L’administration publique fonctionne suivant des règles bien établies. Et quand on cherche à les torpiller, le ministère de la Fonction publique, gestionnaire des agents de carrière, n’hésite pas à le rappeler. C’est ce qu’a fait le vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau Ebua, lorsque Mme la ministre des Mines, Antoinette N’Samba Kalambayi, a tenté, passant outre ses attributions, d’écarter près de 667 agents et cadres de l’administration centrale et de la division urbaine des Mines. Réponse du berger à la bergère, dira-t-on.
Au ministère des Mines, on assiste désormais à une chasse à l’homme qui ne dit pas son nom. Sur décision de Mme la ministre des Mines, Antoinette N’Samba Kalambayi, plus d’une centaine d’agents et cadres de l’administration centrale et de la division urbaine des Mines ont été écartés du fichier. Une décision qui a fait sortir le VPM de la Fonction, Jean-Pierre Lihau Ebua, de ses gonds. Il s’est chargé de la recadrer dans une lettre datée du 24 janvier 2022 dont Econews a pu consulter une copie.
Dans sa réponse, le VPM Lihau se montre plutôt pédagogue pour ramener sa collègue des Mines à la raison.
«Tout en saluant les efforts allant dans le sens d’assainir et de maîtriser les effectifs au sein de votre secteur, je tiens tout de même à rappeler que conformément à l’ordonnance n°22/003 du 07 janvier 2022 fixant les attributions des ministères, le contrôle administratif de la régularité de la carrière des agents de l’Etat ainsi que la maîtrise des effectifs de l’administration publique sont des prérogatives régaliennes de mon ministère, les administrations sectorielles se limitant à faire rapport à la fonction publique, pour compétence, en se réservant de prendre toute action à même d’entamer des droits acquis des agents y prestant», précise le VPM Lihau.
Le patron de la Fonction publique va plus loin : « Par ailleurs, je note que le tableau n°4.2, en annexe de votre lettre, liste six cent soixante-sept (667) agents que vous considérez comme ayant été recrutés illégalement alors que ceux-ci sont tous porteurs des affectés et rémunérés depuis plus de deux (2) ans ».
Se refusant à mettre la charrue devant le bœuf, le VPM Lihau promet, pour lui permettre de «décider utilement », de mettre dans les jours à venir à la disposition du cabinet de Mme la ministre des Mines «les services de contrôle au sein de votre administration ». Avant de surseoir à la décision de la ministre des Mines : « En attendant les conclusions du rapport de l’IGAP, le secrétaire général a.i. aux Mines est instruit de ne pas suspendre le paiement des primes des cadres et agents de l’administration des Mines aux fins de préserver la paix sociale ».
Au ministère des Mines, l’heure est à la chasse à l’homme. Heureusement que le VPM Lihau reste toujours vigilant pour ne pas permettre à l’anarchie de prospérer dans un ministère aussi stratégique.
Francis M.