Une bombe ! C’est une violente conflagration qui a secoué la Division urbaine des Finances de Kinshasa ce lundi matin, à l’ouverture des bureaux. Près d’un milliard de francs congolais – 995 millions de francs congolais plus précisément – emportés dans la nuit de dimanche (ou de samedi) par des ’’cambrioleurs’’, particulièrement audacieux.
Aussitôt rendue publique, la nouvelle a enflammé les réseaux sociaux qui y sont allés de commentaires et analyses pas toujours favorables aux dirigeants de la mégapole kinoise.
Un regard critique ne peut en effet s’empêcher d’aligner une succession de faits qui ont précédé ce que d’aucuns seraient amenés à qualifier de «casse du siècle» à l’Hôtel de ville.
Il y a eu d’abord ce recouvrement forcé de la vignette automobile qui, pendant trois semaines, a quasiment paralysé la circulation routière dans la capitale. Opération suspendue à la veille de la sortie officielle du parti politique du gouverneur de Kinshasa, l’ACP. Gentiny Ngobila qui, à première vue, n’a pas lésiné sur les moyens pour assurer une mobilisation monstre avant et le jour de la manifestation dans un stade des Martyrs plein comme un œuf.
Une mobilisation sans précédent pour un parti politique en parturition ! Ceci, deux jours seulement avant le fameux cambriolage. Tous ces facteurs réunis laissent évidemment dubitatifs les observateurs unanimes au regard du caractère louche posé par les troublantes coïncidences.
Ensuite, il est aberrant d’apprendre que la Division urbaine des Finances conserve une somme aussi conséquente dans ses bureaux, alors que l’on s’attendrait à ce qu’elle dispose de comptes en banque qu’elle peut approvisionner à toute heure du jour et de la nuit.
L’affaire ne pouvait pas plus mal tomber pour le maire de Kinshasa. Elle vient s’ajouter aux accusations – fondées ou non – de l’obligation faite à tous les agents et cadres des services de l’Hôtel de Ville de Kinshasa d’adhérer à l’ACP, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à la radiation pure et simple. La présence au stade des Martyrs de l’ensemble des bourgmestres des 24 communes de Kinshasa et des centaines de chefs de quartiers apporte de l’eau au moulin des tenants de cette affirmation.
Et bien entendu, et selon une tradition bien de chez nous, ces édiles ne se sont pas déplacés pour des cacahuètes !
En même temps, près d’un milliard de franc congolais est introuvable dans les caisses de la ville. Drôle de cambriolage. A qui profite le crime ? Suspense !
Econews
