Il est révolu ce temps où seules des études environnementales menées par des experts occidentaux valaient une parole d’évangile en République Démocratique du Congo, en particulier, et en Afrique, en général. Pour le cas spécifique de la RDC, la promulgation en 2002 d’un nouveau Code minier a poussé des experts congolais à se spécialiser dans les études environnementales et techniques dans divers projets industriels. Et quand Global Witness, loin de la RDC et depuis son siège de Londres (Royaume-Uni), remet en cause l’expertise congolaise en cette matière, le cabinet OEMS (Office of environnemental ans mining studies), tenu par des Congolais, tonne et crie à un «mépris » de l’expertise nationale. Ce que confirme le professeur Arthur Kaniki, directeur du Laboratoire des analyses environnementales (LAE), qui réconnaît qu’« il existe en République Démocratique du Congo une compétence environnementale et technique avérée ». Lundi au Cepas, la presse locale a été conviée à une conférence de presse de vérité pour défendre l’expertise congolaise en cette matière.
Depuis la promulgation du Code minier de 2002, la République Démocratique du Congo a diversifié ses domaines de recherche, alignant des experts dans divers segments de l’industrie extractive. Ce qui n’est pas du goût de certaines officines occidentales qui pensent avoir le monopole lorsqu’il s’agit de mener des études environnementales et techniques de différents projets industriels.
Lundi au CEPAS, dans la commune de la Gombe (Kinshasa), la presse locale a été conviée à une séance de clarification pour fixer l’opinion et défendre l’expertise locale qui fait l’objet d’une campagne méthodique de sape pour dénigrer, voire remettre en cause des études menées par des cabinets congolais œuvrant dans le secteur de l’environnement.
L’occasion était tout aussi propice pour léver l’équivoque, après les propos controversés de l’ONG britannique Global Witness dans un rapport publié en décembre 2021, en rapport avec le projet hydroélectrique Sombwe, développé dans le territoire de Mitwaba, dans la province du Haut-Katanga.
Une expertise congolaise bien réelle
D’entrée de jeu, le professeur Arthur Kaniki, directeur du Laboratoire d’analyses environnementales de l’Université de Lubumbashi, a tenu à lever certains malentendus, rappelant toutes les étapes parcourues jusqu’à l’homologation en octobre 2021 de son laboratoire suivant les standards internationalement reconnus.
« Nous sommes partis de loin. L’avènement du Code minier de 2002 a poussé les Congolais à se spécialiser dans les études environnementales et techniques des projets industriels. Et aujourd’hui, on doit reconnaître qu’il existe en RDC une compétence environnementale et technique avérée », a dit, avec conviction, le professeur Kaniki.
Et quand certains partenaires, généralement occidentaux, remettent en cause la compétence des cabinets entièrement pilotés par des Congolais, le prof Arthur Kaniki parle d’un «complexe» qui n’a aucun fondement objectif. Il reste convaincu d’une chose : «En matière des études environnementales et techniques, l’expertise congolaise existe. Qu’on ne vous trompe pas»
Est-ce que les études environnementales et techniques ont un impact sur la qualité du projet ? Le prof Arthur Kaniki est d’avis que « l’étude permet juste aux décideurs de prendre la bonne décision. C’est une aide à la décision ».
Trois verbes résument, selon lui, toute étude environnementale et technique : «éviter, atténuer et compenser ». C’est selon, dit-il, les conclusions de l’étude que le décideur peut se prononcer, suivant ces trois niveaux de recommandations, soit éviter la pollution, l’atténuer moyennant quelques actions ou l’atténuer.
Si l’expertise en matière des études environnementales ne fait l’ombre d’aucun doute, M. Jacques Ramazani du cabinet congolais, OEMS (Office of environnemental and mining studies), s’est beaucoup plus attardé sur les études entreprises dans le cadre du projet hydroélectrique Sombwe, en cours de développement dans le territoire de Mitwaba de la province du Haut-Katanga.
Contrairement aux informations distillées ça et là, M. Ramazani confirme que son cabinet a mené de bout en bout toutes les études recommandées pour ces genres de projets.
«Un mépris à l’expertise congolaise»
Et quand, depuis son siège de Londres, sans avoir jamais mis les pieds sur la zone d’influence du projet, l’ONG Global Witness juge «partisanes» les conclusions des études menées par le cabinet OEMS, M. Ramazani parle plutôt d’un «mépris» vis-à-vis de l’expertise congolaise. «Le rapport de Global Witness est un mépris à l’expertise congolaise. Bien plus, ses accusations ne sont pas basées sur des données réelles», s’est-il plaint.
M. Ramazani est convaincu qu’il y a une bonne dose de mauvaise foi dans la position de Global Witness. « J’aimerai que Global Witness se prononce sur des projets similaires au projet Sombwe qui sont développés dans le périmètre de certains parcs de la RDC. Je ne voudrais pas les citer pour ne pas en faire la publicité. Vous êtes de la presse. Allez vérifier et vous verrez que dans les conclusions de Global Witness, il n’y a rien d’objectif ».
Quoi que combattu pour des raisons inavouées, M Ramazani note, s’appuyant sur des études menées par le cabinet OEMS, que « le projet Sombwe, développé par Kipay Investments, est légal et ne constitue pas un danger pour l’environnement » Ce qui devait, selon lui, faire taire toutes les critiques.
Econews