Après la Guinée Equatoriale, Brice Oligui Nguema reçu par Denis Sassou Nguesso au Congo

Le nouvel homme fort de Libreville est arrivé près d’Oyo dimanche pour des entretiens avec le président congolais, Denis Sassou Nguesso.
L’avion du général Brice Oligui Nguema, tombeur d’Ali Bongo Ondimba fin août, a atterri en fin de matinée, ce dimanche 1er octobre, à l’aéroport d’Ollombo, dans le centre du pays, près d’Oyo, où une rencontre en tête-à-tête et un déjeuner sont prévus avec le président congolais Denis Sassou Nguesso.
Le tapis rouge avait été déroulé sur le tarmac pour recevoir le général gabonais, en treillis et béret vert, qui a été accueilli par le Premier ministre Anatole Collinet. Dans le comité d’accueil se trouvait, notamment Omar Denis Junior Bongo, fils de l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba et d’Edith Lucie Bongo Ondimba, qui était la fille aînée de Denis Sassou Nguesso.
Sous la présidence d’Ali Bongo, autre fils d’Omar Bongo, les relations entre le Gabon et le Congo de Denis Sassou Nguesso, lequel cumule presque 40 ans au pouvoir, étaient notoirement tendues. L’annonce du déplacement du général Oligui au Congo, « dans le cadre d’une rencontre privée », avait été faite jeudi par Télesphore Obame Ngomo, conseiller spécial du nouveau chef de l’État gabonais.
Après la Guinée équatoriale, autre pays frontalier du Gabon, c’est son deuxième déplacement depuis que des militaires ont renversé Ali Bongo, qui était au pouvoir depuis 14 ans. Le Gabon avait été suspendu de l’Union Africaine (UA) le 31 août et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) le 4 septembre.
Selon Télesphore Obame Ngomo, la rencontre de dimanche doit permettre de favoriser des «échanges sur la collaboration bilatérale et la situation qui touche le Gabon», et «parce qu’il y a besoin d’un plaidoyer dans le cadre de ce qui s’est passé à la CEEAC» pour «ramener les gens à de meilleurs sentiments».
La CEEAC avait notamment ordonné le «transfert immédiat» de son siège de Libreville à Malabo, en Guinée équatoriale.

Sylvia Bongo inculpée de «blanchiment de capitaux»
L’épouse du président déchu du Gabon Ali Bongo Ondimba, Sylvia Bongo Ondimba Valentin, a été inculpée de «blanchiment de capitaux» et maintenue en résidence surveillée, a annoncé vendredi 29 septembre le procureur de la République de Libreville. Cette annonce intervient un mois après que son époux a été renversé par l’armée qui accusait l’ex-Première dame et son fils d’avoir «manipulé » le chef de l’État.
Le fils du couple Noureddin Bongo Valentin est déjà inculpé et incarcéré à la prison centrale de Libreville notamment pour «corruption» et «détournements de fonds publics», avec plusieurs ex-jeunes membres du cabinet présidentiel et deux ex-ministres.
À la suite de ces inculpations, «Madame Sylvia Bongo Ondimba Valentin a comparu le jeudi 28 septembre devant le juge d’instruction qui l’a inculpée de blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux (…) avant qu’une assignation à résidence ne soit ordonnée», a déclaré le procureur de la République de Libreville André Patrick Roponat dans une brève allocution sur les chaînes de télévision publiques.
Dans la nuit du 30 août, moins d’une heure après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo Ondimba, l’armée a annoncé mettre «fin au régime», invoquant une fraude évidente et l’accusant aussi de corruption massive. Le général Brice Oligui Nguema, leader du putsch, a été proclamé le surlendemain président de la transition.
Avec AFP