Il l’a promis, il le fait. Après les derniers états généraux des sports, tenus en 2008, le ministre des Sports et Loisirs, Serge Nkonde Chembo, est en train de gagner son pari, depuis l’ouverture lundi à Mbuela Lodge, dans la cité de Kisantu (Kongo Central) des états généraux des sports. C’est un moment de réflexion auquel ont été associés 120 experts du secteur pour la renaissance du secteur. Pour le ministre Serge Nkonde, c’est un challenge qui sera désormais écrit en lettres d’or, marquant son passage au ministère des Sports. Au terme de ces assises, on s’attend à l’adoption de recommandations pour un nouveau départ du sport congolais.
Les travaux des états-généraux des sports ont été lancés, le lundi 29 aout 2022 à Kisantu, dans la province du Kongo Central. La cérémonie s’est déroulée en présence du représentant du président de la République, des ministres congolais et béninois des Sports, des ministres provinciaux des sports et des délégués de mouvements sportifs.
Après avoir cité les maux qui rongent le sport congolais, le ministre de tutelle, Serge Chembo Khonde, a exhorté les participants à travailler de sorte que des solutions adéquates soient trouvées et rendues publiques à la fin des travaux.
Le mardi 30 août 2022, des brillants exposés étaient au programme, entre autres, celui d’Al Kitenge et Christophe Bouchet. Les participants aux assises sont répartis en groupe de six commissions selon les thématiques retenues.
Acteur sportif depuis des lustres, Fofo Konzi Luvungu participe également à ces assises. L’élu de Lubumbashi a joint sa voix à celle de toutes les personnes soucieuses de voir les sports congolais retrouver leurs lettres de noblesse. Pour lui, la mise en application des décisions qui seront arrêtées au cours de ces états généraux des sports reste le meilleur moyen de sortir du gouffre. Car, dit-il, ce ne sont pas les lois qui manquent au pays, mais leur application et suivi rigoureux posent problème.
«C’est du déjà entendu et ce sont les maux que nous décrions tous les jours. Ce sont de bonnes interventions. Quand Al Kitengie a parlé, il a peint la situation sportive de manière générale au pays et quand Mr Christophe a parlé, il nous a donné des pistes de solution. Il ne faut pas qu’on commence à ériger des murs de lamentations. On nous a donné une occasion d’aller de l’avant, de corriger ce qu’il faut corriger et voir ce qu’il faut faire pour que toutes les plaintes rencontrent des solutions », a déclaré l’honorable Fofo Konzi.
Problèmes révélés dans le sport congolais
Les ministres provinciaux des Sports ont déploré le manque et le vieillissement d’infrastructures sportives dans les provinces. Ils ont aussi déploré l’insécurité dans plusieurs provinces qui ne permet plus d’organiser les activités sportives. Mais aussi le manque de politique sportive dans toutes les provinces en commençant par le niveau national.
Un représentant des mouvements sportifs a planché sur le sérieux qui doit être mis dans l’organisation du sport dans le pays.
Le ministre Serge Khonde Chembo a, quant à lui, rappelé que le sport, comme d’autres secteurs, est un vecteur de développement. Pour ce faire, «il faut vraiment un bon diagnostic et sortir des résolutions qui permettrons à notre sport d’aller de l’avant », a-t-il affirmé.
Invité d’honneur de ces assises, le ministre béninois des Sports, Oswald Omeki, est venu partager l’expérience du Bénin qui a fait un bond vers l’avant dans la politique sportive depuis 2016. Il a révélé que « le Bénin avait également les mêmes problèmes que la RDC. Mais, avec l’avènement au pouvoir du président Talon, il s’observe un avancement du sport au Benin ».
Selon lui, leurs dirigeants ont mis en place une politique sportive en rendant obligatoire le sport dans les écoles. Ils ont notamment créé un fonds de développement sportif et signé des accords avec des sociétés commerciales afin de réserver dans leurs bénéfices un fond de 1% pour les sports.
Six commissions pour éplucher les dossiers
Les panelistes aux états généraux ont fait des exposés avant d’aller en commissions. Ils ont émis plusieurs propositions. Pour Al Kitenge, invité spécial du ministre des Sports à ces travaux et ancien président de la Fédération de Karaté Do du Congo, le sport en RDC doit d’abord se reposer sur l’athlète. Ce dernier doit avoir des infrastructures pour bien exercer son travail en ayant les moyens financiers et techniques notamment la licence. Il faudra également renforcer le sport scolaire, digitaliser le domaine sportif.
Le management des sports doit être de mise afin que la RDC ait des médailles dans les compétitions internationales. Il faut également créer une industrie locale de fabrication des équipements sportifs.
De son côté, Christophe Boucher, expert international, a plaidé pour la mise en œuvre effective des résolutions qui sertiront de ces assises.
Econews