Il y a véritablement un malaise à Kigali où le président rwandais Paul Kagame ne sait plus se ressaisir à la suite de la grande résistance qui s’organise en République Démocratique du Congo, en réponse à l’appel à la « mobilisation générale » lancée par le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi. Mercredi devant le parlement rwandais, Paul Kagame a finalement craqué, révélant au grand jour ses intentions cachées. Aux abois, le président rwandais ne sait plus se retenir, si bien qu’il a choisi comme stratégie de s’attaquer de manière frontale au Président Félix Tshisekedi. L’objectif est connu : le déstabiliser et brouiller les cartes pour la présidentielle de décembre 2022. Peine perdue ! Le président Paul Kagame pensait rallier une partie à sa cause, mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Plus que jamais, le peuple congolais est rangé et mobilisé derrière son chef pour reconquérir sa souveraineté et défendre l’intégrité du territoire nationale.
Hasard du calendrier ou pas, il n’est pas superflu de relever les déclarations du président du Rwanda, le 30 novembre 2022, au moment où à Nairobi (Kenya) se tenait le troisième round des négociations mettant autour de la table le gouvernement congolais et une cinquantaine de groupes armés non-étatiques qui opèrent dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
A l’occasion de la prestation de serment des membres de son cabinet, Paul Kagame a tenu un discours d’une virulence inhabituelle. Sans doute échaudé par la non-invitation du M23 que son gouvernement soutient depuis bientôt une année dans ses opérations militaires au Nord-Kivu, le président rwandais s’en est vertement pris à son homologue de la République démocratique du Congo.
Il a notamment accusé Félix Tshisekedi d’utiliser la crise du M23 pour retarder la présidentielle. Selon lui, «Ce problème peut être résolu si un pays qui se dirige vers les élections l’année prochaine n’essaie pas de créer des conditions d’une situation d’urgence pour que les élections n’aient pas lieu (…) S’il essaie de trouver un autre moyen de faire reporter les prochaines élections, alors je préférerais qu’il utilise d’autres excuses, et pas nous », a-t-il déclaré.
Paul Kagamé avance désormais à visage découvert. Plus besoin de langage fumeux, passant même à la menace ouverte.
Revenant sur son traditionnel fonds de commerce des FRDLR présents en RDC depuis la guerre civile de 1994 au Rwanda, il s’est engagé à les pourchasser, passant outre les protestations de Kinshasa qu’il accuse d’ailleurs de connivence avec les Forces armées de la RDC.
Les déclarations incendiaires du président rwandais viennent conforter la position de Kinshasa qui se tue à répéter devant le monde entier que «la rébellion» du M23 est un simulacre, un paravent utilisé par le Rwanda pour occuper une partie de la RDC aux fins d’y déverser le trop-plein de sa population, et de pérenniser le pillage des ressources naturelles dont l’or, la cassitérite et le colombo-tantalite (coltan).
Un courrier piégé de la Francophonie à Tshisekedi
A Kigali, l’intransigeance du Président Félix Tshisekedi, qui ne s’inscrit pas dans le schéma que Paul Kagame met en œuvre en RDC depuis une vingtaine d’années, dérange véritablement. Et dans l’état-major du président rwandais, tous les moyens sont mis en œuvre pour d’un côté, déstabiliser politiquement Tshisekedi, et de l’autre, hypothéquer ses chances à la présidentielle du 20 décembre 2023.
Après recoupement, on sait finalement affirmer qu’un colis, piégé à la cyanure, a réellement été intercepté au cabinet du Président Félix Tshisekedi.
L’affaire est digne d’un conte de fées. Mais, la réalité est bien triste. Une lettre de la secrétaire général de la Francophonie, la Rwandaise Louise Mishikiwabo, adressée au président Félix Tshisekedi était piégée à la cyanure, un puissant poison.
Sur les réseaux sociaux, l’affaire avait été ébruitée, poussant Econews à approfondir des investigations. Il y a bel et bien eu un courrier destiné au président Félix Tshisekedi qui contenait du cyanure. Les auteurs de cet acte avaient minimisé le degré de vigilance des services de la Présidence de la République congolaise pensant que l’enveloppe ne subirait pas un traitement approprié.
La lettre ne venait-elle pas du secrétariat de la Francophonie? Son caractère urgent n’allait-il pas donner lieu à une expédition rapide auprès du destinataire? C’est en étant dans cette logique que les ennemis de la RDC ont procédé. Echec et mat ! Ils n’ont pas pu déjouer la vigilance des services de la Présidence de la République congolaise. Le pays a frôlé la catastrophe dans la mesure où, ces forces obscures qui opèrent pour le compte de Kigali et leurs alliés, ont décidé d’utiliser tous les moyens possibles pour déstabiliser davantage la RDC qui se prépare à organiser son quatrième cycle électoral pluraliste. Ce qui est inimaginable au Rwanda et en Ouganda, notamment.
En organisant des actions de déstabilisation de la RDC, les services de Kigali discréditent la Francophonie sous l’œil complaisant de la France. Il n’est plus loin, la période de la remise en question de la participation de la RDC à cette organisation qui ne profite en rien au peuple congolais.
Econews