Les fonds marins regorgent de métaux comme le cobalt, le cuivre et le nickel, essentiels à fabrication de batteries pour les voitures électriques ou smartphones. Mais leur extraction pose question.
Les fonds marins regorgent de métaux comme le cobalt, le cuivre et le nickel, essentiels à la fabrication de batteries pour les voitures électriques ou Smartphones. Mais leur extraction pose question.
Les impacts environnementaux d’une exploitation à grande échelle de ces ressources demeurent inconnus. Et les recherches sont loin d’être terminées.
L’exploitation des fonds marins fait partie des nombreux sujets de discussion du Sommet de l’Océan (One Ocean Summit) qui se déroule à Brest du 9 au 11 février. Les perspectives économiques de cette activité sont en effet immenses, à l’heure de la transition écologique. Ces espaces, situés à plus de 500 mètres de profondeur, regorgent de métaux comme le cobalt, le cuivre ou le nickel, nécessaires à la fabrication des batteries des voitures électriques.
Une future exploitation minière qui inquiète
Mais cette future exploitation minière inquiète les scientifiques, qui craignent pour la santé des écosystèmes marins. L’idée est donc, dans un premier temps, d’explorer les fonds marins pour y étudier quels seraient les impacts environnementaux d’une extraction des métaux menée à grande échelle. Les toutes premières recherches dans les fonds marins n’ayant commencé que dans les années 1970, la surface connue est relativement infime.
« En l’état actuel des connaissances, il est aujourd’hui impossible de formuler un avis. Les scientifiques attendent d’avoir plus d’informations pour déterminer comment rendre l’exploitation des fonds marins durable », insiste Joachim Claudet, directeur de recherche au CNRS et intervenant au Sommet.
Des mini sous-marins français explorent, par exemple, deux fonds marins, dans le Pacifique (zone dite de « Clarion-Clipperton », au sud-est d’Hawaï) et sur la dorsale atlantique. « On y étudie comment les espèces réagissent au son et à la lumière des engins, ainsi qu’aux nuages de poussière créés par les outils extracteurs », détaille Pierre-Marie Sarradin, chimiste et spécialiste des fonds marins à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).
La nécessité d’une règlementation commune
Mais l’exploitation « durable » des océans ne pourra devenir une réalité que si tous les pays se mettent d’accord sur une règlementation commune.
Julien Rochette, juriste, dirige le programme Océan de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) : « Les Etats discutent de possibles garde-fous en matière de protection de l’environnement, ils cherchent à établir un code minier de la mer ».
«Mais parallèlement», ajoute-t-il, «beaucoup de scientifiques et ONG alertent sur le fait que cette exploitation n’est pas forcément compatible avec la protection des écosystèmes ».
Les recherches pour éclairer ce débat ne sont encore que très parcellaires… Les négociations internationales patinent, donc, et ne devraient pas aboutir avant plusieurs années.
Econews avec europe1.fr