Soutien à une compagnie aérienne nationale : Kinshasa partagé entre Congo Airways et Air Congo

Le Premier ministre recevant le DG de Congo Airways

Entre Congo Airways et la nouvelle compagnie aérienne nationale, Air Congo, que le Gouvernement se propose de créer en partenariat avec Ethiopian Airlines, quelle est celle qui aura la priorité du soutien de l’Etat congolais ? La question est dans toutes les lèvres, au regard de la grande confusion qui commence à entourer ce sujet. Au niveau du Gouvernement, on ne sait pas dire avec exactitude la compagnie qui aura toutes les faveurs de l’Etat. Quant au ministre des Transports, Chérubin Okende, chargé de pilotage du projet Air Congo, il ne jure plus que par la concrétisation de son rêve, même s’il faut, pense-t-on, condamner Congo Airways à une mort lente. Lundi, le Premier ministre a donné des garanties nécessaires à l’appui de Congo Airways, ravivant davantage le mystère autour de la création d’Air Congo ? Serait-ce déjà un projet mort-né ? Tout s’y prête.
Le projet de création de la nouvelle compagnie aérienne, Air Congo, ne va pas obstruer l’évolution de Congo Airways, compagnie aérienne nationale, créée en 2014. Lundi à la Primature, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a rassuré le directeur général de Congo Airways, Pascal Kasongo, de l’appui du Gouvernement pour l’augmentation de la flotte de cette compagnie nationale d’aviation, semant le doute sur la volonté du Gouvernement de boucler le projet Air Congo.
A moins que Kinshasa se soit finalement décidé à poursuivre deux lièvres à la fois. Qu’importe !
Le plus évident est que le Premier ministre a longuement échangé, lundi 30 mai, dans son cabinet de travail avec le directeur général de Congo Airways sur la possibilité de relancer cette société du Portefeuille de l’État, qui compte se restructurer avec l’accroissement de sa flotte en vue de répondre à tout le besoin du pays selon les catégories d’aéroports.
Le commandant Pascal Kasongo Mwema, directeur général de Congo Airways, a relaté à la presse les assurances qu’il a reçues du chef du Gouvernement quant à ce.
«Nous venons d’être reçu par le chef du Gouvernement à propos de l’avenir de la compagnie nationale Congo Airways. J’ai été rassuré par le chef du Gouvernement que votre compagnie nationale, notre compagnie, va être soutenue dans le cadre de son plan de restructuration, le plan de relance que nous sommes en train de soumettre au chef du Gouvernement, qui a demandé les détails. Nous avons parcouru en long et en large ce plan de restructuration. Nous, Congo Airways, avons six ans d’existence. Nous sommes certifiés UOZA, membre de l’UOTA. Cela fait six ans que nous travaillons à désenclaver le pays et nous allons monter en puissance. Congo Airways a deux avions. Deux du type Airbus et deux qu’on appelle Bombardiers », a-t-il affirmé.
Cependant,  l’état des aéroports et autres aérodromes en RDC impose à Congo Airways d’adapter sa flotte selon les destinations. 
«Il faut noter que la RDC compte d’aéroports, aérodromes, ou pistes confondues. La catégorie A permet aux gros porteurs de se poser. La catégorie B, ce sont des pistes un peu plus petites de 2.200 mètres. Ce sont les avions moyens du type Airbus, Boeing 737, qui peuvent se poser. Tout le reste de 60 aéroports, aérodromes, pistes que les Belges nous ont laissés, ce sont des aéroports ou aérodromes de catégorie C. Pour chaque type d’aéroport, il faut un type spécifique d’aéronefs. Nous allons nous atteler à avoir un nouveau type d’aéronefs pour nous permettre de désenclaver l’arrière pays », a-t-il conclu.
La compagnie nationale Congo Airways a été créée le 15 août 2014, avec pour objectif de désenclaver la RDC, de promouvoir la sécurité et la démocratisation du transport aérien et de favoriser l’intégration socio-économique du pays, à travers d’importants mouvements de personnes et de biens. Elle a effectué son premier vol le 20 octobre 2015.

Francis M.