Trois petites minutes. Deux minutes 38, pour être plus précis. C’est le temps qu’il a fallu à Cédric Bakambu, officiellement marseillais depuis le 13 janvier dernier, pour inscrire son premier but sous les couleurs phocéennes. Rien de mieux pour un attaquant, naturellement. Et déjà historique : personne n’avait marqué aussi vite pour son premier match avec l’OM au 21e siècle. Pas même Dimitri Payet, qui avait mis… quatre minutes.
Après une première prise de balle incertaine, l’ancien Sochalien, qui évoluait encore en Chine il y a quelques mois, a combiné avec Dimitri Payet, avant d’être parfaitement servi par Mattéo Guendouzi quelques secondes plus tard. Wuilker Faríñez aurait pu faire mieux sur sa frappe du gauche, certes. Mais ce n’est évidemment pas ce que le buteur de 30 ans retiendra. « Franchement, c’est top. Je rentre, j’ai l’opportunité d’être décisif », a tout de suite savouré le natif de Vitry au micro de Canal+.
Pour un attaquant, c’est plus facile
Mais son expérience sur la pelouse est aussi valable devant les micros, et l’international congolais a rapidement basculé sur les vertus collectives de cet OM. « Dès la première minute, on a été sérieux. En première mi-temps on a été solide, en deuxième mi-temps on a confirmé, franchement je suis content. On a une bonne assise défensive, on est bien avec le ballon aussi, on a une bonne possession. C’est clair que pour un attaquant, après c’est plus facile de trouver des espaces et d’être décisif ».
Après une semaine d’entraînement et un quart d’heure de jeu, Bakambu est donc conquis d’un point de vue tactique. La suite aura peut-être vite fait de nous rattraper pour nous ramener à un discours plus nuancé. Mais voilà un joueur qui semble en phase avec ce que lui demande Jorge Sampaoli, évidemment satisfait de son entrée. «C’était un petit risque de le faire jouer après sa longue période d’inactivité, a-t-il admis en conférence de presse. On a pensé que sa vitesse pouvait apporter quelque chose sur 15 ou 20 minutes. Il est encore loin de son niveau physique pour faire face à ce championnat. Mais il nous a donné un peu d’air avec ce deuxième but ».
Un homme va inévitablement souffrir de la comparaison : Arkadiusz Milik, qui est resté sur le banc samedi, lui qui a autant marqué en onze matches de Ligue 1 cette saison que son nouveau coéquipier en quatre minutes. Et qui a livré, pas plus tard que dimanche dernier contre Lille, une prestation très limitée.
Mouvement et profondeur
Au-delà de l’aspect statistique, Bakambu a d’ores et déjà rafraîchi la mémoire – sur son profil – de ceux qui avaient arrêté de le suivre à son départ en Chine, donc de beaucoup. Il est un joueur de mouvement, de profondeur, ce qui manquait à cet OM.
Avec lui, Sampaoli pourrait être tenté de s’appuyer de nouveau sur un «vrai » numéro 9, plutôt que de titulariser Dimitri Payet ou Gerson dans cette position. Même si c’est à gauche que l’intéressé est entré samedi.
Qu’importe : pour le moment, Bakambu est un joueur et un homme heureux, qui savoure chaque détail. «Ça faisait longtemps que je n’avais pas donné d’interview en français. Franchement, je kiffe ! Gros bisous à ma femme, mes enfants, et merci à tous les supporters marseillais qui nous ont soutenus ! ». Si cette euphorie perdure, ce sera bon signe pour tout le monde.
Econews avec Eurosport