Après une présence continue d’une vingtaine d’années sur le sol congolais, les troupes onusiennes, déployées dans le cadre de la Monusco, sont déjà sur le départ. Depuis la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, la Monusco a commencé son processus de transition qui ouvre la voie à son désengagement en République Démocratique du Congo.
La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) a entamé, jeudi 15 juin, depuis la ville de Goma (Nord-Kivu), le processus de transition, prélude à son plan de désengagement de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce processus prévoit le départ de la Monusco en RDC en tenant compte de toutes les réalités sur le terrain. La cérémonie de lancement de ce processus a été présidée par le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima Kongba.
La mission onusienne pourrait quitter la RDC, après y avoir passé plus de 20 ans. Un départ qui doit se faire en douceur. Les discussions sur ce processus de transition ont déjà débuté. Une rencontre a mis autour d’une même table le gouverneur militaire du Nord-Kivu le lieutenant-général Constant Ndima Kongba, et la cheffe de Bureau de la MONUSCO Goma et les membres de leurs délégations.
Pour sa part, Leila BAURIL, ne veut pas parler d’échec de la MONUSCO et des FARDC, car tous travaillent pour le bien-être de la population.
Leila Bauril, cheffe de bureau Monusco à Goma, se félicite de l’impact positif que les troupes onusiennes ont exercé sur le terrain : « La mission a œuvré chaque jour pour travailler au sein de la RDC, en application de son mandat en soutien aux autorités et en soutien aux populations en RDC. Il est vrai que comme le disait son excellence, la situation ici dans la province et dans l’Est reste tourmentée. C’est une réalité. Maintenant est ce qu’on va conclure que la Monusco a failli à sa mission, je ne pense pas. Est-ce qu’on va dire que les autorités ont failli à leur mission, je ne pense pas, car la volonté, l’engagement demeure pour trouver des solutions durables pour endiguer la guerre et les effets de la guerre sur les populations».
Pour Constant Ndima, la mise en place de cette structure est un signal fort pour parvenir au retrait effectif de la MONUSCO.
«L’installation de l’équipe provinciale de l’intégrité de transition de Nord-Kivu, (EPIT NK) constitue un point de départ très important du processus global. Cette équipe va encore travailler d’arrache-pied en vue de produire dans un bref délai, une feuille de route opérationnelle et une méthodologie de travail. L’exercice auquel nous venons de nous soumettre est une preuve suffisante du souci que toutes les parties prenantes de travailler en synergie au nom du principe de redevabilité mutuelle ».
L’équipe qui va gérer ce processus de transition pour le Nord-Kivu est présidée par le Gouverneur de province, la Première vice-présidence est assurée par la cheffe de bureau de la Monusco, Leila Bouril. Celui de Beni à la 2èmevice-présidence, Abdoulaye Barry du HCR est le 3èmevice-président. Pierre Ovide Lite, directeur de cabinet du gouverneur-militaire, est le point focal secondé par le colonel Gilbert Botuli.
Retrait en toute harmonie
On se rappelle qu’en mai dernier, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, avait présidé une réunion de sécurité entre la Monusco et le Gouvernement pour réévaluer le plan de transition conjoint sur le retrait de la Monusco et étudier les mécanismes de la reconfiguration de cette mission des Nations-Unies en RDC.
Au terme des discussions, les deux parties se sont accordées pour que désormais leur communication soit harmonisée.
C’est ce que Bintou Keita, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC et cheffe de la Monusco, avait déclaré à l’issue de cette rencontre : « La réévaluation du plan de transition conjoint a fait l’objet de cette longue et excellente réunion. Nous nous sommes mis d’accord sur la manière dont nous allons avancer ensemble pour que la communication désormais puisse être une communication harmonisée entre le Gouvernement de la RDC et aussi les Nations Unies et la Monusco en particulier. Il y avait un deuxième élément, qui a fait l’objet de nos échanges au-delà de la réévaluation du plan de transition. C’est, la demande du Conseil de sécurité des Nations Unies qui, dans son paragraphe 44 de la résolution 2666, a demandé qu’on regarde au-delà de l’exercice de réévaluation du plan de transition conjoint quelle va être la reconfiguration de la mission qui s’appelle Monusco et aussi de la présence des Nations Unies en République Démocratique du Congo dans un contexte où il y a des multiples acteurs qui sont déployés dans les mêmes provinces, où en ce moment se trouve la Monusco et notamment donc les deux Kivu et l’Ituri ».
Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, s’est également inscrit dans cette logique. «Vous savez que nous travaillons déjà sur un plan de départ. Mais, cela a été accéléré à la demande de nos populations à la suite des événements que nous avons connus en juillet dernier (Ndlr : 2022). Et donc, aujourd’hui, il était question de voir comment calibrer notamment des questions qui concernent la communication et les questions qui concernent les engagements des militaires. A la suite de cette réunion, il a été convenu plusieurs autres réunions, entre les ministres sectoriels, pour qu’on s’assure que dans chaque domaine retenu, il y a une harmonisation et que le travail se fait de manière conjointe pour rencontrer la volonté exprimée par le Président de la République», avait tenu à préciser le porte-parole du Gouvernement.
Econews avec ACP