Alerte ! : du Bunga zambien contaminé

Décidément, la question de l’approvisionnement du Katanga et subsidiairement du Kasaï en farine de maïs importé de Zambie n’arrêtera pas de sitôt à défrayer la chronique. Plus d’une année après l’épopée d’une délégation gouvernementale dans quelques pays de l’Afrique australe à la recherche de cette denrée primordiale alors que l’ex-Katanga et le grand Kasaï étaient au bord de la disette, la farine de maïs est à nouveau sous les feux des projecteurs. Cette fois, ce n’est pas une cohorte de ministres qui se ferait recevoir dans un bureau exigu par une brochette de fermiers afrikaners. C’est plutôt l’alerte sur une contamination de farine zambienne par une mycotoxine appelée l’aflatoxine ! Comme à l’accoutumée, la sonnette d’alarme est lancée sur les réseaux sociaux avant que le gouvernement se réveille et décrète l’arrêt des importations des produits d’une dizaine de minoteries zambiennes.

Sans entrer dans des détails à la limite du sordide, à l’exemple des 400 chiens morts en Zambie après avoir mangé une nourriture à base de farine contaminée (selon le ministère zambien de la Santé), un aspect des choses frappe l’esprit.

La Zambie, « petit pays » de 752.614 km2 et de 20 millions d’habitants compte autant de minoteries et n’importe quasiment pas de maïs-grain destiné à sa vingtaine d’unités de production dont certaines traitent jusqu’à 100 mille tonnes ! Remarquable aussi, la Zambie est parvenue à surmonter les effets de la sécheresse qui a mis à mal les agricultures des pays d’Afrique australe au point de se payer de surcroît le luxe d’exporter le surplus !

On se met alors à rêver des promesses non tenues de la mission Kamerhe qui avait annoncé l’arrivée de 500.000 tonnes de maïs en avril-mai 2023. Au titre de l’utopie également, la distribution des semences améliorées aux agriculteurs qui auraient reçu des milliers d’hectares de terres; la chimère de matériel agricole lourd annoncé à grand renfort médiatique, du genre de tracteurs et semoirs automatisés pour une production qui aurait mis les populations concernées à l’abri des aléas des importations du maïs zambien !

Tant qu’à faire, il reste au gouvernement d’annoncer les mesures palliatives au gap causé par le retrait du commerce des centaines de tonnes de farine de maïs zambienne.

Ici, pas d’inquiétude pour l’Exécutif. Le peuple a entendu d’autres. Il a l’habitude d’entendre des litanies de promesses jamais tenues. Il saura se débrouiller tout seul, comme un grand.

Mwin Murub Fel