Depuis Bruxelles, Adolphe Muzito : «Je n’ai pas créé le RAM qui est un impôt institué de manière illégale»

Présenté comme le géniteur de la très controversée taxe RAM (Registre d’appareils mobiles), l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito a balayé d’un revers de main cette hypothèse.

En séjour en Europe, Adolphe Muzito, l’un des leaders de Lamuka, principale force politique de l’opposition, aux côtés de Martin Fayulu, a profité de l’ouverture ce mercredi du sommet Union européenne – Afrique pour animer une conférence à Bruxelles, capitale de l’Europe. Une belle occasion pour entretenir la diaspora congolaise sur les grands dossiers brûlants de l’heure, dont la fameuse taxe RAM, dont on lui attribue la paternité quand il exerçait comme Premier ministre.

Pointé du doigt par certains Congolais d’être à l’origine de l’instauration de cette taxe, l’ex-Premier ministre a balayé d’un revers de main ces allégations.

«Je n’ai pas créé le RAM qui est un impôt institué de manière illégale par le gouvernement alors qu’il n’a pas qualité. Il devrait être possible si le peuple l’avait voulu à travers l’Assemblée nationale. Moi, j’ai créé un revenu contre prestation au profit de l’ARPTC, revenu qui devait venir de la part des opérateurs téléphoniques en contrepartie des services que l’ARPTC rend en leur faveur…  Le RAM est assis sur un décret au lieu d’une loi venant de représentants du peuple», a-t-il précisé, selon des propos rapportés par le site d’infos en ligne ouragan.cd.

Commentant l’ouverture ce mercredi à Bruxelles du sommet UE-Afrique, Muzito note que « le continent africain devrait bénéficier d’investissements importants et d’un soutien politique à grande échelle pour lui permettre de faire face aux défis mondiaux ».

Quant aux menaces du Rwanda qui menace de traverser la frontière de la République Démocratique du Congo pour garantir sa sécurité, Adolphe Muzito minimise cette hypothèse.

«Ils ne peuvent pas attaquer le Congo. Même si les Rwandais venaient avec une armée de 12 millions d’habitants, ils ne pourront pas entrer au Congo sans notre autorisation. De toute façon, ils vont se perdre. Et s’ils entrent, ils vont vider le Rwanda et en ce moment-là, nous pourrons y aller à pied et le Rwanda va disparaître. Je crois que Kagame s’amuse. Il dit qu’il viendra, peut-être qu’il viendra gesticuler à la frontière», a ironisé Muzito.

Face aux multiples velléités de balkanisation du territoire congolais, Muzito rassure que la RDC restera « un et indivisible». «Aucun pays ne pourra balkaniser le Congo. Le Rwanda ne pourra jamais nous attaquer et réussir. Il peut avoir raison du régime, mais ce régime pour le faire tomber, ça doit être avec l’accord des Congolais. Vous voyez comment ça s’est passé avec le MPR, c’est parce que les Congolais ont accepté que Kabila (Laurent-Désiré) vienne », a-t-il relaté.

Premier ministre de la RDC du 10 octobre 2008 au 6 mars 2012, le leader de Nouvel Elan a dit être très fier de ce qu’il a réalisé.

«Nous travaillions avec les institutions de Bretton Woods dans la transparence sur la gestion des mines, les finances publiques et la monnaie. On a eu des résultats palpables. La première fois dans l’histoire du pays, on a quadruplé au cours d’un mandat, le budget de l’Etat. Tout ça vient de l’ADN et la manière dont on est arrivé au pouvoir, qui a fait que nous soyons redevables et nous nous sentions dans l’obligation des résultats. On a quadruplé les salaires tout en augmentant l’effectif des fonctionnaires, on a quadruplé les salaires des médecins, des magistrats. Le professeur qui touchait 400 USD, on lui a donné 2.000 USD, sans recourir à la planche à billets», s’est-il réjoui.

Francis M. avec ouragan.cd