travail de titan dans le domaine des finances publiques congolaises. Le tableau est plus que reluisant.
Le directeur général intérimaire de la CNSS, par exemple, qui est aux commandes depuis le 20 juillet 2021, a rendu performant son établissement : recettes en hausse, amélioration des conditions de travail, la CNSS a réalisé des recettes évaluées à plus de 7 milliards de francs congolais, soit près de 4 millions de dollars US se basant sur les orientations et recommandations de l’Inspection générale des finances. Suite au passage des inspecteurs de l’lGF, la CNSS qui avait comme trésorerie 204 millions de dollars US, a atteint 314 millions de dollars, six mois après.
Au FONER, les recettes ont atteint 21,9 millions de dollars US contre les prévisions de 9,4 millions au mois d’octobre, soit un taux d’accroissement de 116 %.
Le directeur général ai du Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) a, quant à lui, déclaré avoir atteint les prévisions annuelles 2021 de ses recettes au mois d’octobre, soit 114 millions encaissés. Les recettes générales arrêtées au 31 décembre 2021, sont chiffrées à 943,7 milliards CDF, équivalant à 132 %, par rapport aux prévisions budgétaires mensuelles, selon la répartition suivante :
1. DGDA : 255,5 milliards CDF sur 235,1 milliards CDF, soit 109%
2. DGI : 531,6 milliards CDF sur 339,1 milliards CDF, soit 157%
3. DGRAD : 156,5 milliards CDF sur 142,3 milliards CDF, soit 110%.
4. Des fonds récupérés
Fort du soutien politique à haut niveau dont il bénéficie de la part du Président de la République, Jules Alingete note que la stratégie de l’IGF est à trois piliers pour plus d’efficacité de son action. Le premier niveau, essentiellement administratif, vise à sanctionner les mandataires ou gestionnaires mis en cause par sa suspension ou sa révocation pure et simple. Le deuxième niveau est judiciaire auprès des Cours et tribunaux, alors que le troisième palier, selon lui, est celui de la réprobation publique par une intense communication autour des conclusions des enquêtes de l’IGF.
En un an et demi, l’IGF s’est donc investi en tant qu’instrument de contrôle des finances publiques pour implémenter la bonne gouvernance à tous les niveaux des institutions de l’État, s’est félicité son patron, devant la presse.
Francis M.