Ministre du très stratégique ministère des Hydrocarbures, Didier Budimbu est dans les beaux draps depuis son interpellation mercredi par les services de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Quant à son interpellation, les spéculations vont dans tous les sens. Proche de la famille présidentielle où il entretient de bons rapports avec la première dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, la convocation de Didier Budimbu ne passe pas pour un fait anodin. Aurait-il intenté à la sûreté nationale ? Aurait-il trempé dans ce dont on reproche à l’ancien conseiller spécial du Chef de l’Etat, François Beya Kasonga ? Pourquoi n’a-t-il pas été présenté à son juge naturel, en l’occurrence le Parquet près la Cour de cassation ? Des zones d’ombre qui ravivent le mystère autour de l’arrestation, depuis mercredi, du patron des Hydrocarbures, libéré jeudi dans la journée.
Vice-ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique dans le premier Gouvernement de l’ère Félix Tshisekedi, avec le Premier ministre Ilunga Ilunkamba, puis ministre du très stratégique ministère des Hydrocarbures dans le Gouvernement Sama Lukonde, Didier Budimbu passe des moments difficiles.
Loin de la crise de carburant qui paralyse la ville de Kinshasa et d’autres coins de la République Démocratique du Congo, Didier Budimbu doit maintenant s’expliquer sur des opérations illicites qu’il a lancées sur les blocs pétroliers de la Cuvette centrale et du Graben Albertine. Les services l’accusent d’avoir bradé les intérêts de la République en percevant des prébendes ça et là.
l’arbre qui cache la foret
Mercredi, il a été interrogé par une commission sur la gestion de son ministère ultra-stratégique. Un interrogatoire qui n’a pas tourné en sa faveur.
Selon toutes les sources recoupées par Econews, le ministre Budimbu a passé mercredi sa première nuit dans les geôles de l’Agence nationale de renseignements (ANR).
Pour le moment, le secteur des Hydrocarbures est en ébullition. Le carburant à la pompe est devenu rare. De longues files des véhicules devant les stations-services ont repris. Une fois de plus, tous les phares sont braqués sue Didier Budimbu.
Une première source a confié que des pétroliers-distributeurs auraient corrompu ce jeune ministre, objet d’un lynchage sur les réseaux sociaux avec la publication du document de son emprisonnement pour des faits délictueux commis en Belgique, sa seconde patrie – c’est selon.
Pour aujourd’hui, des sources affirment que son interpellation par les services de renseignements serait liée à l’attribution des blocs pétroliers du Graben Albertine et dans la Cuvette centrale. Ces sources notent que le ministre Budimbu est allé au-delà de ses attributions au point de pousser le cercle présidentiel à le lâcher.
Des indiscrétions rapportent que Didier Budimbu doit son ascension au sein du Gouvernement par le fait des liens étroits qu’il entretient avec la première dame, l’épouse du Chef de l’Etat.
Sauf que des faits lui reprochés sont tels que ses parapluies dans le carré présidentiel ont décidé de le livrer pour ne pas se couvrir d’opprobre.
Pour le Premier ministre Sama Lukonde Kyenge, l’incarcération de Didier Budimbu est un nouveau coup dur, après la déchéance à l’Assemblée nationale du ministre de l’Economie nationale, Jean-Marie Kalumba.
A tout prendre, c’est tout l’équilibre du Gouvernement qui est en jeu. Au Premier ministre d’en tirer toutes les conséquences politiques. On apprend que le ministre des Hydrocarbures n’aurait pas agi seul en ce qui concerne les griefs mis à sa charge par les services de renseignements. Dans sa suite, il y a toute une chaine qui prend en compte certains membres du Gouvernement Sama et des personnalités bien placées au cabinet du Chef de l’Etat.
C’est dire qu’en rapport avec l’interpellation du ministre Didier Budimbu, on n’est pas loin d’un grand déballage qui ne va pas épargner d’autres ministres et des conseillers bien placés à la Présidence de la République.
Econews