Enfin, le Parquet général près la Cour de cassation a décidé d’enquêter sur l’affaire «Lampadaires et forages», visiblement surfacturés, qui défraie la chronique. Pour faire toute la lumière sur cette affaire, le Parquet près la Cour de cassation a requis l’expertise des experts du Bureau Technique de Contrôle (BTC). Jusqu’où ira alors le Parquet près la Cour de cassation ? C’est la clé de cette énigme.
Le Parquet général près la Cour de cassation a décidé d’enquêter sur l’affaire «Lampadaires et forages», qui fait grand bruit dans les médias. En effet, de nombreux lampadaires et forages auraient été surfacturés, suscitant ainsi l’indignation de la population.
Pour faire toute la lumière sur cette affaire, le Parquet près la Cour de cassation a requis l’expertise des experts du Bureau Technique de Contrôle (BTC). Ces derniers ont pour mission d’évaluer le coût des ouvrages installés et/ou construits en République Démocratique du Congo, en commençant par la ville de Kinshasa. Ils devront fournir un rapport détaillé par site, ville ou province dans les plus brefs délais.
La réquisition du Procureur général près la Cour de cassation leur donne mission : «Vous rendre au siège du consortium susvisé et vous faire communiquer les adresses où ont été installés et/ou construits en République Démocratique du Congo les ouvrages vantés ci-dessus, en évaluer le coût au cas par cas, ou moyen dans l’ensemble, en commençant par la ville de Kinshasa. Nous faire un rapport ponctuel par site, ville ou province. Il y a urgence ».
DEMONTER LES ELEMENTS DU PUZZLE
L’affaire commençait à prendre des proportions inattendues. Révélée sur les réseaux sociaux dans un vaste tintamarre, elle concerne une commande passée par le ministre du Développement rural pour la livraison de 3.500 lampadaires et la construction «sur l’ensemble du territoire national» de stations mobiles de traitement d’eau. Jusqu’ici, dira-t-on, le projet va de soi. Mais il cesse de l’être quand sont révélés les montants considérables allégués.
En effet, 13 millions de dollars US auraient été décaissés avec la bénédiction du ministre des Finances au profit de la société SOLEKTRA. Or à ce jour, affirme de son côté l’ancien gouverneur de la ville de kinshasa, Gentiny Ngobila, seuls 185 ont été livrés. Mais le choc est à venir : les lampadaires reviendraient à 5.000 dollars US la pièce. Quant aux stations de traitement d’eau, leur coût unitaire avoisinerait… environ 290 mille dollars !
Il a fallu attendre que les murmures d’indignation des internautes se transforment en une clameur générale de désapprobation pour qu’enfin, le Procureur près la Cour de cassation produise une réquisition à l’adresse du Bureau Technique de Contrôle qu’il charge de «se rendre au siège du Consortium STEVER CAMEROUN Sarl-SOTRAD WATER et se faire communiquer les adresses où ont été installés et/ou construits les ouvrages vantés, en évaluer le coût au cas par cas (…) en commençant par la ville de Kinshasa. Faire rapport ponctuel par site, ville ou province».
La réaction de l’autorité judiciaire arrive quelque peu en retard. Les esprits échaudés par des passes d’armes sur les réseaux sociaux et le truchement des chaînes télé sur YouTube ont largement eu le temps de se faire leur propre religion. Et la conclusion n’est pas flatteuse pour les dirigeants. En matière de détournement (les mauvaises langues parleraient de vol), les jurisprudences sont légion et n’incitent pas à un enthousiasme béat.
Un pessimisme parti de la fameuse Affaire dite de 100 Jours au détournement de Fonds COVID en passant par les indélicatesses des 9èmes Jeux de la Francophonie, de «Kin Zéro Trou», ou encore les milliards des fonds Tshilejelu dans le Kasaï, où les auteurs jouissent de leur liberté et de leur fortune indue.
MOTIF DE CONSOLATION POUR L’ACAJ
Cette décision du Parquet près la Cour de cassation a été saluée par l’ONG ACAJ, qui avait appelé la justice à se saisir de cette affaire pour établir les responsabilités éventuelles. Cette initiative montre la volonté des autorités de lutter contre la corruption et de garantir la transparence dans la gestion des fonds publics.
La question qui se pose désormais est jusqu’où ira le Parquet près la Cour de cassation dans cette enquête ? La réponse à cette énigme permettra de déterminer si des mesures disciplinaires ou judiciaires seront prises à l’encontre des personnes impliquées dans cette affaire.
L’enquête débute certes mais comme des centaines d’autres qui l’ont précédée, Dieu seul sait quand elle rendra ses conclusions. Puis il y aura un soir, et un matin. Et le ciel ne tombera pas sur la tête des prédateurs. La population attend avec impatience les résultats de cette enquête pour que justice soit rendue.
MWIN M.