L’Afrique connait une transformation économique historique, soutenue notamment par la mise en œuvre de l’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), une initiative estimée par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) à favoriser une croissance d’environ 35 % du commerce intra-africain d’ici 2045, bénéficiant à tous les secteurs économiques majeurs. De par son positionnement stratégique, la République démocratique du Congo entend jouer un rôle clé pour que les pays africains renforcent leur coopération économique et commerciale.
La RDC tisse des liens économiques plus forts que jamais avec quelques de ses voisins et des partenaires clés à travers le continent. Avec l’Angola et la Zambie, nous avons signé un accord historique début juillet, jetant les bases d’une nouvelle ère économique. Cet accord vise à faciliter le transport de minerais vers les marchés mondiaux, consolidant ainsi la position de la RDC en tant que premier fournisseur de matières premières essentielles, notamment le cuivre, le cobalt, le lithium et le coltan.
Aussi, l’ANAPI a récemment scellé un accord de coopération avec l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), un pacte visant à intensifier nos échanges commerciaux, à encourager les investissements et à partager notre expertise mutuelle. En 2022, nos échanges commerciaux avec le Maroc ont atteint la barre des 130 millions de dollars et ce protocole d’accord veut être une preuve tangible que les opportunités se multiplient lorsque l’Afrique s’unifie, que l’Afrique croit en l’Afrique.
Des initiatives panafricaines pour faciliter les affaires et passer des paroles aux actes
Dans le cadre de la dynamique actuelle, des initiatives doivent renforcer le dialogue et la collaboration au-delà des frontières nationales. Le Forum Makutano en est un bon exemple puisqu’il a essaimé jusqu’à Abidjan, signifiant l’engagement inébranlable de ses initiateurs congolais à tisser des partenariats forts avec des partenaires ivoiriens et de tout le continent africain.
Aussi, le Réseau international des agences francophones de promotion des investissements (RIAFPI) a pour mission de promouvoir la collaboration entre les nations francophones d’Afrique. Le RIAFPI facilite les échanges commerciaux, simplifie les procédures et stimule les investissements. La langue française est inévitablement un atout précieux qui unit de nombreux pays africains dans la diversité. Elle constitue un levier puissant pour favoriser le commerce intra-africain, renforcer nos partenariats et accélérer le développement économique de l’Afrique.
Coopération locale, régionale et internationale en action
La diversification économique, quête continue de croissance inclusive, est en marche dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. La RDC investit sans relâche dans des secteurs tels que l’agriculture, les infrastructures et l’énergie, et améliore son climat des affaires, attirant ainsi plus de 4 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) en 2022. Une mutation économique en marche, que rien ne saurait arrêter.
L’Afrique, avec ses richesses et son potentiel, ne peut rester en marge de la révolution économique mondiale. Les institutions internationales et régionales africaines doivent collaborer, éliminer les barrières commerciales, et simplifier les échanges pour que les entrepreneurs africains puissent briller sur la scène internationale. La ZLECAf est une ambitieuse boussole dans cette aventure.
Il est également crucial de souligner que le commerce intra-africain n’est pas un substitut au commerce international, mais un complément. À titre d’exemple, l’Agence nationale pour la promotion des investissements entend signer des partenariats avec plusieurs structures du Brésil pour élargir les horizons commerciaux mutuels de deux pays tout en veillant à ce que notre continent prospère.
En parallèle, à l’occasion du G20 en Inde, l’Union européenne et les États-Unis ont annoncé vouloir s’engager dans le partenariat entre l’Angola, la Zambie et la République démocratique du Congo visant à développer le corridor transafricain reliant le sud de la RDC et le nord-ouest de la Zambie aux marchés commerciaux régionaux et mondiaux via le port de Lobito, en Angola.
Cet engagement international en permettant l’accélération de ce projet régional démontre l’importance d’une collaboration qui doit rester transversale et globale. Aussi, nous faudrait-il tirer pleinement parti de l’entrée de l’Union africaine dans les G20.
La République démocratique du Congo est déterminée à être un acteur clé dans le développement économique de l’Afrique, à travers notamment deux secteurs clés, à savoir : l’agriculture et l’énergie. L’engagement de notre nation atteste de notre dévouement à un avenir plus riche et plus prospère pour tous les Africains. Ensemble, nous écrivons une nouvelle page de l’histoire de notre continent, une page où l’Afrique s’épanouit grâce à un commerce intra-africain florissant et équilibré. Il est temps que des standards africains soient appliqués à la notion d’«investisse-ments directs étrangers ». C’est notre héritage, et nous sommes fiers de le bâtir chaque jour.
Anthony Nkinzo Kamole
Président du Réseau international des agences francophones de promotion des investissements (RIAFPI) et Directeur général de l’ANAPI.