Le projet de réhabilitation de quelques sites universitaires, lancé en 2022 par le Gouvernement, fait polémique. Au-delà de la lenteur dans l’état d’avancement des travaux, les fonds engagés et le coût des travaux sont entourés d’une grande controverse. Convié mercredi par le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, au briefing traditionnel, le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Muhindo Nzangi, a tenu à fixer l’opinion sur les contours exacts de ce projet. Et lorsque Mme Isabelle Kibassa Tshisekedi a tenté de s’immiscer dans le dossier de l’Université officielle de Mbuji-Mayi, sans qualité ni titre, le ministre Muhindo n’a pas manqué de la recadrer : «Je ne commente pas les chiffres de la rue».
Alors que la Cour des comptes a lancé une enquête sur de possibles détournements de fonds affectés à la réhabilitation et la construction de certains sites universitaires, principalement à Kinshasa, Kananga, Mbuji-Mayi et Bunia, le ministre de l’ESU (Enseignement supérieur et universitaire), Muhindo Nzangi, était mercredi devant la presse, en compagnie du porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, pour faire part à l’opinion nationale de la « réalisation en cours du projet de construction d’infrastructures universitaires en RDC ».
Si les deux membres du Gouvernement se montrent optimistes sur l’état d’avancement de ces grands chantiers, à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental, la construction de l’Université officielle de Mbuji-Mayi, est entourée d’un flou artistique.
«On est à la première phase qui vise les villes de Kinshasa, Kananga, Bunia et Mbuji-Mayi. Ce programme continue et va continuer. Le peuple congolais doit croire à la volonté du Gouvernement d’aller de l’avant », a indiqué le ministre de l’ESU.
En effet, entre le ministre Muhindo Nzangi et Mme Isabelle Kibassa Tshisekedi, belle-sœur du Chef de l’Etat qui s’est improvisée dans ce dossier, il y a de graves divergences essentiellement l’origine des fonds débloqués et leur hauteur.
Mercredi devant la presse, le ministre de l’ESU n’a pas porté des gants pour recadrer celle qui, selon lui, se sert des informations de la «rue» pour raviver la polémique.
Sans détours, Muhindo Nzangi a dégainé : «Qui est finalement habileté à donner les chiffres? Si celui qui a signé les contrats vous donne les chiffres, allez-vous vous fier aux chiffres de la rue ? » Avant d’enchaîner : «Evidemment s’il y a quelqu’un qui n’a pas qualité de donner les chiffres les fait, ça s’appelle les chiffres de la rue… Je ne veux pas entrer dans le fonds de la question, mais je voudrais vous dire que dans mon cabinet, il n’y a pas un conseiller qui a ce nom-là (Ndlr : Isabelle Kibasa) et je ne vais pas commenter sur quelque chose qui a été dite par quelqu’un qui n’a qualité ».
Aussi, sur la disparité des chiffres, Muhindo Nzangi a-t-il trouvé les mots justes : «Je ne commente pas. Il faut poser la question à celle ou celui qui a donné ces chiffres de la rue »
Econews
